1. Les dosages d’IgG anti-aliments : méthodes et pertinence clinique des résultats. Position du groupe de travail de biologie de la Société française d’allergologie.
- Author
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Chabane, H., Doyen, V., Bienvenu, F., Adel-Patient, K., Vitte, J., Mariotte, D., and Bienvenu, J.
- Abstract
Résumé De plus en plus de personnes dans les pays développés attribuent à une intolérance alimentaire diverses manifestations cliniques de types troubles gastro-intestinaux, douleurs articulaires voire polyarthrite rhumatoïde (PR), migraine ou fatigue chronique. Plusieurs auteurs ont rapporté une fréquence plus importante de la positivité des IgG anti-aliments chez les patients souffrant de syndrome de l’intestin irritable (SII), de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ou de PR comparés aux témoins sains. Depuis une décennie, ces dosages de recherche sont disponibles en routine sur prescription médicale mais aussi en accès libre sans avis médical via internet. Ces dosages sont utilisés pour établir des régimes d’éviction des aliments pour lesquels la recherche d’IgG est positive, dans l’espoir d’une amélioration des symptômes supposés être en relation avec la consommation de ces aliments par le biais d’une réaction d’intolérance faisant intervenir les IgG. L’objectif de ce travail est de rappeler les mécanismes impliqués dans les intolérances et allergies alimentaires, et le rôle physiologique des réponses immunitaires à IgG. Les techniques de dosage des IgG anti-aliments commercialement disponibles sont passées en revue. Les principales études basées sur le dosage des IgG anti-aliments appliqué à diverses pathologies font l’objet d’une analyse critique, suivie d’une discussion. Il en ressort que l’intérêt clinique des dosages d’IgG anti-aliments est l’objet d’une vive polémique en raison de leur mauvaise valeur prédictive positive. Les recommandations établies sur la base de ces dosages sont susceptibles de faire prendre un risque au patient en retardant quelquefois le bon diagnostic ou en lui faisant suivre un régime alimentaire d’éviction le plus souvent inutile et parfois délétère pour sa santé. Les coûts directs liés aux dosages et indirects occasionnés par les régimes d’éviction, souvent élevés, peuvent être évités au profit d’autres stratégies diagnostiques. En conclusion, dans l’état actuel des connaissances médicales, les dosages d’IgG anti-aliments ne devraient plus être pratiqués en routine pour établir un diagnostic d’intolérance ou allergie alimentaire à IgG, ni mettre en place un régime d’éviction. Leur utilisation devrait être réservée à des fins de recherche. There is an increasing tendency in western countries to attribute to food intolerance various clinical types of gastrointestinal disorders, joint pain or rheumatoid arthritis (RA), migraine and chronic fatigue. Several authors have reported a greater frequency of positive anti-food IgG in patients presenting irritable bowel syndrome (IBS), chronic inflammatory bowel disease (IBD) and RA compared to healthy controls. Over the last decade, screening tests have become routinely available on prescription but are also freely available over the Internet. These assays are used to create diets that avoid IgG-positive foods in the hope of improving symptoms thought to be related to the consumption of these foods associated with IgG-mediated intolerance reactions. The purpose of this study is to review the mechanisms involved in food intolerance and the physiological and pathological role of IgG immune response. Commercially available assays for food IgG are reviewed. Studies based on anti-food IgG determination applied to various diseases are reviewed and discussed. Considerable controversy surrounds the clinical relevance of anti-food IgG assays because of their poor positive predictive value. The recommendations made on the basis of these assays are likely to jeopardize the health of patients by delaying correct diagnosis or encouraging them to follow a mostly useless and occasionally harmful diet. The frequently high direct and indirect costs of assays and avoidance diets may be avoided in favor of other diagnostic strategies. Finally, in the current state of medical knowledge, anti-food IgG tests should not be performed routinely to establish a food intolerance diagnosis or to devise an avoidance diet. They should be used solely for research purposes. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Published
- 2018
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