International audience; Many scholars have applied the term trickster (deceiver) as a notion to some characters occupying a prominent place, other times not, insome complex beliefs systems among West African traditional societies. Understanding Eshu, seen as a mediator or translator of Yoruba religion (Nigeria, Benin), will determine other orisha’s specificity. The latter are different from one another in the way they are delineated by an intermediary gap. Eshu is the only one who, as a geomantic oracle vector and the interpreter of most of cult-groups authorities, knows predominantly all about the secrets of universe whom he has received no share — the only identified realm has been the market place. As a remarkable figure metwithin the religious system, Eshu means fluctuant values and the reverse (or other)side of institutions. Within the well established religious system order he introducesan important margin of unpredictability or uncertainty that “loosens the ring up”.Therefore he sets the whole organized religious system free questioning all thatexists. As an omniscient and ubiquitous agent — whatever are the levels of traditions or religion concerned —, he urged us to consider attentively two phenomena: the sacred primacy found in each component of the social and political system; the need of a stimulating principle to create a new social order. In other words, whether Eshu must be seen as the translator and commissioner of the social order — this one remaining definitely out of reach — after the destruction of a previous social order, he expresses disorder thus creating a new social order. Considering individual or collective worship experiences from a dynamic standpoint Eshu solely and continuously maintains an absolute prerequisite for sacred replication. All these basic characteristics lead us to reconsider the notion of trickster itself and its false and indefeasible reality. This notion will be found firstly as an ever plausible working out keystone whose highlights are similar to mirage or delusion.; La notion de trickster (décepteur) a été appliquée par plusieurs chercheurs à certainspersonnages occupant une place prépondérante, parfois marginale, dans certains sys-tèmes complexes de croyances des sociétés ouest-africaines de la tradition. C’est à partir de la compréhension d’Èṣù, médiateur et principe traducteur de la religion yorùbá (Nigeria-Bénin) que se décide la particularité des autres òrìṣà. Ces derniersapparaissent différenciés l’un de l’autre par la présence d’un espace intermédiaire.Seul Èṣù, vecteur du système oraculaire et interprète de la plupart des instances deculte, connaît et domine les secrets de l’univers dont il n’a reçu aucune part — leseul domaine attitré serait l’espace du marché. Figure remarquable du complexereligieux, Èṣù traduit la non-fixité des valeurs et l’envers des institutions. Il introduitau sein même de l’ordonnance du système religieux une marge importante d’imprévi-sibilité, d’incertitude, qui « donne du jeu » au segment, grâce à la remise en causede tout ce qui existe. Agent omniprésent et omniscient au cœur même de la religionet des traditions, il nous convie à rester attentif à deux phénomènes : le primat dusacré dans toutes les composantes du système social et politique ; la nécessité d’unprincipe dynamisant et créateur d’un nouvel ordre. En d’autres termes, si Èṣù représente la traduction et l’instrument de conservation de l’ordre — lequel n’est jamaisacquis de manière définitive — il est l’expression du désordre en tant qu’il recréeun ordre nouveau après destruction d’un ordre antérieur. Dans cette perspectivedynamique de l’expérience individuelle et collective du sacré, Èṣù assure d’unemanière unique et continuelle la condition de sa reproduction. Ces éléments caracté-ristiques et fondamentaux nous amènent à reconsidérer le concept même de trickster et sa réalité factice et imprescriptible. Celui-là se retrouve de manière inauguralecomme la pierre angulaire de constructions théoriques toujours plausibles, dont lesreliefs s’apparentent le plus souvent au mirage.