Compte tenu de la prévalence relativement élevée des agressions sexuelles en Tunisie, une meilleure compréhension des auteurs d'agressions sexuelles revêt une grande importance juridique et scientifique dans la mesure où elle permet de mettre en place des mesures de prévention adaptées. De nombreuses recherches indiquent que les agresseurs sexuels présentent une prévalence élevée des troubles psychiatriques. Toutefois, très peu d'études ont examiné les agresseurs sexuels reconnus non pénalement responsables pour cause de troubles mentaux, malgré leur singularité. Nous nous sommes proposés d'étudier le profil des agresseurs sexuels reconnus non pénalement responsables pour cause de troubles mentaux en Tunisie, et d'étudier les facteurs associés à la récidive de l'agression sexuelle dans cette population. Nous avons mené une étude rétrospective. Nous avons recensé 57 dossiers d'agresseurs sexuels ayant été admis, au moins une fois, à l'unité de psychiatrie médicolégale de l'hôpital Razi entre le 1er janvier 1990 et le 31 juin 2019, après une décision d'irresponsabilité pénale pour cause de troubles mentaux. Les agresseurs sexuels inclus dans notre étude avaient un âge moyen de 34,4 ans, et étaient dans la majorité des cas célibataires (79 %) et sans emploi (60 %). La majorité des patients avaient un diagnostic de trouble psychotique (schizophrénie, trouble schizoaffectif ou trouble psychotique non spécifié dans 45 %, 7 % et 9 % respectivement), et plus de la moitié des patients (51 %, n = 29) avaient des antécédents d'abus de substance psychoactives. Une récidive de l'agression sexuelle a été retrouvée chez 14 % des patients (n = 8). Nous avons trouvé une différence statistiquement significative entre les groupes de récidivistes et de non-récidivistes concernant le nombre d'enfants (0,014), les antécédents personnels d'abus sexuel au cours de l'enfance (p = 0,019), et les antécédents personnels judiciaires (p < 0,0001). Les agresseurs sexuels hospitalisés en psychiatrie légale et reconnus pénalement non responsables constituent un groupe hétérogène du point de vue diagnostique, criminologique et évolutif. Une meilleure compréhension de la motivation de la personne à récidiver permettrait une meilleure prise en charge orientée vers les facteurs de risque de violence sexuelle spécifiques de cette population particulière. Given the relatively high prevalence of sexual assault in Tunisia, a better understanding of the sexual offenders is of great legal and scientific importance as it allows for appropriate prevention measures to be put in place. Many studies indicate that sex offenders have a high prevalence of psychiatric disorders. However, very few studies have examined sex offenders who are found not criminally responsible on account of mental disorder, despite their singularity. We aimed to study the profile of sexual Offenders Found Not Guilty by Reason of Insanity in Tunisia, and to study the factors associated with recidivism of sexual abuse in this population. We conducted a retrospective study. We identified 57 cases of sexual offenders who have been admitted at least once, to the forensic psychiatry unit in Razi Hospital between January 1st, 1990 and December 31st, 2019 after a decision of irresponsibility by reason of insanity. Sexual offenders included in our study had an average age of 34.4 years, and were mostly single (79%) and unemployed (60%). The majority of patients had a diagnosis of psychotic disorder (schizophrenia, schizoaffective disorder or unspecified psychotic disorder in 45%, 7% and 9% of cases respectively), and more than half of the patients (51%, n = 29) had a history of substances use. A sexual recidivism was found in 14% of cases (n = 8). We found a statistically significant difference between recidivists and non-recidivists regarding the number of children (0.014), the personal history of sexual abuse during childhood (P = 0.019), and the criminal history (P < 0.0001). Sexual offenders admitted to forensic psychiatry constitute a heterogeneous group in terms of diagnosis, criminal trajectories and evolution. A better understanding of the patient's motivation to re-offend would lead to improved treatment by targeting specific recidivism risk factors for intervention in this particular population. [ABSTRACT FROM AUTHOR]