Four decades separate Martha Rosler’s The Bowery in two inadequate descriptive systems (1974-1975) from Jeff Wall’s Approach (2014), two representations of life on the streets. In the 1970s, Martha Rosler, among others, sought to define and practice documentary photography in ways that would invite the viewer to reflect on the politics of representation at work in documentary art. Forty years later, in his work Approach, representing a homeless woman, Jeff Wall, in the style he describes as “near-documentary”, also questions notions of objectivity, authenticity and realism in photography. The balance that both Wall and Rosler pursue between proximity with reality taken as lived experience and distance from the illusion of the authentic moment is emblematic of a shared strategy. Through the dialectic of visibility and invisibility, this strategy aims at revealing the double process at work in documentary photography, that of approaching a subject and establishing a distance with it. The radical act of “not photographing” ironically present in both works underlines the ways in which Rosler and Wall are engaged in a critique of the politics of visibility. Quatre décennies séparent l’exposition des œuvres de Martha Rosler et de Jeff Wall, respectivement intitulées The Bowery in two inadequate descriptive systems (1974-1975) et Approach (2014), deux œuvres qui s’intéressent aux gens de la rue. Dans les années 1970, Martha Rosler, parmi d’autres, cherche à définir et à mettre en pratique une forme de photographie documentaire qui invite le spectateur à se pencher sur les politiques de représentation à l’œuvre. Quarante ans plus tard, dans son œuvre intitulée Approach, représentant une femme sans-abri, Jeff Wall, dans un style qu’il décrit comme tenant du near documentary, cherche lui aussi à réévaluer les notions d’objectivité, d’authenticité et de réalisme en photographie. L’équilibre que Rosler et Wall recherchent entre une proximité avec la réalité comprise comme expérience vécue et la distanciation par rapport à l’illusion d’un moment authentique est emblématique d’une stratégie partagée. Une stratégie qui vise à travers la dialectique du visible et de l’invisible à révéler le double processus que la pratique du documentaire implique ; à la fois approcher le sujet et le tenir à distance. L’acte radical qui consisterait à ne pas photographier, ironiquement présent dans les deux œuvres, souligne la façon dont Rosler et Wall s’engagent dans une critique de la politique de la visibilité. Han transcurrido cuatro décadas entre la exposición de las obras de Martha Rosler y de Jeff Wall, tituladas respectivamente The Bowery in two inadequate descriptive systems (1974-1975) y Approach (2014); ambas obras se centran en la gente de la calle. En los años 1970, Martha Rosler, entre otros fotógrafos, busca definir y poner en práctica una forma de fotografía documental que invita al espectador a que se centre en las políticas de representación de la obra. Cuarenta años más tarde, en su obra titulada Approach –que representa a una mujer sin techo– Jeff Wall, en un estilo que él mismo describe como acercándose al near documentary, busca a su vez la reevaluación de las nociones de objetividad, de autenticidad y de realismo en fotografía. Rosler y Wall buscan un equilibrio entre una proximidad con la realidad entendida como experiencia vivida y la distanciación con respecto a la ilusión de un momento auténtico, lo que es emblemático de una estrategia compartida. Dicha estrategia tiene como objetivo, a través de la dialéctica de lo visible y de lo invisible, revelar el doble proceso implicado por la práctica documental: acercar al sujeto manteniéndolo a distancia. El acto radical que consistiría en no fotografiar, que está irónicamente presente en ambas obras, subraya de qué modo Rosler y Wall se sitúan dentro de una crítica de la política de la visibilidad.