Located south of Lorraine, the Vôge is a table-land forming part of the forest called in the Antiquity sylva Vosegus. It houses the partition line of the waters going to the Mediterranean and the North Sea. Low hills allowed one, at least since the Protohistory, to link the two river basins by land routes protected by defensive spurs. Since the Roman Empire, penetrating roads crossed the forest from Corre, facilitating among others the junction between the Saône and the Meuse or the Moselle. Two dams, one on the Saône, the other on the Coney, seem to have been intended to facilitate navigation in the high valleys, within a network of commercial junctions between the north and the south. Escles and Arches, which remain primarily little rural agglomerations, are milestones of the network. The habitat is rather scattered, stronger marked by the Roman acculturation in the west than in the east, which is explained by the proximity of major roads. However, the plateau in the east was not a desert, as it is evidenced by many vestiges of worship or burial. A road?s sanctuary, dedicated to Mercury, the ruins in the source of the Saône, and the thermal complex in Plombières-les-Bains, also show that the space of Vôge was well known and used by the Gallo-Romans. Many clues suggest economic activities related to resources of the forest, of the subsoil, and of the trade. Besides being a place of passage, the Vôge formed also a border between the territories of Sequani and Leuci. The precise location of the remains, and the careful observation of the terrain, now allow to identify better this limit., Situé au sud de la Lorraine, la Vôge est un plateau faisant partie du massif forestier dénommé dans l'Antiquité sylva Vosegus. Il abrite la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et la mer du Nord. Ses faibles reliefs ont permis, au moins depuis la Protohistoire, de relier les deux bassins versants par des itinéraires terrestres protégés par des éperons barrés. Dès le Haut Empire, de nouvelles voies pénétrantes ont traversé l'espace forestier à partir de Corre, facilitant entre autres la jonction entre la Saône et la Moselle ou la Meuse. Deux barrages, l'un sur la Saône, l'autre sur le Coney, semblent ainsi avoir été destinés à faciliter la navigation dans les hautes vallées, à l'intérieur d'un réseau de jonction commerciale entre le nord et le sud. Escles et Arches, qui restent avant tout des agglomérations rurales, constituent des jalons de ce réseau. L'habitat est principalement dispersé, marqué à l'ouest par une acculturation romaine plus forte qu'à l'est, ce qui s'explique par la proximité des grands axes routiers. Le plateau à l'est n'est pas désert pour autant, comme en témoignent de nombreux vestiges funéraires ou cultuels. Un sanctuaire de bordure de voie, dédié à Mercure, les aménagements de la source de la Saône et le complexe thermal de Plombières-les-Bains démontrent également que l'espace de la Vôge était parfaitement connu et maîtrisé par les Gallo-Romains. On y devine des activités économiques liées aux ressources de la forêt, du sous-sol et du commerce. Lieu de passage, la Vôge formait aussi une frontière entre les cités leuque et séquane ; la localisation précise des vestiges et l'observation minutieuse du relief permettent aujourd'hui de mieux connaître cette limite.