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Au rebours de l’usage qui consiste à produire des discours critiques destinés à éclairer le poème de leur lumière singulière, il est ici question de puiser dans le poème lui-même l’énergie et la pensée de sa propre interprétation. Le pari n’est pas neuf, et en un sens, c’est celui que tiennent toujours les grands lecteurs de poésie. Mais à travers les détours rhétoriques dont il est capable, chaque poème offre également une vision plus vaste, touchant au fait poétique lui-même, à la compréhension duquel il entend nécessairement apporter son tribut. Ainsi en va-t-il tout particulièrement de l’œuvre de Segalen qu’on a prise ici comme un observatoire de la modernité poétique tentant de se connaître, pour ainsi dire, en acte. En amont, avec Callimaque et Baudelaire, comme en aval (Saint-John Perse, Henri Michaux, Gérard Macé), on rencontrera les poètes dans ce milieu où la pensée s’unit au mouvant, où, hors de toute intention théorique, elle retrempe au sensible le regard qu’elle porte sur ce qu’elle accomplit.

I. « Ce que le poème dit du poème. » Si une telle approche de l’écriture poétique est toujours légitime, son insistance sur une réflexivité formelle, immanente du poème, serait particulièrement de mise face au texte segalenien. Ce n’est pas simplement que le poème, dans toute sa variabilité chez Segalen, manifeste une préoccupation constante de la question de son statut (donc par réflexivité) – le travail d’écriture deviendrait travail poétique chez Segalen à partir d’une reconnaissance par l...

L’invitation qui m’a été faite d’intervenir devant vous me permet de lancer des interrogations sur ma propre pratique, en espérant que les questions que je me pose trouveront des échos parmi les historiens français. C’est ainsi qu’un dialogue pourra peut-être s’ouvrir, qui nous permettra de faire avancer nos recherches et d’aiguiser le regard que nous portons sur l’histoire culturelle. Je propose donc trois questions. Première question : quelle est l’histoire du regard britannique sur la cult...

International audience; In the late nineteenth century, Robert Louis Stevenson and Charles Malato wrote two travel diaries, the former in the Cévennes and the latter in London. Linguistic and cultural elements are treated, as well as the sociological, political and historical contexts of their journeys, in a vivid and interactive manner. Thanks to their interlinguistic, intercultural and didactic dimensions, these works are genuine migration diaries: Stevenson and Malato share their experience with the readers, analyse the host society and reflect upon their own. We analyse their skills and strategies as travellers and migrants through research into plurilingualism, intercultural studies and the sociology of migrations, and show how they can inspire students who study abroad.

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