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L’effondrement de la décharge de Räpi survenu le 11 mars 2017 à Addis-Abeba est analysé en considérant la densification des quartiers limitrophes, au travers des tensions politiques aboutissant à la fermeture du nouveau site de de Sändafa, ainsi que par les retards du chantier de la nouvelle usine d’incinération des déchets du l’Ethiopian Electric Power (EEP). En prenant comme hypothèse principale, le lien entre l’utilisation d’une décharge saturée et la survenue de la catastrophe, cet article étudie le contexte général du ramassage et des traitements des ordures à Addis-Abeba en insistant sur la multiplicité de ses acteurs officiels comme informels. Les tcharis ou chiffonniers, pour qui la décharge de Räpi et tout autant un lieu de résidence et d’activités, ont été les plus éprouvés par le désastre. Cette population que les habitants de la capitale désignent sous le terme argotique et péjoratif de qoshés (saletés) et parfois de kishous (lépreux), montre une assez grande diversité tant par ses origines ethniques que par ses stratégies d’insertions urbaines. La catastrophe a ainsi révélé l’existence autour de la décharge d’un ancien espace marginalisé mais aujourd’hui plus convoité, les aides et dédommagements apportés par les pouvoirs municipaux ont été inégalitaires en favorisant les habitants légalement installés. Les concepts de citadinité et de déni de citadinité permettent ainsi une analyse des revendications d’insertion urbaine des Tcharis de Räpi en particulier des plus jeunes., Tamru Bezunesh. La catastrophe de la décharge de Räpi à Addis-Abeba : éléments de compréhension par l’analyse des politiques publiques et des recompositions socio-spatiales. In: Annales d'Ethiopie. Volume 32, année 2018. pp. 149-178.