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Résumé Depuis l’affaire du sang contaminé en 1983, il existait une exclusion des homosexuels masculins pour le don du sang en France. La remise en question de l’exclusion des HSH pour le don du sang est un débat animé dans de nombreux pays. En France, des réformes sont en cours pour un changement des pratiques. Il y a trois niveaux de réflexion : le sur-risque infectieux lié à une pratique sexuelle à risque, la faisabilité de tests performants mais laissant une fenêtre silencieuse biologique et la protection du receveur. Le risque infectieux des homosexuels masculins pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est plus élevé que le reste de la population. Bien que chaque personne présente son propre risque individuel selon ses pratiques, et n’ait donc pas le même niveau de risque, chacun est confronté à la même réglementation. La difficulté est de trouver un consensus entre principe de précaution, non-discrimination, et responsabilités individuelles et collectives. Since the context of the contaminated blood affair in 1983, the homosexual male were excluded from the blood donation in France. This exclusion is often called into question in several countries and is an actual lively debate. In France, reform process is ongoing for a practical change. Three issues make up the discussion: the infectious risk bound to sexual behavior, the feasibility of the powerful biological tests but having a silent window and the protection of the blood recipient. The infectious risk in the homosexual male is higher for the human immunodeficiency virus (HIV) than in the rest of the population. Even if every person has his/her own individual risk depending on his/her habits, everyone is confronted to the same law. The challenge is to build a consensus, along with the precautionary principle, the non-discrimination policy, and the individual and collective responsibilities. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Résumé De nos jours, en France, l’anonymat, le bénévolat, le volontariat et le non-profit sont reconnus comme des principes éthiques en transfusion sanguine. La responsabilité pourrait-elle être ajoutée au rang de ces principes ? Un logo « Responsang » pourrait-il être un moteur efficace au don de sang ? Cet article explore la réforme du concept de responsabilité entreprise par le philosophe Hans Jonas afin d’envisager son applicabilité et ses limites dans le champ de la transfusion sanguine. En effet, le concept repensé par le philosophe allemand semble pouvoir constituer un moteur qui évite les écueils du concept de « devoir » et ceux de la rémunération potentielle du don. Mais ne conduit-il pas aussi à une technophobie et à une heuristique de la peur qui pourraient compromettre radicalement la procédure de la transfusion sanguine ? Nowadays, in France, anonymity, gratuity, volunteering, non-profit are recognized as ethical principles in blood transfusion. Can we add responsibility to this list? Can a logo named “Responsiblood” efficiently encourage blood donation? This article explores Hans Jonas's reform of the responsibility concept in order to measure its applicabilities and limits in the field of blood transfusion. Indeed, this concept – rethought by Jonas – seems to be a good encouragement which avoids the pitfalls of the concept of duty and of the idea of payment for blood donation. But can’t we also see in this reform a threat to blood transfusion because of technophobia and the heuristics of fear that it involves? [ABSTRACT FROM AUTHOR]