Atlanrea groupe, Claire Dahyot, Antoine Roquilly, Philippe Seguin, Jean-François Hamel, Karim Asehnoune, Sigismond Lasocki, Olivier Mimoz, Yannick Mallédant, Pôle d'Anesthésie Réanimation, Centre Hospitalier Universitaire d'Angers (CHU Angers), PRES Université Nantes Angers Le Mans (UNAM)-PRES Université Nantes Angers Le Mans (UNAM), Thérapeutiques cliniques et expérimentales des infections (EA 3826) (EA 3826), Université de Nantes - UFR de Médecine et des Techniques Médicales (UFR MEDECINE), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN), Service d'Anesthésie-Réanimation [CHU Limoges], CHU Limoges, Foie, métabolismes et cancer, Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Structure Fédérative de Recherche en Biologie et Santé de Rennes ( Biosit : Biologie - Santé - Innovation Technologique ), CHU Pontchaillou [Rennes], Service d'anesthésie réanimation [Poitiers], Centre hospitalier universitaire de Poitiers (CHU Poitiers), Modélisations pharmacocinétiques-pharmacodynamiques pour un meilleur usage des anti-infectieux, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Université de Poitiers, Centre de recherche clinique, Université de Poitiers-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Université de Rennes (UR)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)-Structure Fédérative de Recherche en Biologie et Santé de Rennes ( Biosit : Biologie - Santé - Innovation Technologique ), and Jonchère, Laurent
Introduction Le thiopental (Pento) est un barbiturique regulierement propose pour traiter les poussees d’hypertension intracrâniennes (HTIC), notamment chez les traumatises crâniens (prescrit dans 20 % des cas sur une cohorte recente de 1172 patients) [1] . Cependant son interet est controverse, du fait des effets secondaires hemodynamiques mais aussi immunologiques. En effet, il a ete decrit une immunosuppression dans des series anciennes [2] et une association aux pneumopathies precoces [3] . L’objectif de cette etude est de rechercher si l’utilisation de Pento est un facteur de risque de pneumopathie chez les traumatises crâniens graves. Materiel et methodes Analyses post-hoc a partir de deux bases de donnees prospectives (issues des etudes SPIRIT et Corti-TC). Dans les deux etudes, la survenue d’HTIC (et son traitement, y compris l’utilisation du Pento) etait notee prospectivement. La survenue de pneumopathie etait le critere de jugement principal dans ces 2 etudes randomisees controlees. Nous avons realise une analyse uni-, puis multivariee afin d’identifier les facteurs de risque de pneumopathie precoce (i.e. entre j2 et j7) et tardive (> j7–j28). Resultats Parmi les 441 traumatises crâniens graves (âge 39 ± 17 ans, 135 (80,3 %) Hommes, IGS II 44,7 ± 11,3, Glasgow initial 5,7 ± 1,9, ISS 20,5 ± 13,7) inclus dans les 2 etudes (275 patients pour Corti-TC et 166 pour Spirit), 183 (41 %) ont presente une HTIC. Parmi ces 183 patients, 138 (75 %) ont recu du Pento, (debut 11,8 ± 2,8 jours apres l’admission, pour une duree de 4,1 ± 3,9 jours dans la base corti-TC). Il n’y avait pas de difference significative entre les patients HTIC ayant recu du pento ou non, en dehors d’un recours plus frequent a l’hyperventilation [16 (12 %) vs 0, p = 0,017]. En analyse multivariee, le Pento etait le seul facteur associe a la survenue de pneumopathie precoce (OR 5,56 [IC95 ; 1,44–21,44], p = 0,013) (facteurs testes : sexe, craniectomie, IGS, Glasgow, tabagisme, Score AIS cerebral). Mais, cette association n’existait pas pour les pneumopathies tardives (OR 0,48 [0,17–1,39], p = 0,18). Seul le score AIS initial etait associe de a la survenue de pneumopathies tardives (OR 1,19 [1,21–3,02], p = 0,005). L’utilisation du pento etait associe a moins de jours sans ventilation mecanique a j28 (pour la population HTIC 12 ± 9 vs 7 ± 8 jours, p = 0,001 et pour la population totale 13 ± 8 vs 7 ± 8 jours p = 0,001). La survie a j28 etait identique pour les patients HTIC ayant recu du pento ou non [71 (60 %) vs 14 (64 %) patients vivants a j28, p = 0,72]. Discussion Dans ces deux cohortes prospectives, issues d’etudes randomisees controlees recentes, l’utilisation de Pento est associee a la survenue de pneumopathies precoces, probablement liees a la gravite des patients, la survenue de la pneumopathie etant souvent anterieure a la mise sous Pento ; mais pas a la survenue de pneumopathie tardive. Une analyse longitudinale prenant en compte le facteur temps nous permettra probablement de mieux determiner si le Pento est associe ou non a la survenue de pneumopathies.