Le Bizec, Bruno, Nesslany, Fabrice, Tack, Karine, ATGIE, Claude, Badot, Pierre Marie, Bottein, Marie-Yasmine Dechraoui, Clauw, Martine, Delcourt, Nicolas, Demeilliers, Christine, Engel, Erwan, Gay-Quéheillard, Jérôme, Jitaru, Petru, Khier, Sonia, Lance, Emilie, Lanier, Caroline, Le Garrec, Raphaële, Le Hegarat, Ludovic, Loiseau, Nicolas, Makowski, David, Marchioni, Eric, Masfaraud, Jean-Francois, Mattei, César, Roudot, Alain-Claude, Sivry, Yann, Vasseur, Paule, Carne, Géraldine, Laboratoire de sécurité des aliments de Maisons-Alfort (LSAl), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), Laboratoire de Fougères - ANSES, Mathématiques et Informatique Appliquées (MIA-Paris), Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE)-AgroParisTech-Université Paris-Saclay, Direction de l'Evaluation des Risques (DER), and GUITTON, SOPHIE
L’Anses a été saisie le 04 avril 2017 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour la réalisation de l’expertise suivante : demande d’avis relatif à la teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à l’alimentation humaine.CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINELa consommation d’algues alimentaires est un phénomène émergent en France et en Europe notamment en raison du succès de la restauration japonaise et de la consommation de sushis.Actuellement, la réglementation de l’Union européenne ne fixe pas de teneur maximale en cadmium dans les algues alimentaires destinées à la consommation humaine directe ou utilisées comme ingrédients de denrées alimentaires.Le règlement (CE) n°1881/20062 prévoit une teneur maximale en cadmium de 3,0 mg.kg-1 dans les compléments alimentaires tels que vendus, composés exclusivement ou principalement d’algues marines séchées ou de produits issus d’algues marines.Par ailleurs, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) avait émis suite à ses réunions du 14 juin 1988, du 13 décembre 1988 et du 9 janvier 1990 une liste d’algues alimentaires autorisées en alimentation humaine, assortie de recommandations liées à des teneurs maximales en éléments traces métalliques. Le CSHPF préconise une concentration en cadmium dans les algues alimentaires inférieure à 0,5 mg.kg-1 de poids sec.Des dépassements fréquents de cette concentration en cadmium recommandée par le CSHPF sont constatés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à la suite de prélèvements et d’analyse des algues alimentaires.Les informations fournies par les tutelles dans le courrier de saisine indiquent que « les résultats des analyses, disponibles dans la base de données « CONTAMINE », mettent en évidence des dépassements très fréquents de la concentration maximale en cadmium recommandée par le CSHPF (0,5 mg.kg-1 poids sec).En 2013 : 6 échantillons d’algues sur les 13 analysés contenaient une concentration en cadmium supérieure à 0,5 mg.kg-1 de poids sec, avec:- 1 algue nori d’Argentine : 9,4 mg.kg-1;- 2 algues wakamé de Chine : 1,7 et 2,2 mg.kg-1;- 3 algues séchées de Chine : 2,6, 3 et 3,1 mg.kg-1.En 2014 : 2 échantillons d’algues sur les 9 analysés contenaient une concentration en cadmium supérieure à 0,5 mg.kg-1 de poids sec, avec :- 1 algue nori d’origine inconnue : 2,1 mg.kg-1;- 1 algue wakamé du Japon : 2,9 mg.kg-1.En 2015 : 4 échantillons d’algues sur les 6 analysés contenaient une concentration en cadmium supérieure à 0,5 mg.kg-1 de poids sec, avec :- 1 algue nori de Chine : 2,8 mg.kg-1;- 1 échantillon d’algues marines grillées de Chine : 1,9 mg.kg-1;- 1 échantillon d’algues séchées de Chine : 1,7 mg.kg-1;- 1 échantillon de mélanges d’algues séchées françaises : 1 mg.kg-1.Ces constatations sont confirmées par les résultats d’analyses transmis par le Centre d’Etude et de Valorisation des Algues (CEVA) joints à la saisine. Parmi les 343 échantillons d’algues analysés, 108 (soit 31 %) contenaient une concentration en cadmium supérieure à 0,5 mg.kg-1 de poids sec. Les services de la DGCCRF rencontrent des difficultés pour gérer les dépassements constatés et définir les suites à donner. En effet, il est délicat de conclure à un risque potentiel pour la sécurité des consommateurs sur la base du seul dépassement de la valeur recommandée par le CSHPF qui est particulièrement ancienne (1990) et qui n’a peut-être pas été établie selon une évaluation des risques rigoureuse. Par ailleurs, cette valeur est contestée par les opérateurs qui rencontrent des difficultés pour la respecter. »L’Anses est saisie pour un avis relatif à la teneur maximale en cadmium mis à la lumière de la valeur recommandée en 1990 par le CSHPF pour les algues destinées à l’alimentation humaine.L’avis de l’Anses est notamment sollicité :- Sur l’opportunité de maintenir les conclusions du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, émises lors de ses séances des 14 juin 1988 et 9 janvier 1990, préconisant une concentration maximale en cadmium dans les algues alimentaires de 0,5 mg.kg-1 de poids sec ;- Sur la définition d’une concentration en cadmium au-delà de laquelle les algues ne devraient pas être mises sur le marché. Les modalités de consommation des algues pourraient être, le cas échéant, prises en compte pour déterminer des teneurs différentiées ;- Sur l’opportunité de définir des recommandations de consommation des algues.