Guineberteau, Thierry, Chauveau, Etienne, Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique (LETG - Nantes), Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN)-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Brest (UBO)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-École pratique des hautes études (EPHE), and Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
The Biosphere Reserve of Mananara-Nord, since almost ten years, is one the main areas chosen by the Malagasy government, under the pressure of the international conservationist organizations, in the protection experimentation of the remarkable ecosystems on the Big island, particularly in the eastern coast wet forests. Such a choice is part of a worldwide protection strategy on areas characterised by a strong and well-known fauna and flora biodiversity, underlined in Mananara by the label MAB (Man and Biosphere), directly issued from UNESCO. This choice is prolonged by the Malagasy government, who knows that the image of the country is partly based on the fame and the promotion of a strong biodiversity, in addition with a notorious endemism. Concerning Mananara, it seems that the reserve, which includes a National Park, is not one of this national political priority. At a regional scale, the strong enclosing of the little town of Mananara reduces hugely the foreign powers hold, particularly powers implicated in this environmental policy. Consecutively, the administrators of the reserve must be very imaginative and wise to instil some of its points. In addition, their action is becoming more difficult because the area takes advantages of assets the exploitation of which spoils a conservationist management. Lastly, at the local scale of the village communities, which concentrate the main part of the population, the perception of the space management by the foreign authorities hits the reality of the demographic growth and a semi-extensive soils exploitation. Locally, and recently, pressure on the natural resources helps inhabitants to listen to some of the recommendations given by the administrators of the reserve, which favours opening of mentalities and new gatherings, providing that local customs, very important, are not ignored., La réserve de Biosphère de Mananara-Nord est depuis près de quinze années, l’une des zones pilotes retenue par le gouvernement malgache, sous la pression des organismes conservationistes internationaux, pour expérimenter la protection des écosystèmes remarquables sur la Grande île, particulièrement dans les forêts humides et étagées de la côte orientale, qui ont beaucoup reculé dans les dernières décennies. Ce choix s’inscrit dans une stratégie mondiale de protection des espaces à biodiversité faunistique et floristique très importante et reconnue que vient couronner en l’occurrence le label MAB (Man and Biosphere), pur produit de l’UNESCO. Ce choix est relayé par le gouvernement malgache, conscient que l’image de marque du pays passe notamment par la reconnaissance et la promotion d’une grande biodiversité, à caractère fortement endémique de surcroît. S’agissant de Mananara, on en vient à penser que la réserve, qui inclut un Parc national, ne fait pas partie des priorités de cette politique. À l’échelle régionale, le fort enclavement de la petite ville de Mananara amortit considérablement l’emprise des pouvoirs extérieurs, notamment ceux relevant de cette politique environnementaliste. Les gestionnaires du Parc sont donc contraints de faire preuve de beaucoup d’imagination et d’initiative pour en distiller les éléments essentiels. Leur tâche est d’autant plus ardue que la région dispose d’atouts non négligeables dont l’exploitation écorne une gestion conservationniste. Enfin, à l’échelon local, celui des communautés villageoises de base qui forment l’essentiel de la population et maillent l’ensemble du territoire, la perception de la gestion de l’espace par des autorités extérieures heurte très souvent la réalité de la poussée démographique et d’une exploitation semi-extensive des terroirs. Localement, et récemment, la pression sur les ressources naturelles favorise une certaine écoute par rapport aux gestionnaires du Parc, ce qui autorise l’émergence de certaines formes de regroupement, à la condition que les coutumes locales, très vivaces, ne soient pas ignorées., Chauveau Etienne,Guineberteau Thierry. Confrontations sociétales et scalaires. Théorie et pratiques de la conservation de la nature dans la réserve de Biosphère de Mananara-Nord (Madagascar). In: Patrimoines et développement dans les pays tropicaux. IXe Journées de Géographie Tropicale, La Rochelle, 13 et 14 septembre 2001. Bordeaux : Presses Universitaires de Bordeaux, 2003. pp. 259-268. (Espaces tropicaux, 18)