SINAA, M., CHAHDI, H., ZOUBEIR, Y., QAMOUS, O., RHARASSI, I., DAMIRI, A., OUKABLI, M., and ALBOUZIDI, A.
Introduction : L’hormonothérapie constitue depuis de nombreuses années un élément majeur du traitement palliatif du cancer de la prostate. Ce dernier y est sensible au début, mais quelques mois après, apparait une hormono-résistance. Matériels et méthodes : Nous avons menée une étude c’est des ce but prospective étalée sur une période de 20 mois concernant 6 malades. Notre but était de déceler les cancers de la prostate échappant au contrôle hormonal et d’y étudier, grâce à des biopsies, les éventuelles modifications histologiques intéressant à la fois le tissu prostatique normal et cancéreux. Résultats : Notre étude a inclus 6 patients avec un âge moyen de 72 ans et 6 mois, 3 patients présentaient une différenciation neuroendocrine lors de l’échappement. Les 3 patients sans différenciation neuroendocrine, avaient des métastases osseuses au diagnostic. La PSA initiale était 83,40ng/ml en moyenne et la PSA en échappement était en moyenne de 161,23ng/ml pour ce groupe, pour le groupe ave différenciation neuroendocrine, ces valeurs étaient respectivement de 21,95ng/ml et 37,55 ng/ml. Deux des 6 patients ont présenté une baisse de score de Gleason après hormonothérapie. Le délai moyen d’échappement était de 19 mois pour le groupe en différenciation neuroendocrine, contre 17 mois pour le groupe sans différenciation neuroendocrine. Discussion : Plusieurs transformations hostologiques ont été rapportées lors de l’échappement hormonal d’un cancer de la prostate, les plus connues sont : la diminution de volume tumoral et l’atteinte capsulaire, ainsi qu’un plus faible pourcentage de marges d’exérèse positives, contrairement aux cancers jamais traités par hormonothérapie. Certains auteurs ont aussi noté une augmentation du score de Gleason de la prostate hormono-résistants. Le paramètre qui attire le plus l’attention des auteurs reste la différenciation neuroendocrine que certains considèrent comme un mécanisme impliqué dans l’échappement. Dans notre étude, la moitié des cas en échappement présentaient une différenciation neuroendocrine, celle-ci constituerait un facteur pronostic selon certains auteurs, alors que d’autres ne sont pas convaincus de son implication pronostique. Conclusion : L’étude des modifications histologiques dans les cancers de la prostate hormono-résistants est d’un intérêt majeur aussi bien pour les anatomopathologistes, que pour les urologues et les oncologues afin de ne pas interpréter les images histologiques observées de façon erronée, qui pourraient établir un pronostic fondé et une prise en charge thérapeutique inadéquate. L’implication de ces transformations reste encore imprécise et plusieurs études seront nécessaires afin d’éclaircir les différents points d’ombre persistans., Maroc Médical, Vol. 33, No 3 (2011)