This article focuses on the dialectics of fear and punishment in four plays by Shakespeare written in the wake of either the Main Plot (1603) or the Gunpowder Plot (1606): Measure for Measure, Macbeth, King Lear, and Antony and Cleopatra. It asks what Shakespeare’s dramaturgy does with fear and to fear, using a variety of critical approaches that yield different responses to this question. The Foucauldian emphasis on the mechanics of the exercise of power and the awesome display of chastised bodies tends to by-pass the examination of fear as a mood and experience of the punished trespasser, considering it instead as an instrument put to the service of the body politic. Hegel’s distinction between two types of fear, the fear of the penal code or moral law, and a deeper fear of oneself or “fate as punishment,” enables us to probe deeper into the experience of fear, the moral imagination, and the process leading from fear and punishment to a greater degree of self-consciousness. This paper argues, however, that the implications of Shakespeare’s dramatic treatment of fear are best understood when read in light of early modern theological literature and its attempts to finely rationalize the experience of fear. Shakespeare’s plays dramatize a contemporary typology of fear, undermining beliefs in a “native punishment” (Henry V) and “God’s law”, better to show how the (supposed) trespassers are in fact the reflectors of the executors’ fears. Cet article traite de la dialectique de la peur et du châtiment dans quatre pièces de Shakespeare écrites dans le contexte de la conspiration principale (1603) et de la conspiration des poudres (1606) : Mesure pour mesure, Macbeth, Le Roi Lear, Antoine et Cléopâtre. Il se demande ce que Shakespeare fait de et à la peur, en adoptant différentes approches critiques qui offrent, chacune, une autre réponse à cette question. L’accent sur la mécanique de l’exercice du pouvoir et le spectacle du corps supplicié mis au jour dans l’approche foucaldienne ne permet pas de véritablement aborder la peur comme une expérience ou une émotion vécue par le malfaiteur. Il y est avant tout l’instrument d’une consolidation du corps-politique. La distinction hégélienne entre la peur de la loi pénale et morale, et la peur plus profonde du destin ou de soi-même, permet une meilleure exploration de l’expérience même de la peur, de la conscience morale, et du processus menant de la peur et du châtiment vers un plus grand degré de conscience. Cet article suggère, cependant, que le traitement dramatique que Shakespeare réserve à la peur est mieux compris lorsque lu à la lumière de la pensée théologique de la peur et de ses tentatives pour la rationaliser le plus finement possible. Shakespeare met en scène cette typologie de la peur qui lui est contemporaine mais pour mieux questionner la foi aveugle dans une justice prétendument inspirée de la loi divine et montrer que l’angoisse du malfaiteur (supposé) devant le châtiment est en réalité le reflet des peurs de l’exécuteur de la loi.