1. Controverse des estroprogestatifs de 3e et 4e génération : quelle influence sur le comportement des femmes ?
- Author
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Jean-Claude Rakoto, Aurélie Daumas, Patrick Villani, Nicolas Guibert, Luis Torres, Christian Frapard, Marie Claude Lagouanelle-Simeoni, and Roland Sambuc
- Subjects
Gynecology ,medicine.medical_specialty ,education.field_of_study ,business.industry ,030503 health policy & services ,Population ,General Medicine ,16. Peace & justice ,03 medical and health sciences ,Health services ,0302 clinical medicine ,medicine ,030212 general & internal medicine ,0305 other medical science ,Self report ,education ,business - Abstract
Resume Objectif L’objectif principal de cette etude etait de determiner les raisons invoquees par les femmes ayant change ou suspendu leur methode de contraception en 2013. Quelle influence avait la controverse autour des estroprogestatifs (EP) de 3 e et 4 e generation de 2013 et l’avis de leur medecin ? Outre les modifications de methode contraceptive, percevaient-elles des consequences de la controverse sur leur mode de vie ? Ressentaient-elles un impact sur leur comportement vis-a-vis des professionnels de sante ? Methodes Une enquete a ete effectuee aupres de femmes en âge de procreer et domiciliees dans les Bouches-du-Rhone. Le recueil des donnees avait lieu entre le 4 novembre et le 16 decembre 2013. Etaient inclus les sujets de sexe feminin, d’âge compris entre 18 et 55 ans revolus. Les sujets etaient interroges par le biais d’un auto-questionnaire anonyme distribue dans le cadre d’officines pharmaceutiques. Le protocole prevoyait la construction de regroupements : les patientes declarant avoir pris connaissance de la controverse constituaient le groupe « expose », et les autres le groupe « non expose ». Il devait etre compare entre les deux groupes : le taux de sujets declarant avoir modifie ou suspendu leur contraception en 2013 et sans ou contre l’avis d’un medecin. Resultats L’echantillon comportait 988 sujets. L’âge moyen etait de 34 ans. Le niveau d’exposition aux debats mediatiques etait de 86,5 %. Parmi les femmes interrogees, 19,8 % etaient sous EP de 3 e ou 4 e generation en 2012, donc directement concernees par les debats et recommandations. Parmi les patientes, 38,5 % declaraient avoir realise une modification ou une suspension de leur contraception en 2013, et lorsqu’elles confirmaient avoir pris connaissance de la controverse, 40,1 % affirmaient avoir mene cette demarche sans ou contre l’avis d’un medecin. Cette proportion chutait a 18,2 % chez celles qui n’etaient pas au fait de la controverse. La mediatisation du sur-risque vasculaire n’etait pas plus evoquee chez les patientes ayant suspendu toute contraception medicale que chez les patientes declarant un simple changement de methode. Au total, 52,1 % des femmes ayant cesse leur contraception indiquaient que ce choix etait en partie le fait d’un changement dans leur sexualite ou vie reproductive. Ce motif n’etait invoque que chez 19,0 % des femmes ayant effectue un simple changement de methode contraceptive. Parmi les representations des femmes, la controverse faisait partie des raisons d’un changement de contraception dans 418 % des cas, tandis que l’avis d’un medecin n’entrait en jeu que chez 19,9 % des femmes. Il etait constate un recul de 11,0 % de la contraception orale entre 2012 et 2013, quasiment superposable a celui des EP oraux de 3 e et 4 e generation (10,6 %). En revanche, l’utilisation d’EP de 1 re et 2 e generation stagnait : leur hausse etait de 0,4 %. Au-dela de tout changement de contraception, 66,9 % des femmes exprimaient l’absence d’un impact quelconque de la controverse sur leur comportement. Parmi les femmes, 6,1 % temoignaient d’une perte de confiance en certains professionnels de sante. Conclusion Nous avons mis en evidence comment les patientes ayant change ou suspendu leur contraception au cours de l’annee 2013 placaient l’influence de l’affaire au premier rang des raisons de leur decision. Bien qu’un motif medical ait ete frequemment invoque, une femme sur cinq seulement estimait que l’avis de son medecin avait clairement contribue a son choix. L’influence des medias semblait empieter sur la relation medecin–patient, fondamentale a la qualite d’une prise en charge au long cours.
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- 2016
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