Translation is a cultural matter. At first sight, it may appear as a search for equivalents in the transfer from one language to another. However, in depth translation analysis reveals much more than meets the eye. A literary text written in one language cannot be translated into another language without paying attention to its associated cultural background. It has become a truism today to say that individuals belonging to different cultures do not communicate in the same way; while the linguistic dimension is important, so is the cultural one, since cultural habits are at the root of all human actions.The title of this thesis, “The Trials of the Foreign: French Translations of Contemporary Sri Lankan Writers in English”, combines three key words: “culture”, “Sri Lanka” and “translation”. The broad research question we started out with is: how is it possible to convey Sri Lankan culture in French literary translation? The two countries are distant not only geographically but also in terms of practices and values. Therefore, a true encounter between East and West is at stake here, mediated by the English language, which the authors of the two Sri Lankan novels we study here chose as a medium of expression.In his or her attempt to identify viable equivalents of different cultural realities, the translator is confronted with decisions about whether differences should be mitigated or, on the contrary, preserved, in order to maintain the local colour. When cultural differences are smoothed over in translation and the target text contains very few traces, if any, of the source culture, the reader may have the impression of reading an original. On the other hand, when the source culture is given prominence, the translation has the potential to make the reader travel abroad, and gain new experience.The two literary works which make the object of our research, Michael Ondaatje’s Running in the Family (1982) and Shyam Selvadurai’s Funny Boy (1994), are imbued with Sri Lankan culture and pose significant challenges to translation. We draw on Lawrence Venuti’s (1995/2004) distinction between ethnocentric or domesticating translation (naturalisation) and foreignizing translation (dépaysement), while at the same time recognizing the importance of not taking this dichotomy for granted. And we assume, as Antoine Berman did, that translation is “openness, dialogue, blending and decentring” (1984: 16).We start by outlining a number of theoretical considerations about translation strategy, culture, and translating culture. We then carry out fine-grained analyses of the texts and endeavour to show how foreignization operates in Drôle de garçon (1998), the French translation by Frédéric Limare and Susan Fox-Limare of Selvadurai’s novel Funny Boy, and in Un air de famille (1991), the translation of Ondaatje’s Running in the Family by Marie-Odile Fortier-Masek. In the second part of our analysis, we focus on the strategy of domestication, which makes reading more fluent due to the mitigation of differences between cultures. Finally, we discuss some of the ways in which certain cultural facts remain untranslated, with implications for the integrity of the message, and the target readers’ experience of the text. We conclude that translation is indeed an encounter between cultures: a meeting that is fruitful and has the potential to enrich the literature of a new country, by allowing the reader to embark on a journey to a distant destination.Key words: culture, domestication, foreignization, Funny Boy, Michael Ondaatje, Running in the Family, Shyam Selvadurai, Sri Lanka, translation, La traduction est une affaire culturelle. De prime abord, elle se présente comme la recherche d’équivalents lors du passage d’une langue à l’autre. Mais si on se penche sur le travail qu’effectuent les traducteurs, on se rend compte rapidement que traduire exige des opérations bien plus complexes. Ainsi, un texte littéraire rédigé en une langue ne peut pas être traduit vers une autre langue sans que le traducteur ou la traductrice fasse attention au contenu culturel que véhicule la langue. Un même message est communiqué de deux manières différentes par deux peuples issus de cultures distinctes. Ainsi opère un système très complexe qui déborde le champ de la linguistique et s’enracine dans la culture qu’exprime chaque langue. Toutes les actions humaines, la communication, les sentiments, les réactions, la compréhension, l’interprétation (pour en nommer quelques-unes) ont la culture pour fondement.Intitulée « L’épreuve de l’étranger : traductions françaises d’écrivains sri lankais contemporains de langue anglaise », notre thèse a pour mots-clés : « culture », « sri lankais » et « traduction ». Elle a pour point de départ une question formulée en quelques mots simples : comment transmettre en français la culture sri lankaise ? Ces deux cultures sont distantes sur le plan géographique mais aussi pour ce qui concerne leurs pratiques et leurs valeurs. C’est donc une rencontre entre l’Orient et l’Occident que permet la traduction par le truchement de la langue anglaise.Les deux œuvres que nous avons choisies pour notre corpus, Funny Boy de Shyam Selvadurai (1994) et Running in the Family de Michael Ondaatje (1982), sont imprégnées de culture sri lankaise. Nous avons tenté de mettre en évidence systématiquement les stratégies utilisées par les traducteurs pour préserver l’identité de la culture source. La tâche du traducteur n’est pas de dissimuler ou de minimiser les éléments culturels sri lankais mais de les rendre visibles dans ses textes. Par les stratégies qu’il utilise, le traducteur parvient à préserver la culture sri lankaise dans le texte d’arrivée, du moins dans des limites qu’il nous faudra également définir. Lawrence Venuti (2004 : 20) propose un système binaire, la traduction ethnocentrique ou domesticating (naturalisation) et la traduction éthique qui laisse place à l’étrangeté qu’il qualifie de foreignizing (dépaysement). Conserver les traces de l’œuvre originale est considéré comme la chose la plus importante. Nous nous plaçons ainsi entre les stratégies de naturalisation et de dépaysement. Traduire, c’est effectuer un travail qui « est ouverture, dialogue, métissage et décentrement » comme l’écrit Berman (1984 : 16), c’est aussi négocier un autre type de produit final.Dans un premier temps, nous verrons comment opère le dépaysement en tant que stratégie de traduction dans Drôle de garçon (Frédéric Limare et Susan Fox-Limare, 1998) de Shyam Selvadurai et Un air de famille (Marie-Odile Fortier-Masek, 1991) de Michael Ondaatje. Dans un deuxième temps, nous prêterons attention à la stratégie de la naturalisation qui rend la lecture plus fluide, en atténuant les différences trop importantes entre cultures. Dans un troisième temps, nous verrons de quelle manière certaines faits culturels restent intraduits dans les traductions pour diverses raisons que nous identifierons au cours de l’analyse, tout en repérant également les ellipses qui modifient le message d’origine. Notre analyse tentera de démontrer que la traduction est une rencontre entre les cultures : une rencontre qui se fait de manière fructueuse pour enrichir la littérature d’une culture nouvelle en permettant au lecteur un voyage vers une destination lointaine.Mots clés : culture, dépaysement, Funny Boy, Michael Ondaatje, naturalisation, Running in the Family, Shyam Selvadurai, Sri Lanka, traduction