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L’action médicale humanitaire, au sens large, englobant les missions d’entraide globale entre médecins ORL, est effective depuis de nombreuses années. Ces missions, qui reposent sur la volonté propre des participants, n’ont pas été encadrées par des règles spécifiques, sur le plan médical, social, ni éthique. Le témoignage de médecins de certains pays « receveurs » de missions, notamment lors du dernier congrès de l’IFOS (International Federation of Otorhinolaryngological Societies), en 2017 à Paris, a mis en exergue l’importance de la bonne coordination des missions entre les équipes fournissant de l’aide et les équipes receveuses. Plusieurs réflexions éthiques ont été publiées sur le sujet, mais peu concernent les missions d’entraide humanitaire en ORL. Nous présentons une mise au point sur ce sujet, à partir de réflexions menées au sein de la SFORL (Société française d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie de la face et du cou) et de l’IFOS, de l’expérience de nombreuses missions et d’une revue de la littérature. Une charte spécifique de missions d’entraide médicale et humanitaire en ORL a été élaborée. Cette mise au point est essentielle pour améliorer la diffusion des connaissances et la formation en ORL à travers le monde en respectant les règles éthiques et socioculturelles indispensables.

La génétique et, de façon plus précise, l’analyse des caractéristiques génétiques d’une personne, est un des domaines scientifiques qui évolue le plus rapidement avec les neurosciences en ce début de XXIesiècle. Les diagnostics génétiques et/ou les analyses de prédisposition deviennent de plus en plus courants dans nos hôpitaux. Ils apportent une aide précieuse à la fois pour la prescription de thérapies dites ciblées (notamment en cancérologie) ou pour la mise en place de procédures thérapeutiques visant à prévenir ou du moins retarder l’apparition des premiers signes cliniques d’une pathologie. Toutefois, les analyses des caractéristiques génétiques restent génératrices de croyances et de fantasmes dans le grand public amenant à des demandes sociétales d’utilisation de ces analyses dans des domaines variés dépourvus d’intérêt thérapeutique (embauche, compatibilité dans un couple, amitiés, choix professionnels). Ces demandes surviennent suite aux annonces dans la presse écrite ou télévisée de « découvertes » la plupart du temps sans fondement scientifique sur l’identification de gènes qui seraient non seulement impliqués, mais réellement déterminants dans des traits humains (empathie, colère, aptitude aux mathématiques, goût pour les voyages…). Devant l’avancée rapide de la génétique et la perception du public, généralement avec peu de culture scientifique philosophique et juridique, Il est nécessaire que des enseignements scolaires, des formations universitaires et des conférences destinées au grand public soient organisées afin de sensibiliser la population française aux dérives eugéniques et sociétales de la banalisation des analyses de caractéristiques génétiques.