Les « Éducations à » sont souvent présentées comme devant importer dans le curriculum des valeurs en plus des savoirs enseignés traditionnellement. Ce dualisme quasi wébérien fait l’impasse sur le fait que, comme l’indique Habermas, tout savoir est mu par un intérêt de connaissance et que d’autre part, les valeurs sont accessibles à une discussion rationnelle et questionnables par des savoirs critiques. L’objet de cet article est de montrer que la philosophie des intérêts de connaissance d’Habermas permet d’orienter les « Éducations à », en dépit des ambiguïtés qu’elles recèlent, dans une direction émancipatrice et critique. Leurs enjeux seraient alors d’accompagner le mouvement de démocratisation, sous-tendu par un intérêt communicationnel qui, dans les sociétés contemporaines, s’oppose à la gestion technocratique des problèmes toujours sur le point de sacrifier le politique à l’expertise. Ce serait là, à l’opposé du relativisme post-moderne qui soutient souvent les « Éducations à », retrouver l’inspiration des Lumières et de Condorcet. In french curriculum, the PSHE (Personal Social and Health Education) seem to import values’ considerations beyond traditional knowledge. That is controversial. But this weberian dualism (facts versus values) must be critiqued. From Habermas, every knowledge is linked to human interests and, in the other hand, you can discuss about values and critic them with rational arguments. This paper is trying to show that Habermas’ thinking guide the PSHE, despite of their ambiguities, to emancipatory goals. Their meanings would be to support the democratization movement, and his communicational interest, which, in contemporary societies, put up technocratic management of problems mistaking politics for expertise. This perspective criticizes postmodern relativism that often supports the PSHE. That thereby regains Enlightenment and Condorcet’s thinking.