De la dyschronie chez les enfants instables : hypothese d'une difficulte d'instauration d'un temps transitionnel. Du syndrome d'asynergie motrice et mentale de Wallon (1925) au deficit d'inhibition du comportement de Barkley (1997), l'agitation de l'enfant a souvent ete liee a une difficulte a penser, organiser et partager les representations inherentes a la temporalite. La dyschronie, telle que formulee par Gibello (1976), constitue une theorie heuristique pour penser ce defaut de symbolisation du temps. Pour mieux comprendre ces phenomenes, plusieurs epreuves projectives (Rorschach, TAT, dessins) ont ete proposees a un jeune garcon instable dyschronique. Les analyses mettent en evidence une discontinuite des capacites representatives. Si une difference entre un protocole Rorschach qui s'est revele restreint et un TAT abondant en constitue le premier signe, des indices specifiques montrent une difficulte d'instauration d'une aire de jeu imaginaire stable ou plus precisement un manque de continuite dans les phenomenes transitionnels (Winnicott, 1951). Peut-on des lors envisager un lien entre la difficulte de representation des transformations (Gibello, 2004) et ce deficit d'instauration, non plus seulement d'un espace, mais aussi d'un temps ou se representent les transitions ?