1. Le crime commis sous l’influence d’hallucinations.
- Author
-
Garnier, Émeline and Brun, Anne
- Abstract
Résumé Objectifs Les criminels considérés irresponsables pénalement témoignent d’actes violents commis sous l’influence d’hallucinations. Le texte vise à mettre en évidence la fonction de l’acte dans cette clinique extrême. Méthode Le récit de la rencontre avec deux patients dans une unité pour malades difficiles vient s’articuler avec des apports théoriques, afin de dégager les processus psychiques en jeu quand l’agir émerge dans un mouvement hallucinatoire. Résultats Le sujet semble confronté par l’hallucination à la réactualisation d’un pan non symbolisé de son histoire dont il s’échappe par sa transposition dans un acte effectif. Une fois les enjeux du clivage identifiés dans la rencontre avec ces patients, la scène du crime peut alors se regarder comme le lieu de figuration de terreurs vécues de façon sensori-motrice et perceptive. Discussion L’article met en évidence que le meurtre de l’autre protègerait le criminel de son propre vécu d’anéantissement, notamment en lui permettant de se dégager d’une position mélancolique. Le sujet/non-sujet du crime vise à advenir comme sujet différencié, par le meurtre d’un objet avec lequel il essaierait de se défusionner. Conclusion Le crime aurait donc une fonction de survie pour le sujet halluciné confronté à la réactualisation d’un pan non symbolisé de son histoire qu’il tente de traiter par l’acte. Afin d’endiguer un vécu de fusion catastrophique avec l’objet primaire, le meurtre apparaît comme une tentative de mettre des limites entre le sujet et l’objet, et correspondrait, en l’absence d’introjection d’un double empathique, à une ultime tentative de constituer l’autre comme un double non menaçant. Objectives Criminals that are considered as criminally irresponsible may have committed violent acts under the influence of hallucination. In this article, the author aims to cast light on the function of the act in this extreme clinical situation. Method The account of the encounter with two patients in a unit for difficult patients is completed by theoretical contributions aiming to identify the mental processes involved when action emerges while a person is under the influence of hallucination. Results It appears that, when undergoing hallucination, the subject is faced with reappearance in the present of a part of his story that had never been symbolized, and he breaks free from the hallucination by turning it into an act that is committed in real life. Once splitting phenomena have been identified in the encounter with these patients, the crime scene can then be regarded as a representation of terrors experienced in sensorimotor and perceptual manner. Discussion The article shows how, by killing another person, criminals protect themselves from their own feeling of annihilation, among other things by freeing themselves from a melancholic state. The subject/non subject of the crime is aiming to become a separate individual through the murder of an object from which he is attempting to “un-merge”. Conclusion The crime therefore functions as means of survival for the hallucinating subject who is faced with the reappearance of a part of his history never before symbolized, with which he is trying to deal through enactment. To contain the experience of catastrophic fusion with the primary object, murder appears as an attempt to separate the subject and the object; in the absence of introjection of an empathetic double, murder seems to be an ultimate attempt to instate the other person as a non-threatening double. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
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- 2016
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