La mobilité est souvent abordée comme une question de choix modal, s’attardant exclusivement aux motifs de déplacement, aux modes de transport et à leurs impacts sur l’environnement. Or, dans une approche de mobilité durable, il est tout aussi important d’évaluer la capacité des territoires à offrir de bonnes conditions d’accessibilité à tous. Ceci nous oblige à nous intéresser non seulement aux lieux auxquels l’individu souhaite avoir accès et aux caractéristiques physico-spatiales des territoires, mais aussi aux compétences individuelles que les gens peuvent mettre au profit de leur mobilité et qui évoluent suivant leur cycle de vie. Ainsi, les déplacements non réalisés peuvent parfois refléter une incompatibilité entre les capacités des individus et les caractéristiques physico-spatiales des territoires où ont lieu leurs projets de mobilité. Étant donné que, dans les années à venir, les banlieues de première couronne de la métropole montréalaise seront très touchées par le phénomène du vieillissement, nous pouvons d’ores et déjà prévoir un déclin des capacités individuelles mises à profit de la mobilité, notamment en ce qui concerne l’utilisation de l’automobile. Quelles stratégies les aînés devront-ils mettre de l’avant pour maintenir leurs projets de mobilité devant l’incapacité à conduire ? Ces territoires vieillissants pourront-ils répondre aux nouvelles capacités et aux nouveaux besoins de mobilité de leurs habitants ? En mettant de l’avant le lien entre mobilité, accessibilité et vieillissement, cet article souhaite contribuer à la réflexion entourant la capacité des territoires de banlieue à permettre une mobilité durable qui tienne compte des capacités de leur population vieillissante. Mobility is often addressed as a simple matter of modal choice, focusing exclusively on travel patterns, transport modes and their impacts on the environment. However, in an approach to sustainable mobility, it is equally important to assess the capacity of territories to provide good accessibility to everyone. This forces us to concern ourselves not only about places to which people wish to access and territories’ physical attributes, but also about the individual skills that people can apply to their own mobility, skills that evolve with a person´s life cycle. Thus, unrealized trips may actually reflect a mismatch between individual skills and territories’ physical attributes where personal mobility projects take place. Given that in the years to come the first-ring suburbs of our metropolis will be greatly affected by aging, we can already predict a decline in individual skills invested in personal mobility projects, including automobile use. What strategies seniors will be able to put forth to maintain their mobility projects if they’re no longer able to drive ? Do these aging territories will meet new capacity and mobility needs of their inhabitants ? In putting forward the link between mobility, accessibility and aging, this article aims to contribute to the debate surrounding the ability of suburban areas to enable sustainable mobility that takes into account the mobility skills of their aging populations.