1. Orientation sexuelle ou préférences sexuelles ?
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-
Wunsch, S.
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Résumé L’objectif de cet article est d’identifier, chez les mammifères et l’être humain, les processus neurobiologiques de l’orientation sexuelle et de la formation des préférences sexuelles, puis d’évaluer leur importance respective. Les données ont été recueillies à partir d’une revue de la littérature qui concerne la neurobiologie de l’orientation et des préférences sexuelles. Chez les mammifères non primates (rongeurs, canidés, félidés, bovidés, équidés…), il existe différents types de processus et de situations à l’origine de la formation de préférences pour certains partenaires. Il existe également des processus neurobiologiques qui sont spécifiquement organisés pour l’orientation hétérosexuelle, et qui seraient, principalement, les circuits olfactifs qui détectent et traitent les phéromones sexuelles. Mais chez les hominidés (orangs-outans, gorilles, chimpanzés, bonobos, humains), les gènes des récepteurs aux phéromones sont altérés, diminuant ainsi l’importance fonctionnelle de ces processus de l’orientation sexuelle. Par contre, les processus à l’origine des préférences sexuelles deviennent plus importants. Pour ces raisons, chez l’être humain, les processus olfactifs altérés et les phéromones sexuelles n’auraient plus qu’une influence secondaire, et seraient combinés avec plusieurs autres facteurs (gènes, hormones, conditionnements, préférences sexuelles, émotions, processus cognitifs, contexte culturel). L’importance relative de chacun de ces facteurs dépendrait à la fois de caractéristiques physiologiques individuelles, du vécu singulier et des caractéristiques du contexte socioculturel. Cette combinaison complexe de plusieurs facteurs en interactions (incluant l’activité résiduelle des processus olfactifs de l’orientation sexuelle) serait à l’origine du développement de préférences sexuelles, propres à chaque personne. Summary The objective of this article is to identify in humans and mammals in general the neurobiological processes for sexual orientation and the development of sexual preferences, and to assess the importance of each. The data was collected from a review of the literature concerning the neurobiology of sexual orientation and preferences. In non-primate mammals (rodents, caninae, felidae, bovidae, equidae, etc.), there are several different types of process and situation involved in the development of preferences for certain partners over others. There are also neurobiological processes that are specifically arranged for heterosexual orientation; mainly the olfactory circuits that detect and process sexual pheromones. But in hominids (orang-utans, gorillas, chimpanzees, bonobos, humans), the pheromone receptor genes are impaired, thus reducing the functional importance of these sexual orientation processes. However, the processes underpinning sexual preferences are more important. This is why, in human beings, the impaired olfactory processes and sexual pheromones only have a secondary influence, and are combined with several other factors (genes, hormones, conditioning, sexual preferences, emotions, cognitive processes, cultural context). The relative importance of each of these factors is dependent both on individual physiological characteristics, personal experience and aspects of the sociocultural environment. This complex combination of several interacting factors (including the residual activity of the olfactory processes for sexual orientation) is thought to be the at the origin of development of sexual preferences, different for each individual. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
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- 2017
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