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Si la France dispose de nombreux atouts dans le domaine de la santé pour devenir un leader de l’innovation (l’excellence de ses équipes de recherche, la renommée de son système de santé et de nombreuses startups), force est de constater qu’elle cumule des freins culturels et réglementaires qui limitent une interaction agile et performante entre les industriels et les établissements de santé. La table ronde avait pour objectif d’optimiser l’interface entre les startups/industries et les établissements de santé universitaires ou non. Plusieurs établissements ont mis en place avec succès des équipes et procédures afin de faciliter cette interface, tant vis-à-vis des évaluations des technologies, de prestations de service, de transfert de matériel biologique que de collaboration R&D et de contrat de licence. Cependant, il subsiste un manque de culture entrepreneuriale chez les hospitaliers et les universitaires dont la formation à l’innovation reste insuffisante et la prise en compte, dans l’évolution des carrières, de la valorisation et de la création d’entreprises, inexistante. Les industriels, et en particulier les startups, ont souvent une méconnaissance du milieu hospitalier et de ses contraintes. En conséquence, les recommandations des membres de la table ronde sont les suivantes : (1) favoriser l’acculturation réciproque entre établissements de santé publics et startups, par la formation pluridisciplinaire à l’innovation, la valorisation du personnel porteur de projet et des projets développés au sein de l’établissement, et sensibiliser les entreprises au système de santé ; (2) fournir aux acteurs des moyens et ressources dédiées à l’innovation, en sanctuarisant un temps de travail pour l’innovation, en sécurisant le statut de personnel impliqué, et en accompagnant la recherche de financements ; (3) développer et utiliser des méthodologies et des outils communs, et (4) co-concevoir et co-construire des solutions de santé innovantes, en encourageant l’émergence des lieux de création participative et interdisciplinaire. L’ensemble de ces recommandations devrait aider à rendre l’interface entre les startups/industries et les établissements de santé plus fluide et plus attractive pour les acteurs de la filière santé.

Although France has numerous assets in the realm of health care, such as the excellence of its research teams, the reputation of its healthcare system, and the presence of many startups, all of which are necessary to become a leader in innovation, it also has combined cultural and regulatory barriers that limit the flexibility and efficiency of interactions between companies/startups and public health institutions. Therefore, the aim of the roundtable discussion was to optimize the interface between those businesses and institutions. Several institutions have successfully implemented teams and procedures which aim to facilitate this interface, with regard to assessments of technology, services provided, the transfer of biological material, R&D collaboration, and licensing agreements. However, there is still a notable absence of entrepreneurial culture among hospital and academic research practitioners; their training regarding innovation remains insufficient and business-related value-creation is non-existent in their career evolution. Pharmaceutical companies, and particularly startups, often lack knowledge about hospital environments and their constraints. As a result, the recommendations of the roundtable participants are as follows: (1) promote reciprocal acculturation between public health institutions and startups through multidisciplinary training in innovation, promoting project development and staff recognition within the institution, and improving pharmaceutical companies’ understanding regarding the health care system; (2) provide those involved with means and resources dedicated to innovation by reserving time for innovation at work, securing the status of the staff involved, and aiding in the search for funding; (3) develop and use standard methodologies and tools; and (4) co-design and co-construct innovative health solutions, encouraging the emergence of participatory and interdisciplinary creative spaces. All of these recommendations should help to make the interface between startups/companies and public health institutions more fluid and attractive for those in the health sector.

Article 51 of the French social security financing act for 2018 creates a derogatory funding system to support experimentation with new ways of organizing care pathways. The growing interest local leaders have expressed for this very open framework has led to a large number of candidate projects presented to public authorities in charge of the system. In order to sustain this dynamic movement and favor the success of these experimental projects, our work focused on clarifying the roles and responsibilities of project leaders and the need for a specific evaluation system that takes into account the evolving nature of these projects and the need for operational adaptability. We propose three levels of evaluation (feasibility, intermediary results and impact assessment) needed to decide on generalizing a given experiment based on its intermediary results, or on the contrary, terminating projects not meeting feasibility expectations. Our work emphasizes the importance of networking and of developing favorable conditions for fruitful collaboration between participating stakeholders–healthcare professionals, health providers, economic partners, learned societies–interested in improving the performance of care pathways.

L’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2018 ouvre la voie à des expérimentations de nouvelles organisations des parcours de soins, assises sur des modalités de financement dérogatoires aux règles actuelles. Le cadre très ouvert du dispositif suscite une réelle adhésion des acteurs locaux, en témoigne les multiples candidatures reçues par les pouvoirs publics en charge du dispositif. Pour maintenir cette dynamique et faire aboutir les projets d’expérimentations, nos travaux ont porté sur l’enjeu à clarifier les rôles et les responsabilités et à doter les parties prenantes d’un système d’évaluation spécifique, tenant compte de la nature évolutive de ces projets et de l’agilité nécessaire à leur conduite. Nous proposons en particulier une gradation de l’évaluation en 3 niveaux (faisabilité, résultats intermédiaires, étude d’impact), qui permettrait de décider de la généralisation d’une expérimentation sur la base de résultats intermédiaires, ou a contrario d’arrêter un projet si les indicateurs de faisabilité n’atteignent pas l’objectif fixé. Nos travaux enfin insistent sur l’importance du travail collectif et développent les conditions de collaboration entre les acteurs intéressés à l’amélioration des parcours de soins, professionnels de santé, offreurs de soins, acteurs économiques et sociétés savantes.

Care pathways are often at the forefront of political thinking about health care practices in France without ever finding a durable means for their extension. Closely linked to funding of healthcare system, they have, once again, been the object of so many economical discussions in 2017, as part of a more optimistic climate of governance which is therefore more open to change. Our changing system, the development and increasingly chronic nature of diseases, the scale of technological breakthroughs, these are all factors driving this topic forward. The object of this work, after a necessary study of the semantics of the term “pathway” and even “funding”, was to identify all prerequisites and good practices for the stakeholders to develop a pilot pathway and then its relevant implementation in France. To do so, the members of the Round Table have relied on the presentation of examples of care pathways in order to identify triggers to a progressive, adapted extension to the whole territory. The group has identified key elements and priorities for the establishment of public funding beyond existing funding to incentive team work, particularly in the case of treatment rupture points and/or when they have diverging interests. Finally, creating a climate of confidence among patients, professionals, hospitals, the ARS, payers and manufacturers in handling change management will become the key challenges of the implementation of future pathways.

Le parcours de soins, de santé ou de vie, est souvent au cœur de l’actualité en France sans pour autant trouver un mode de diffusion pérenne. Intimement lié au contexte du système de santé, il fait à nouveau l’objet de nombreuses réflexions en 2017 dans une conjoncture plus optimiste et donc plus propice au changement. Notre système en mutation, l’évolution des maladies et leur chronicisation, l’ampleur des bouleversements technologiques sont autant de facteurs identifiés comme moteur dans ce sujet. L’objet de ce travail était, après une nécessaire étude sémantique sur les termes de parcours ou encore de financement, d’identifier tous les prérequis et bonnes pratiques pour parvenir à mettre en place puis diffuser un parcours de soin dans le contexte français. Pour cela, les membres de la table ronde se sont appuyés sur la présentation d’exemples de parcours de soins afin d’identifier les déclencheurs et leurs finalités ainsi que les grands critères en matière d’évaluation, pierre angulaire pour leur diffusion progressive et adaptée. Le groupe a identifié des éléments essentiels et de préférence pour la mise en place d’un financement de tels parcours en visant la nécessaire impulsion de fédérer leurs acteurs notamment en cas de points de ruptures de prise en charge et/ou d’intérêts divergents. Enfin, créer la confiance entre tous les acteurs qui auront un rôle à jouer : patients, professionnels, établissements de santé, agences régionales de santé (ARS), payeurs et industriels de la santé et du numérique et l’accompagnement des organisations dans la conduite d’un changement constitueront des enjeux clés de la mise en place des parcours de soins de demain.

Hospital-based health technology assessment (HTA) guides decisions as to whether new healthcare products should be made available within hospital structures. Its extension to medical devices (MDs) makes it possible to analyse several relevant aspects of these healthcare products in addition to their clinical value, and such evaluations are of interest to national health authorities, other healthcare establishments and industry. The aim of this work was to formulate several recommendations for a blueprint for hospital-based HTA for MDs in France. Five themes based on the work of the European Adopting hospital-based HTA in the EU (AdHopHTA) project were defined. Each member of the roundtable was then allocated a documentation task based on their experience of the theme concerned, and a literature review was carried out. An inventory of hospital-based HTA was performed and six recommendations aiming to strengthen and improve this approach were put forward: (1) encouragement of the spread of the hospital-based HTA culture and participation in communications and the promotion of this approach to hospital decision-makers; (2) adaptation of hospital-based HTA to the needs of decision-makers, taking into account the financial timetable and strategic objectives of the healthcare establishment; (3) harmonisation of the dossiers requested from industry between healthcare establishments, based on a common core; (4) promotion of the sharing of hospital-based HTA data under certain conditions, with data dissociable from the HTA report and the use of a validated methodology for the literature review; (5) creation of a composite indicator reflecting data production effort and the sharing of HTA activities, to be taken into account in the distribution of funds allocated for teaching, research and innovation missions considered of general interest; (6) the transmission of information directly from local to national level by pioneering centres. This work highlights the major issues at stake in hospital-based HTA and the need to valorise such activities in France.

L’évaluation des technologies de santé (ETS) en milieu hospitalier est une aide à la décision pour l’intégration de produits de santé à la structure hospitalière. Appliquée aux dispositifs médicaux (DM), elle permet d’appréhender plusieurs aspects pertinents pour ces produits de santé, autres que purement cliniques, et qui intéressent à la fois les autorités de santé nationales, les autres établissements de santé ou encore les industriels. L’objectif de ce travail était de proposer plusieurs recommandations capables de soutenir un schéma cible de l’ETS hospitalière appliquée aux DM en France. Après avoir défini cinq thématiques s’inspirant du projet européen Adopting hospital-based HTA in the EU(AdHopHTA), chacun des membres de la table ronde s’est vu confier un travail documentaire fondé sur leur expérience d’une thématique donnée et une revue de la littérature a été entreprise. Après un état de lieux de l’ETS hospitalière, six recommandations visant à renforcer la démarche ont été proposées : (1) diffuser la culture de l’ETS hospitalière et contribuer à sa communication/promotion auprès des décideurs hospitaliers ; (2) adapter l’ETS hospitalière au besoin de prise de décision en tenant compte du calendrier financier et des objectifs stratégiques de l’établissement ; (3) harmoniser entre les établissements de santé, selon un socle commun, les dossiers demandés aux industriels ; (4) promouvoir le partage des données de l’ETS hospitalière sous certaines conditions : données dissociables du rapport d’ETS et application d’une méthodologie validée pour la revue bibliographique ; (5) créer un indicateur composite traduisant l’effort de production et de partage des activités d’ETS et pris en compte dans la répartition de la « dotation socle de financement des activités d’enseignement, de recherche et d’innovation » allouée au titre des missions d’intérêt général (MIG) ; (6) avoir recours à des centres pionniers pour la remontée des informations directement entre l’échelon local et national. Ce travail souligne l’enjeu majeur que représente l’ETS hospitalière et la nécessité de valoriser cette activité en France.