1. Le Visible et l'Expression. Étude sur la Relation Intersubjective entre Perception Visuelle, Sentiment Esthétique et Forme Picturale
- Author
-
Hsu, Li-Hsiang, Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), and Jean-Marie SCHAEFFER(schaef@ehess.fr)
- Subjects
théorie d'appraisal (théorie de l'évaluation cognitive) ,beau ,aesthetic property ,forme ,[SHS.PHIL]Humanities and Social Sciences/Philosophy ,emotion ,Expression ,perception ,appraisal theory ,aesthetic judgement ,form ,propriété esthétique ,perception visuelle ,sublime ,aesthetic feeling ,jugement esthétique ,sentiment esthétique ,image ,beautiful - Abstract
The aim of this dissertation is to contribute to a critical review of the theories of expression in art. The foci of this work are visual arts, especially, the painting and the photography. The aim of this work is to understand how a work of art communicates an inspired idea of the artist to the beholders in a non-verbal way. We presume that the pictorial presentation is a primary form of non-verbal expression of aesthetic feelings, and that its intersubjective communicability is based essentially on its formal elements, such as colors and lines, which Clive Bell calls “significant forms,” and which Susanne Langer calls “symbolic forms.” They are considered to be the visual entities that communicate neither with concepts nor with propositional contents. The problem of artistic expression is then treated as a triangular relation between (1) the artistic creation, thought to be an act of expression, (2) the aesthetic feeling, considered to be the motivational condition of (1), and the meaningful content of (3) the significant form, considered to be the relevant property of the work of artistic creation and the vehicle of the aesthetic feeling. Our strategy to resolve the problem of the communicability of artistic expression is to relocate the question in the theoretical context of aesthetic judgement. Our work is then to interpret this triangular relation in terms of the formation of the judgement of taste, the expression of an aesthetic feeling, and the perception of the aesthetic property that we situate in a theoretical framework of affect-cognition interaction. We defend a conception of aesthetic realism on the basis of the scientific realism of affectivity, such as the James-Lange theory and the appraisal theories of emotion, whereupon we claim that the affective properties are real, in that they are the properties about the body of the perceiving subject, and that the truth conditions of the judgement about them are to be the neurophysiologic states of the body, observable and verifiable by functionalist approaches, and by empirical methods. In a weaker sense, an emotional state is the state of the mind of which the features may be simulated using computational modelling techniques, as it is suggested in the appraisal theories of emotion. The experience of emotion is then considered either to be the perception of the bodily state of which the reality is as unquestionable as the perceived world, or to be a functional modality of the mind. On the basis of the latter, or more specifically, on the basis of the appraisal theories of emotion, we put forward a model of aesthetic appraisal that helps in explaining the processing of the perception and the evaluation of a work of art and in studying the processes of the “making” of an aesthetic judgement. We would like to show that both the affective/aesthetic stimulus (the work of art) and the perceiving subject (the artist and the spectator) constitute a complex interactive system and that there shall be a stable correlation between the physical properties of the stimulus and the physiological-emotional reactions of the perceiving subject. Our aim is to look for the relevant perceptual variables that determine the subject's affective reaction to the work of art. We consider them to be the aesthetically relevant and visually salient features of the stimulus, such as the degree of contrast, the figure-ground segregation, the direction of pictorial composition (vertical, horizontal, or diagonal), the relation of center-periphery in the pictorial field. The model is aimed to illustrate the relation between the physical (perceptual) properties of the work of art and its affective/aesthetic/evaluative properties. Like scientists of emotion who work for developing theoretical models to explain how different emotional contents should be produced and differentiated by distinctive appraisal patterns determined by the combination of specific cognitive, appraisal and motivational components, we put forward the model of aesthetic appraisal in order to determine the variables of aesthetic judgement, as well as to explain the reason why the aesthetic object is said to be beautiful or sublime, why it is gracious or elegant in such conditions, and why it is not so in other conditions.; La problématique de ce travail est liée à celle des théories de l'expression en art. Nous voulons savoir comment est possible la communication intersubjective à partir d'une expression originaire, primaire, reposant essentiellement sur les éléments formels, visuels et plastiques, sans l'intermédiaire de concepts, ni celui des éléments sémantiques, propositionnels. Nous voulons savoir quel rôle joue l'œuvre d'art dans la communication non verbale entre l'artiste-créateur et le spectateur-récepteur. Nous traitons cette problématique à partir de la relation triangulaire entre l'expression artistique, la forme signifiante et le sentiment esthétique. Nous essayons de résoudre le problème de l'expression originaire en art visuel en le déplaçant dans le contexte du jugement esthétique. La tâche essentielle pour nous est alors de traduire cette relation triangulaire en termes de formation du jugement de goût, d'expression du sentiment esthétique et de perception de la propriété esthétique que nous situions dans un contexte de l'interaction affect-cognition. Nous défendons alors une forme de réalisme esthétique appuyé sur le réalisme scientifique de l'affectivité, en particulier, la théorie James-Lange et les théories d'appraisal, à partir duquel nous déclarons que les propriétés affectives sont les propriétés qui ont affaire avec l'état du sujet percevant. Au sens fort du terme, elle sont réelles parce que leurs conditions de vérité sont les états neurophysiologiques du corps, observables et vérifiables par des moyens empiriques ; ou du moins, au sens faible, elles sont considérées comme les propriétés susceptibles de faire l'objet d'une programmation fonctionnelle, de la modélisation de l'esprit plus précisément, telle que suggèrent les théories d'appraisal de l'émotion. La version forte du réalisme de l'affectivité implique que, au lieu de nous donner une image fidèle du monde physique, l'émotion est la perception de l'état du corps dont la réalité n'est guère moins évidente que le monde perçu. La version faible de celui-ci implique que l'affectivité constitue du moins une modalité fonctionnelle de l'esprit. À partir de cette dernière, notamment à partir des théories d'appraisal de l'émotion, nous développons un modèle d'appraisal esthétique afin d'expliquer le traitement esthétique (à la fois perceptif et évaluatif) d'une œuvre d'art et les processus de « fabrique » de jugement esthétique dans notre esprit. Nous voulons montrer que, ensemble, le stimulus affectif/esthétique (l'œuvre d'art) et le sujet percevant (l'artiste et le spectateur) constituent les systèmes interactifs ultra complexes et qu'il existe certainement une corrélation relativement stable entre les propriétés physiques du stimulus et les réactions physiologiques et émotionnelles du sujet percevant. Nous cherchons les variables perceptives déterminant la réaction affective de l'individu à l'œuvre d'art. Ce sont avant tout les caractéristiques visuellement saillantes et esthétiquement pertinentes du stimulus, telles que la luminosité, le degré du contraste (lumineux ou chromatique), la séparation figure-fond, l'orientation de la composition picturale, que ce soit verticale, horizontale ou diagonale, l'organisation du centre et du pourtour du champ pictural, et ainsi de suite. Ce modèle a pour but d'illustrer le rapport des propriétés physiques (perceptives) de l'œuvre d'art et des propriétés affectives/esthétiques/évaluatives de celle-ci. De même que les scientifiques de l'émotion s'appliquent à développer des modèles théoriques pour expliquer comment une variété de contenus émotionnels se produit, comment les expériences émotionnelles se différencient selon les modèles distincts du traitement évaluatif, et comment elles sont déterminées en fonction de la façon dont les composantes cognitives, évaluatives et motivationnelles sont combinées, l'objectif de notre approche est de proposer les variables du jugement esthétique, ainsi que d'expliquer pourquoi dans telle ou telle condition l'objet esthétique est jugé beau ou sublime, gracieux ou élégant, et pourquoi dans telle ou telle condition il ne l'est pas.
- Published
- 2009