Juge, P.A., Granger, B., El Houari, L., Mcdermott, G., Doyle, T., Kelly, C., Gouri, K., Vassallo, R., Alarcon Calderon, A., Kalyoncu, U., Gonzales, A., Mena-Vazquez, N., Rojas-Gimenez, M., Dos Santos-Sobrin, R., Retuerto-Guerrero, M., Vadillo-Font, C., Vela, P., Fernandez-Nebro, A., Escudero-Contreras, A., and Pérez-Pampin, E.
La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) associée à la polyarthrite rhumatoïde (PR) n'est pas une entité unique comme l'indique les différents aspects histologiques rencontrés, les différents facteurs de risques et les pronostics variés. Notre objectif était d'identifier différents sous-phénotypes au sein d'une importante population de patients atteints de PR-PID à l'aide d'une analyse en cluster non supervisée. Dans cette collaboration internationale (22 centres, 13 pays), nous avons inclus des patients PR (ACR/EULAR 2010) ayant une PID définie par TDM thoracique. Les données cliniques, biologiques, scanographiques et fonctionnelles ont été recueillies rétrospectivement par relecture complète des dossiers médicaux. Les données manquantes ont été analysées avec imputations multiples par équation de chaîne. Une analyse des correspondances multiples a été effectuée pour chaque échantillon afin de réduire les dimensions et un algorithme non-paramétrique Bayésien a été utilisé afin d'attribuer un cluster à chaque patient. La distribution de l'allèle a risque T de MUC5B rs35705950 a été analysée au sein de chaque cluster. Au total, 1696 patients ont été inclus. Sur les 37 variables initiales, 20 variables actives ont été sélectionnées pour construire les clusters. Nous avons détecté 2 clusters: le cluster #1 (n = 1015) et le cluster #2 (n = 681). Comparativement au second, les patients du premier cluster étaient plus fréquemment des hommes (45,5 % vs 38,3 %, p = 0,003), plus vieux au diagnostic de PR (56,9 ± 13,3 ans vs 53,8 ± 14,5 ans ; p < 0,001) et de PID (65,5 ± 10,1 ans vs 61,9 ± 12,3 ans ; p < 0,001), plus fréquemment européens (85,9 % vs 68,3 % ; p < 0,001), plus fréquemment fumeurs au diagnostic de PID (64,2 % vs 55,7 % ; p < 0,001) et moins fréquemment sujets au syndrome de Sjörgen (10,8% vs 20,6%; p < 0,001). Ils étaient plus fréquemment positifs pour les anticorps anti-peptides citrullinés (90,7 % vs 70,0 % ; p < 0,001) et pour le facteur rhumatoïde (95,8% vs 67,4% ; p < 0,001). L'aspect de pneumopathie interstitielle commune (PIC) était largement majoritaire dans le cluster #1 (72,5 %) tandis que le cluster #2 était plus hétérogène concernant le type de PID (30,8 % de PIC, pneumopathies interstitielles non-spécifiques 17,2 %) p < 0,001. Le génotype de MUC5B rs35705950 était disponible pour 444 patients. La fréquence de l'allèle a risque était plus élevée pour le cluster #1 (33 %) que pour le cluster #2 (18 %), p < 0,001. Nous avons pu construire un arbre décisionnel permettant de prédire le cluster d'un nouveau patient avec un taux d'erreur de 9,8 %. Nos résultats apportent la preuve d'une hétérogénéité au sein de la PR-PID avec l'identification d'au moins 2 sous-phénotypes, suggérant des mécanismes physiopathologiques distincts. Ces sous-phénotypes influencent probablement le pronostic et l'efficacité des différents traitements. [ABSTRACT FROM AUTHOR]