Boisbouvier, S., Bayart, É., Chamois, J., Clavère, P., Corbin, S., De Oliveira, A., Geffroy-Hulot, C., Hannoun-Lévi, J.-M., Hasbini, A., Le Tallec, P., Monpetit, É., Santini, J.-J., and Bougier, C.
Membres d'une équipe multidisciplinaire, les manipulateurs en électroradiologie médicale exerçant en radiothérapie sont en charge de la préparation et de la réalisation des séances de radiothérapie. Les progrès technologiques et scientifiques aidant, de plus en plus de patients bénéficient d'une radiothérapie, notamment de radiothérapie hypofractionnée, ce qui explique l'augmentation de l'activité déjà constatée. Les acteurs impactés par cette augmentation d'activité sont les oncologues–radiothérapeutes et les physiciens médicaux. L'opportunité de faire évoluer les compétences du manipulateur en électroradiologie médicale en radiothérapie se présente avec la possibilité de lui transférer certaines activités. Dans ce contexte, un premier travail a été réalisé avec pour objectifs de faire un état des lieux des activités transférées aux manipulateurs en électroradiologie médicale en radiothérapie, des activités qu'ils pourraient réaliser, mais également d'évaluer certains critères en lien avec la qualité de vie au travail. La Commission des « Nouveaux statuts et valorisation des statuts » regroupant six oncologues radiothérapeutes (Société française de radiothérapie oncologique [SFRO] et Syndicat national des radiothérapeutes oncologues [SNRO]) et six membres de la commission radiothérapie de l'Association française du personnel paramédical d'électroradiologie (AFPPE), a construit un questionnaire comportant trois sections : données démographiques, activités transférées et critères de qualité de vie au travail. En tout, le questionnaire comprenait 19 questions et 24 items évalués sur une échelle de Likert en quatre points (de « pas du tout d'accord » à « tout à fait d'accord »). Cette enquête, mise en forme via google form , a été testée par des membres de la commission, et la version finale a été envoyée aux adhérents des SFRO, AFPPE et SNRO, avant d'être relayée sur les réseaux sociaux. Du 18 novembre 2022 au 31 décembre 2022, 492 réponses ont été réceptionnées (taux de réponse : 18,3 %) : 55 % des répondants avaient au minimum 11 ans d'expérience en radiothérapie. Les répondants exerçaient dans des établissements variés (36 % en centre de lutte contre le cancer [CLCC], 19,5 % en secteur libéral, 17,5 % en centre hospitalier universitaire [CHU], 10,2 % en centre hospitalier général [CHG]). Plus d'un quart des répondants avaient une activité de formateur (lycée, institut de formation des manipulateurs en électroradiologie médicale), 20 % avaient une activité d'encadrement et une activité de recherche pour 18 %. Moins de 10 % des répondants avaient un diplôme autre que celui de manipulateurs en électroradiologie médicale : diplôme universitaire (DU) (n = 27), diplôme en lien avec la dosimétrie (n = 11) et master (n = 3). Plus de 76 % souhaiteraient se former et accéder à la pratique avancée, plus de 50 % voudraient élargir leurs compétences via un DU, 30 % via un master, et 67 % souhaiteraient participer à la recherche. L'implication dans une activité déléguée (hors décret relatif aux actes et activités réalisés par le manipulateur en électroradiologie médicale) s'élevait à 42 % et parmi les manipulateurs en électroradiologie médicale non impliqués 63 % seraient intéressés par leur réalisation. En ce qui concerne la qualité de vie au travail, 53 % des répondants étaient satisfaits de leur poste et de leur salaire et 68 % estimaient que leur poste était en adéquation avec leurs aspirations professionnelles. Plus de deux-tiers des répondants décrivaient une charge de travail et mentale importante, 53 % avaient le sentiment d'avoir le temps de s'occuper de leurs patients et 70 % ressentaient des difficultés organisationnelles. Cette enquête montre : (i) une implication importante des manipulateurs en électroradiologie médicale dans des activités déléguées (hors décret) ; (ii) une demande très forte d'évolution de carrière, notamment via des formations diplômantes existantes ou à créer telle que la pratique avancée ; et (iii) une qualité de vie au travail à renforcer pour presque la moitié d'entre eux liées à une charge de travail, une charge mentale et des difficultés organisationnelles. As part of the multidisciplinary team, radiation therapists are in charge of elements of treatment preparation and delivery of radiotherapy to cancer patients. Helping scientific and technological improvements, more and more patients with cancer were treated with radiotherapy including hypofractionnated radiotherapy, that explain the increase of demands on services. The professional impacted by this increase of demands are radiation oncologists and medical physicists. The opportunity to push forward the radiation therapist's competencies appears with the possibility to shift them some tasks. In this context, a first work was performed with objectives to have an overview of the tasks shifted to radiation therapists in France, the tasks that they could perform but also to evaluate some criteria of job satisfaction. The committee of "new status and value of status" including six radiation oncologists (the French society of radiation oncology [SFRO] et national union of radiation oncologists [SNRO]) and six radiation therapists committee members of the French association of radiation therapists (AFPPE), built a questionnaire including three parts: demographic characteristics, tasks shifted and job satisfaction criteria. In total, the questionnaire included 19 questions and 24 items assessed with a four point-Likert scale (ranging from "completely disagree" to "completely agree"). This survey, formatting with google form, was tested by the committee members and the final version was sent to the SFRO, AFPPE and SNRO members, before being disseminated on the social networks. From November 18th 2022 to December 31st 2022, 492 responses were received (response rate = 18.3%): 55 % of the respondents had at least 11 years of experience in radiotherapy. The respondents worked in different type of health facilities (36 % in specialized cancer centres, 19.5 % in private centers, 17.5% in university and general hospital, 10.2% in general hospital). More than ¼ of the respondents had a teaching lecturer activity, 20% had a management team activity and a research activity for 18%. Less than 10% of the respondents had another degree than that of radiation therapist: university degree (n = 27), degree in dosimetry (n = 11) and master (n = 3). More than 76% would like to be trained and to have access to the advanced practice, more than 50% would like expend competencies with a university degree, 30% with a master and 67% would like to participate in research. Forty-two percent of the respondents were involved in a task shifting (excluding decree relating to acts and activities carried out by radiation therapists) and among the radiation therapists non-involved, 63% would be interested in being. Regarding job satisfaction, 53% of the respondents were satisfied with their job and their salary and 68% believed that their job occupation is in line with their professional aspirations. More than 2/3 of the respondents described a significant workload and mental load, 53% thought to have time for their patient care and 70% felt some organisational difficulties. This survey shows: (i) A significant involvement of radiation therapists in the task shifting; (ii) A very strong demand for career development, in particular with existing degrees or to be created degree such as advanced practice; and (iii) The need to reinforce a job satisfaction for almost the half of the respondents, linked to a workload, a mental load and some organisational difficulties. [ABSTRACT FROM AUTHOR]