Belot, Céline, Boussaguet, Laurie, Charlotte, Halpern, Pacte, Laboratoire de sciences sociales (PACTE), Sciences Po Grenoble - Institut d'études politiques de Grenoble (IEPG)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Grenoble Alpes [2016-2019] (UGA [2016-2019]), Centre d'études européennes et de politique comparée (Sciences Po, CNRS) (CEE), Sciences Po (Sciences Po)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Groupe de projet AFSP PopAct, and Centre d'études européennes et de politique comparée (CEE)
Article inclus dans un numéro spécial.; International audience; Quantitative and qualitative surveys, deliberative surveys, citizen consultations, the European Citizens’ Initiative... The array of policy instruments allowing the emergence of a « European public opinion » is widely used. This article examines the logics through which it is produced from a public policy perspective, by exploring the development of the European public opinion policy, its usages and effects. In doing so, this paper contributes to current debates about the government of the European Union. It paper assumes that forms of instrumentation in the European public opinion policy domain contribute over time to the production of a specific type of governing resources that is, information resources. These forms of policy instrumentation, combined with institutionalized forms of citizens’participation and representation, enable EU institutions to draw on “self-knowledge” tools which are considered critical for developing the EU’s own governing capacity distinct from that of the Member States.; Enquêtes quantitatives et qualitatives, sondages délibératifs, consultations de citoyens, droit d’initiative citoyenne. L’éventail d’instruments permettant de faire surgir une « opinion publique européenne » est aujourd’hui très développé. À partir d’une interrogation sur la production, les usages et les effets des instruments de fabrique de l’opinion publique européenne, cet article entend contribuer aux débats en cours sur le gouvernement de l’UE. L’hypothèse centrale est que ces formes d’instrumentation relevant de la démocratie d’opinion contribuent à la production et la mobilisation de ressources d’informations propres à l’UE. Ces formes d’instrumentation, en sus et en parallèle des dispositifs de participation institutionnelle à destination des citoyens, lui permettent de se doter d’outils de « connaissance de soi » et de développer sa propre capacité de gouvernement, participant ainsi à l’autonomisation de ce système politique par rapport à ses États membres.