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Cet article s’intéresse à la figure héroïque dans l’œuvre de Paco Ignacio Taibo II. Considérant le héros comme l’enjeu central de ses livres, qu’il s’agisse de romans policiers ou de ses biographies, ce travail a pour objectif d’analyser le processus de décomposition puis de recomposition du héros en distinguant cinq phases. Le héros-détective, au départ marginal par rapport au système politico-juridique mexicain, commence très tôt à subir des mutilations infligées par ses adversaires, avant de se fragmenter en plusieurs instances, puis de disparaître, pour renaître enfin. Confronté à l’échec des valeurs révolutionnaires dans la réalité mexicaine, Taibo semble s’acheminer, au fil de son œuvre, vers la réhumanisation des grands héros de la lutte révolutionnaire. Par le truchement d’une narration dont la fonction s’impose comme éminemment politique, il redonne à ces grandes icônes une place dans l’imaginaire et la mémoire collective. This article focuses on the heroic figure in Paco Ignacio Taibo II’s novels. Considering the hero as a key figure of his books, be they detective novels or biographies, this work analyzes the process of decomposition and recomposition of the hero through five phases. The hero-detective, initially marginalized from the Mexican politico-legal system, is mutilated by his adversaries, and fragmented into multiple instances. He then disappears before he is finally reborn. Confronted with the failure of the values of the Mexican Revolution, Taibo’s work seems to head towards a rehumanization of the great heroes of the revolutionary struggle. By means of a narration whose function is clearly political, he gives these great icons a place in the collective imagination and memory. Este artículo se centra en la figura heroica en la obra de Paco Ignacio Taibo II. Considerando al héroe como eje central de sus libros, ya sean novelas policíacas o biografías, este trabajo tiene como objetivo analizar el proceso de descomposición y luego de recomposición del héroe distinguiendo cinco fases. El héroe-detective, inicialmente ya marginado en comparación con el sistema político-legal mexicano, comienza muy temprano a ser mutilado por sus adversarios, antes de fragmentarse en varias instancias, luego desaparecer para finalmente renacer. Ante el fracaso de los valores revolucionarios en la realidad mexicana, Taibo parece encaminarse, en el transcurso de su obra, hacia la rehumanización de los grandes héroes de la lucha revolucionaria. Mediante una narración cuya función se impone como eminentemente política, da a estos grandes iconos un lugar en el imaginario y en la memoria colectiva.

L’un des six exempla antiques du Zifar a connu un grand succès pendant tout le Moyen Âge, et notamment dans la Péninsule Ibérique où l’on en recense une dizaine de versions : c’est celui du père (exceptionnellement de la mère) châtié(e) par son fils qui lui reproche de l’avoir éduqué de façon trop laxiste (aussi connu comme l’ex. du fils de ‘Lucrèce’). L’étude de l’itinéraire de l’exemplum depuis ses lointaines origines, une fable ésopique, laisse apparaître l’existence de deux familles de textes, l’une remontant à la source d’autorité du Pseudo-Boèce, diffusé surtout dans la version de Jean de Galles, notamment en Espagne, et l’autre qui remonte à un remaniement de l’histoire par Étienne de Bourbon. Dans ce schéma, la version du Zifar dénote considérablement ; d’abord par sa violence exceptionnelle, ensuite parce qu’elle n’appartient à aucune « école » en particulier et construit un récit distinct, et enfin et surtout parce qu’elle quitte en partie le domaine de la leçon morale pour s’enrichir de considérations politiques contemporaines à l’usage d’un lecteur de la cour d’Alphonse XI.Uno de los seis ejemplos antiguos del Zifar conoció un gran éxito durante toda la Edad Media, particularmente en la Península ibérica, donde se conocen una decena de versiones : el ejemplo del padre (raras veces, de la madre) castigado/a por su hijo que le reprocha su educación demasiado laxista (también conocido como el ejemplo del hijo de Lucrecia). El análisis del itinerario del exemplum, desde sus remotos orígenes (una fábula esopica) revela la existencia de dos familias de textos, una que se origina en la fuente de autoridad del Seudo-Boecio, difundido en España sobre todo en la versión de Juan de Galles, y la otra que proviene de un retoque de la historia por Étienne de Bourbon. En este esquema, la versión del Zifar difiere mucho ; en primer término por su violencia, después porque ella no pertenece a una « escuela » particular, y construye un relato distinto, y en fin, sobre todo porque ella se aleja de la lección moral para enriquecerse de consideraciones políticas contemporáneas, útiles para un lector de la corte de Alfonso XI.