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Introduction Les patients atteints de maladies auto-immunes et traités par immunosuppresseurs sont plus vulnérables aux infections notamment à pneumocoque et virus influenza. Leur couverture vaccinale est pourtant plus faible que d’autres populations ciblées par la vaccination. L’hésitation vaccinale est un concept émergeant, déterminée par plusieurs facteurs définis par un groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination nommé SAGE relevant de l’OMS. L’objectif de cette étude est de déterminer la couverture vaccinale, les raisons de non-vaccination et les facteurs importants du modèle SAGE chez les patients (grippe et pneumocoque) et chez les soignants (grippe) d’un service de médecine interne. Matériels et méthodes Nous avons interrogé du 18 avril 2016 au 17 mai 2016, les patients atteints de maladies auto-immunes hospitalisés ou vus en consultation et tous les soignants (étudiants de 2 e et 3 e cycle, médecins, infirmières, aides-soignants, agents hospitaliers, secrétaires) intervenant au moment de l’étude dans notre service de médecine interne. Le recueil des informations était réalisé à l’aide d’un questionnaire standardisé. Résultats Cent vingt-deux patients ont été inclus. Soixante-quatre (52,5 %) étaient sous corticothérapie et ou immunosuppresseurs. La vaccination antigrippale était indiquée chez 89 patients avec une couverture vaccinale de 43,9 %. La vaccination antipneumococcique était indiquée chez 75 patients avec une couverture vaccinale de 34,3 %. Les principales raisons de non-vaccination antigrippale étaient la crainte des effets secondaires (29,8 %), l’absence de prescription (17,5 %) et pour le pneumocoque l’absence de prescription (73,7 %). Le facteur du modèle SAGE prépondérant était l’avis des professionnels de santé (33,7 %). Concernant les soignants, 67 (75,3 %) ont répondu au questionnaire. La couverture vaccinale antigrippale était de 38,3 % pour l’ensemble des soignants et de 17,9 % parmi les infirmiers et aides-soignants. Les principales raisons de non-vaccination étaient la crainte des effets secondaires (33,3 %) et l’inefficacité du vaccin (31,4 %). Le facteur du modèle SAGE le plus souvent cité était l’avis de professionnels de santé (22,7 %). Conclusion La couverture vaccinale des patients et des professionnels de santé est insuffisante. L’avis des professionnels de santé est un facteur important pour la vaccination des patients et des professionnels de santé eux-mêmes, laissant présager l’efficacité d’un plan d’intervention. Une information rassurante sur la vaccination antigrippale et une proposition systématique de la vaccination antipneumococcique sont les premières mesures susceptibles d’améliorer la couverture vaccinale. [ABSTRACT FROM AUTHOR]