Introduction Sur modele murin, l’infiltration prolongee de levobupivacaine apres chirurgie d’exerese de tumeurs de type spinocellulaires reduit la taille des recidives tumorales [1] . L’objectif de ce travail consiste a confirmer in vitro la cytotoxicite de la levobupivacaine sur un modele cellulaire de carcinome epidermoide humain et d’etudier les mecanismes metaboliques impliques dans l’interaction entre la levobupivacaine et les cellules cancereuses. Materiel et methodes Les effets de la levobupivacaine sur des lignees de cellules humaines de carcinome epidermoide A431 ont ete compares a ceux observes sur des fibroblastes et des keratinocytes sains HacaT spontanement immortalises. Les cellules ont ete mises en culture en presence de levobupivacaine a differentes concentrations (10 μM, 50 μM, 100 μM, 500 μM et 1 mM). L’effet synergique du 5-Flououracil (50 μM) a ete recherche. La mesure de la proliferation et de la viabilite cellulaire ont ete etudiees par la methode du cristal violet apres 48 heures d’exposition. L’effet de la levobupivacaine sur le metabolisme energetique cellulaire a ete evalue par mesure de la respiration mitochondriale ( oxygen consumption rate ) et de la glycolyse ( extracellular acidification rate ) en plaques 96 puits (Seahorse Biosciences XF96) dans les 90 minutes suivant l’exposition. Les resultats ont ete exprimes en pourcentage du controle non traite et la comparaison des differents groupes a ete effectuee par le test Anova, avec une valeur p Resultats La viabilite cellulaire est significativement reduite par la levobupivacaine pour des concentrations superieures a 500 μM de facon dose dependante ( Fig. 1 a). A une concentration de 500 μM, cette cytotoxicite est accrue sur les cellules cancereuses par rapport aux cellules saines ( Fig. 1 a). Un effet additif avec le 5FU a ete retrouve apres 48 h d’exposition prolongee. Sur le plan metabolique, la levobupivacaine entraine aux concentrations les plus elevees (500 μM et 1 mM) une double inhibition des deux voies energetiques principales, la glycolyse et les OXPHOS ( Fig. 1 b). Discussion La levobupivacaine diminue la viabilite cellulaire et reduit plus specifiquement la proliferation des cellules de carcinome epidermoide vs les cellules saines. Cette cytotoxicite pourrait s’expliquer par sa capacite a inhiber partiellement les deux voies energetiques principales, glycolytique et mitochondriales. Il convient maintenant d’approfondir la comprehension de ces mecanismes et de confirmer ces resultats sur des extraits tissulaires humains.