1. Fractures du sacrum par insuffisance osseuse : étude descriptive rétrospective monocentrique.
- Author
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Shulenina, E., Breban, M., and Costantino, F.
- Abstract
Les fractures par insuffisance osseuse du sacrum sont à l'origine d'une perte d'autonomie prolongée et d'une surmortalité. Elles sont cependant souvent sous-diagnostiquées en raison de signes cliniques et radiologiques non spécifiques. L'objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques démographiques, cliniques et radiologiques et la prise en charge des patients hospitalisés pour une fracture du sacrum dans un service de rhumatologie universitaire français. une étude rétrospective monocentrique a été menée sur la période 2013–2023. À partir des codages PMSI, nous avons identifié les patients admis en hospitalisation pour une fracture du sacrum et exclus ceux présentant des fractures consécutives à des traumatismes à haute énergie. Des données clinicobiologiques, d'imagerie et thérapeutiques ont été recueillies et analysées à l'aide de statistiques descriptives. Quatre-vingt-cinq patients ont été identifiés. La majorité étaient des femmes (92 %) avec un âge moyen de 79 ± 9,5 ans. Leur niveau de comorbidité évalué par l'indice de Charlson était élevé (> 5) dans 32 % des cas. Près de la moitié d'entre eux (48 %) avaient déjà présenté une fracture à basse énergie. Trente-sept pour cent avait un score FRAX supérieur au seuil d'intervention thérapeutique, mais seulement 20 % d'entre eux avaient reçu un traitement anti-ostéoporotique. La fracture survenait à la suite d'une chute dans 55 % des cas. Les symptômes les plus fréquents étaient la fessalgie (66 %), la lombalgie (41 %) et la radiculalgie (14 %). Le taux de protéine C réactive était supérieur à la normale chez 84 % des patients (moyenne : 37,7 ± 39,9 mg/L). Le diagnostic était souvent tardif (19 ± 18,6 jours en moyenne). La fracture était identifiée majoritairement par le scanner ou l'IRM alors que la radiographie standard était normale dans 97 % des cas. La durée moyenne d'hospitalisation était de 11,2 ± 5,7 jours. Seul un patient a bénéficié d'une sacroplastie, les autres ont bénéficié d'un traitement conservateur associant antalgiques et reprise de l'appui progressive sans restriction autre que la douleur. Le recours aux antalgiques de palier 3 était fréquent (59 % des cas) et un quart des patients continuait à en prendre à la sortie d'hospitalisation. Seuls 20 % des patients ont pu rentrer à domicile directement après l'hospitalisation. L'étude décrit le profil caractéristique des individus à risque de fractures du sacrum avec un haut niveau de comorbidité et d'ostéoporose fracturaire préexistante rarement traitée. Elle souligne également le caractère aspécifique des signes cliniques, la présence fréquente d'un syndrome inflammatoire post-fracturaire et l'importance d'une imagerie en coupe (scanner ou IRM) pour établir le diagnostic. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
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- 2023
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