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La scoliose est une déformation tridimensionnelle du rachis qui se caractérise par une torsion de la colonne vertébrale. Elle est dite idiopathique lorsqu’aucune cause connue n’a pu être déterminée. Actuellement, le traitement de la scoliose idiopathique modérée est très empirique. Le principal objectif du traitement est de stopper l’aggravation de la scoliose lors de croissance résiduelle. Le traitement de choix des scolioses évolutives en cours de croissance est le traitement orthopédique par corset. Il n’a de sens que débuté précocement. Le résultat du traitement par corset réside dans la tolérance et donc dans la compliance au traitement. En effet, le corset doit être porté environ 20h par jour et doit être maintenu jusqu’en fin de croissance ; ce qui peut durer parfois plusieurs années. Cela rend le traitement relativement désagréable et parfois difficile à faire accepter aux adolescents. De ce constat est née l’idée de développer un corset dit « virtuel » qui inciterait le patient à s’autocorriger en temps-réel en contraignant le moins possible son mouvement. Cette idée de correction active de la posture et du mouvement est renforcée par certaines études récentes montrant les résultats positifs de programmes de kinésithérapie intensifs sur l’évolution scoliotique. Permettre au patient de s’autocorriger et de se rapprocher au fur et à mesure du mouvement idéal répond aux principes de base de l’apprentissage. Nous espérons qu’à la fin du traitement, le patient ait intégré neurologiquement les bonnes attitudes et les bons mouvements à effectuer et que cela permette d’obtenir d’au moins aussi bons résultats que les corsets rigides actuels.

Malgré de nombreuses pistes et hypothèses, la pathogénie de la scoliose idiopathique reste mystérieuse et il est généralement difficile de différencier causes et conséquences. La biomécanique ainsi que le contrôle proprioceptif et postural semblent être un des aspects des mécanismes intrinsèques liés à la scoliose idiopathique. Cela n’a été que très peu étudié mais certains auteurs ont mis en évidence des déficits posturaux et des différences cinématiques présents chez les patients scoliotiques. Néanmoins, à notre connaissance, aucune étude n’a porté d’intérêt à l’analyse spécifique des mouvements du tronc et de la colonne vertébrale lors de tâches standardisées simples afin de quantifier précisément ces différences cinématiques dans les différents plans de l’espace. C’est le principal objectif de cette étude. Il s’agit de déterminer s’il est possible d’observer des comportements asymétriques ou des stratégies biomécaniques différentes chez les patients présentant une scoliose faible (Cobb<25°) en fonction du type de scoliose.