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Resume Position du probleme Les soins de sante representent un secteur a forte intensite en capital humain dans lequel les ressources humaines constituent la moitie des depenses totales. Le nombre de professionnels, ainsi que la repartition de leurs competences, font donc l’objet d’une attention soutenue de la part des decideurs tant au niveau national qu’au niveau international. L’objectif de cet article est d’analyser les differents modeles europeens de projection de l’offre medicale et de la demande en medecins. Methodes Afin de decrire les outils de projection utilises pour la planification medicale en Europe, une revue de la litterature grise a ete menee via la consultation de rapports techniques de l’OCDE, de l’OMS et de l’Union europeenne, et a ete completee par la consultation des bases de donnees bibliographiques Pubmed, Medine, Embase et Econlit. Resultats Les methodes quantitatives d’evaluation de l’offre medicale reposent generalement sur une modelisation de type « stock and flow » et plus rarement sur une dynamique systemique. Les parametres inclus dependent largement de la disponibilite et de la qualite de ces donnees. Les modelisations des besoins en medecins se limitent a la consommation de soins et n’envisagent que rarement les besoins dans leur globalite ou des objectifs de sante. Outre les methodes quantitatives, l’« Horizon scanning » est une technique permettant d’apprecier l’evolution de l’offre et de la demande dans un futur incertain a l’aide de techniques qualitatives telles que celles des enquetes semi-structurees, des panels Delphi ou des« focus group ». Enfin, les modeles de projection de l’offre et de la demande doivent etre regulierement mis a jour pour verifier la realisation des hypotheses de travail. De plus, une analyse post-hoc est egalement necessaire mais trop rarement realisee. Conclusion La planification des ressources humaines medicales est tres inegalement implantee en Europe. L’implementation politique des resultats des exercices de projection est cruciale pour une planification efficace. Cependant des donnees importantes comme celles relatives a la mobilite entre les Etats membres sont mal connues, compliquant les politiques de regulation de l’offre medicale. Ces politiques se limitent generalement a la regulation de la formation et n’envisagent que trop rarement la delegation et la substitution.

Introduction La Belgique entreprend une reforme structurelle de la nomenclature des procedures medicales (NSS.V0). La standardisation des libelles et la liaison avec la classification internationale ICHI constituent la premiere etape (NSS.V1 « descriptive »). La standardisation de l’acte d’origine aboutit souvent a sa subdivision en plusieurs actes. De nouvelles procedures sont proposees et des actes obsoletes sont supprimes. Estimer les quantites previsibles des actes de la NSS.V1 sera necessaire pour la nomenclature « tarifiante ». La Classification commune des actes medicaux (CCAM) pourrait-elle faciliter cette estimation et permettre des simulations budgetaires ? Methodes Une correspondance est etablie entre chaque libelle standardise de la NSS.V1 et le ou les libelles correspondants de la CCAM en fonction des axes structurants. Cet appariement est possible dans la majorite des cas. Des solutions ad hoc ont ete trouvees pour certaines situations problematiques. Deux fichiers edites par l’ATIH et la Cnam presentent, par code CCAM, les quantites annuelles de prestations realisees et le nombre de points mesurant le travail medical. A l’aide de ces informations et, a partir des statistiques realisees sur la NSS.V0, il est possible d’estimer, la quantite de libelles standardises de la NSS.V1 auquel on pourra s’attendre. Une estimation du budget correspondant a cette activite basee sur les points « CNAM » pour le travail professionnel est possible. Resultats L’analyse de 496 premiers libelles de la NSS.V0 a produit 788 libelles standardises qui ont ete apparies avec la CCAM. A partir des statistiques d’activite actuelles, la quantite de prestations qui seraient realisees pour chaque libelle standardise de la NSS V1 a pu etre estimee. Une simulation budgetaire a ete realisee et comparee avec le budget actuel attribue pour financer la NSS.V0. La simulation basee sur les points Cnam est superieure au budget actuel. Discussion/Conclusion La discussion portera sur les approximations introduites au niveau methodologique et sur l’interpretation des resultats. Nonobstant les reserves qu’introduit la discussion, la simulation proposee suscite des comparaisons susceptibles de nourrir la reflexion des decideurs.

Introduction Depuis sa derniere reforme en 1986, le systeme de financement des hopitaux belges est devenu de plus en plus complexe et de moins en moins transparent. Le gouvernement a annonce une modification du financement hospitalier inspire des recommandations de l’OCDE (financement forfaitaire prospectif a la pathologie). Notre etude visait a estimer s’il est possible de transposer, dans l’environnement belge, la methodologie developpee pour calculer les tarifs de la T2A et a evaluer les impacts d’une telle tarification sur les resultats financiers d’un echantillon d’hopitaux belges. Methode Nous disposons d’une base de donnees de cout par pathologie pour plusieurs hopitaux belges. En nous inspirant de la methode developpee par l’ATIH, nous avons determine une base tarifaire a partir des budgets d’une dizaine de ces hopitaux en 2012. Il a ete necessaire d’extraire tous les postes budgetaires qui ne pouvaient faire l’objet d’un financement a la pathologie en se basant sur des analogies avec le modele francais. La documentation decrivant la technique tarifaire de la T2A et les conseils de l’ATIH nous ont aides pour la construction d’une echelle de valeurs relatives de couts et pour le calcul des forfaits tarifaires par groupe homogene de patients (APR DRG 1 ). Resultats Si l’on se concentre sur le perimetre MCO des 10 hopitaux de l’echantillon, la base tarifaire susceptible d’etre financee par des tarifs a la pathologie represente 65,2 % du chiffre d’affaires alloue en 2012. Les tarifs ont ete calcules pour 556 APRDRG/SEVERITE representant 95,5 % des sejours de l’echantillon. Le chiffre d’affaires realise par chaque hopital en 2012 a ete compare avec le montant qu’il aurait percu s’il avait ete finance par la methode T2A (a base budgetaire constante pour l’ensemble de l’echantillon). Le financement de quatre hopitaux diminue sensiblement (jusqu’a -12,1 %) tandis que six hopitaux profitent de ce nouveau systeme de financement (jusqu’a +15,3 %). Discussion/conclusion Un systeme de tarification forfaitaire base sur la pathologie aura des effets importants sur le financement de nombreux hopitaux belges.

Introduction Les hopitaux constatent regulierement que la duree de sejour a l’hopital de certains patients est prolongee bien que leur presence ne soit plus justifiee par des raisons medicales. Le manque d’infrastructures extrahospitalieres pouvant accueillir des patients apres une hospitalisation, ainsi que la diminution de la disponibilite des aidants-proches peuvent avoir un impact important sur les couts hospitaliers. L’objectif de l’etude est d’etablir les profils medico-administratifs des patients « bed blockers », d’identifier les raisons et les obstacles a leur sortie et le besoin en structures d’accueil adequates apres l’hospitalisation, de calculer la duree excedentaire du sejour, et d’en evaluer les couts associes selon la perspective hospitaliere. Methodes Une enquete a ete realisee dans quatre hopitaux belges. Les patients qui sont toujours hospitalises, alors que l’autorisation medicale de sortie remonte a plus de 24 heures, ont ete recenses sur une periode de 30 jours. L’etude se concentre sur 93 patients. Resultats Nous distinguons quatre profils de patients « bed blockers ». Les patients en attente d’une maison de repos (groupe A) representent 33 % de la population etudiee. Ils ont une duree de sejour excedentaire moyenne (ecart type) de 12,29 jours (11,45), ce qui represente un cout moyen par patient de 7531,10 EUR pour l’hopital. Les patients du groupe B ont besoin d’un accueil temporaire pour leur permettre de restaurer leur autonomie avant de retourner dans leur environnement familial naturel (20 % de la population). Ils ont une duree excedentaire moyenne de 2,87 jours (1,67), ce qui represente un cout moyen de 2164,52 EUR. Les patients du groupe C (36 %) necessitent des soins de revalidation, ils ont une duree de sejour excedentaire de 11,17 jours (17,36) et un cout moyen de 7182,76 EUR. Le groupe D (11 %) reprend les patients necessitant une solution de placement plus specifique. Discussion/conclusion Les resultats montrent la necessite de developper des lits de revalidation et de maisons de repos comme premiere solution permettant la sortie de patients dans des delais raisonnables.

Introduction Les resultats des analyses economiques par pathologie dependent des methodologies utilisees pour calculer les couts. Les modeles « top-down/gross-costing (TD/GC) » imputent les ressources globales de l’hopital sur les pathologies en utilisant des donnees externes a l’hopital (echelles de valeurs relatives developpees en dehors de l’hopital). Les modeles analytiques « bottom-up/microcosting (BU/MC) » repartissent les couts en se basant sur les quantites de ressources reellement consommees par les patients. Les resultats obtenus en appliquant les deux methodes conduisent-ils aux memes conclusions ? Methodes Le cout moyen par pathologie est calcule dans 11 hopitaux selon une approche BU/MC. Les resultats de cette methode analytique sont a la base des echelles de valeurs relatives par pathologie qui seront appliquees aux ressources globales des memes hopitaux comme des « EVR externes ». Les resultats des deux methodologies ont ete compares pour 758 APR-DRG-indices de severite representant la majorite des pathologies prises en charge par les onze hopitaux. Resultats 1. L’ampleur des differences entre les couts moyens obtenus par les deux methodes est importante (erreur quadratique moyenne egale a 35 %). 2. Pour chaque APR-DRG-indices de severite, le cout moyen calcule pour chaque hopital avec chacune des deux methodes a ete compare avec le cout moyen de l’hopital de reference (moyenne des couts moyens des hopitaux calcules sur la base de la meme methodologie). Si le cout moyen de l’hopital X est moins eleve que celui de l’hopital de reference, l’hopital est note « performant » et inversement ; 21 % des APR-DRG-indices de severite presentent des resultats contradictoires en fonction des methodes utilisees. Discussion/Conclusion Par hypothese, la methode la plus precise de calcul des couts est celle qui se rapproche le plus des couts reels (BU/MC). On doit donc conclure que la methode globale TD/GC produit des resultats relativement eloignes de la realite. De plus, contrairement a la methode BU/MC, la methode TD/GC ne permet aucune explication des ecarts constates entre les couts des pathologies calcules dans differents hopitaux, et ceux de l’hopital de reference.

Introduction L’etude vise a (1) detailler le cout hospitalier des procedures liees au remplacement de la hanche chez le patient âge de 65 ans et plus et (2) a isoler les facteurs qui influencent le cout. Methodes L’etude se base sur 961 sejours de patients âges de 65 ans et plus hospitalises pour un remplacement d’articulation de hanche (APR-DRG 301) engendre par un probleme d’arthrose ou une fracture. Les donnees ont ete collectees en 2014 dans neuf hopitaux generaux belges. Une regression quantile a ete realisee afin d’identifier les predicteurs de cout. Les analyses statistiques ont ete realisees avec le software STATA. Resultats Les patients âges hospitalises pour un remplacement de la hanche proviennent le plus souvent du domicile (87,63 %), sont admis de maniere planifiee (65,92 %), ont un indice de comorbidites de Charlson faible, et la severite de la pathologie est mineure (36,73 %) ou moderee (44,64 %). Dans 9,16 % des cas, les patients passent par un service de geriatrie durant leur sejour. Apres l’hospitalisation, les patients retournent a domicile (76,62 %) ou vont en maison de repos (13,73 %). Le cout median (P25–P75) pour l’hopital est de 8023,91 € (6678,32–13 670,78) et la duree de sejour s’eleve a 8,93 jours (6,29–20,91). Le cout total d’hospitalisation par sejour se compose des couts administratifs (mediane ; P25–P75) (1815,75 ; 1276,93–4254,59), des couts lies aux actes medicaux (2883,63 ; 2422,96–3891,24), des couts lies aux protheses (2012,92 ; 1609,07–2263,11), et d’autres couts. Une analyse multivariee revele que la duree de sejour, le passage par un service de geriatrie, le recours aux soins intensifs, un deces lors de l’hospitalisation, et une severite importante sont des facteurs qui accroissent le cout pour l’hopital. Au contraire, un âge eleve (85+) diminue le cout median d’hospitalisation, et plus precisement le cout des actes medicaux. Discussion/Conclusion L’augmentation de l’âge entraine une diminution du cout pour l’hopital, principalement au niveau du cout des actes medicaux. La severite, le recours aux soins intensifs, et la duree de sejour augmentent le cout pour l’hopital.

Introduction L’alcool est un probleme de sante publique. En 2013, l’abus d’alcool, de par ses consequences sur le cout des soins de sante ou judiciaire, representait un cout annuel de 4,2 milliards d’euros pour la societe belge. L’Organisation mondiale de la sante (OMS) estime que l’alcool est la cause de plus de 3,3 millions de deces chaque annee et represente 5,1 % de la charge de morbidite mondiale. L’objectif de cette etude est d’evaluer l’impact de la dependance a l’alcool sur le cout et la duree de sejour des sejours hospitaliers. Methodes La population etudiee reprend 129 712 sejours hospitalises dans neuf institutions hospitalieres. La selection des sejours dependants a l’alcool a ete faite sur base des diagnostics secondaires et non primaires (classification ICD9CM), codes dans le resume hospitalier minimum (RHM). Les differentes variables etudiees proviennent d’une part du RHM et d’autre part de la base de donnees PACHA (couts par sejour et par pathologie). Le cout a ete evalue selon la perspective hospitaliere pour l’annee 2014. Resultats Au total, 3815 sejours ont un diagnostic secondaire de dependance a l’alcool. Ils representent 2,9 % des sejours hospitalises dans les neuf hopitaux toutes pathologies confondues. Le cout median (P25–P75) pour ces sejours avec un diagnostic secondaire de dependance a l’alcool est de 3976,84€ (2116,76€–7985,51€) et leur duree de sejour mediane (P25–P75) est de 6,79 jours (2,84 jours–13,89 jours). A contrario, le cout median (P25–P75) des sejours sans ce diagnostic secondaire est de 2767,08€ (1249,58€–5116,81€) et leur duree de sejour mediane (P25–P75) est de 3,27 jours (1,26 jours–6,48 jours). On observe egalement que ce diagnostic secondaire augmente le risque de passage aux soins intensifs (14,3 % versus 6,2 %–p-valeur p -valeur Discussion/conclusion Les premiers resultats de cette etude semblent confirmer que le diagnostic secondaire de la dependance a l’alcool a un impact sur le cout et la duree de sejour. Ils semblent egalement confirmer un parcours hospitalier different a APR-DRG identique.