Barry, Mamadou Saliou, Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin » (LIR3S), Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Bourgogne Franche-Comté, Maryse Gaimard, and STAR, ABES
Guinea is one of the West African countries where fertility is still high and declining little, with a worrying health situation (maternal and infant mortality levels among the highest in the world). The level of demographic growth (2.5% per year on average) associated with the low level of socioeconomic development of the country seems difficult to reconcile with the satisfaction of the objectives of sustainable development and thus makes the control of fertility a major challenge.Despite the political will displayed since the early 1980s, the adoption of a national population policy declaration in 1992 and a reproductive health policy in 2001 and the Government's efforts to promote Family Planning (FP), unmet need for family planning still affects nearly one in four women, and Guinea's contraceptive prevalence rate remains among the lowest in the world in 2018.•Regardless of the group of women considered, knowledge of modern contraception and approval of FP (both from the woman and her partner if she is in union) are the two most important factors in the the explanation ofnot using modern contraception.Thus, taking into account the importance of the use of modern contraception in the process of fertility transition, on the one hand, and the low prevalence of modern contraceptive as well as the lack of in-depth research in this field in Guinea, on the other hand, the present study aims to analyze the levels and trends in the use of modern contraception between 1999 and 2018 and to identify the factors that significantly influence the non-use of modern contraception among Guinean women at risk of unwanted pregnancy. The study uses secondary data from demographic and health surveys (DHS) carried out in Guinea in 1999, 2005, 2012 and 2018. The analyzes focused on women actually exposed to the risk of pregnancy :women who, at the time of the surveys,are considered fit to conceive and are exposed to this risk.The analyzes were carried out at three levels. At the first level, trends in the proportion of women using a contraceptive method were analyzed by type of method. Confidence intervals associated with each proportion were used to judge the significance or otherwise of the observed variation in the proportionof modern contraceptive users from year to year. At the second level of analysis, the statistical link between each of the variables and whether or not to use modern contraception was analyzed using the khideux test. At the third level of analysis, all the variables significantly associated with whether or not to use modern contraception with a significance level of at most 10% were introduced into a binary logistic regression model to identify the factors that significantly influence the non-use of modern contraception.The following main results emerge from the analyzes:•Between 1999 and 2018, the proportion of modern contraceptive users decreased significantly among women studied, from 23.1% to 18.7% over this period. However, this tendency is very different among women in union and among women not in union. Indeed, while among women in union, the proportion of female users almost doubled (from 12.2% to 23.5%) over the period studied, this proportion fell by 28% among women not in union over the same period. However, the variations in the proportion of modern contraceptive users over the period 1999-2018 were neither uniform nor regular., La Guinée est un des pays de l’Afrique de l’Ouest où la fécondité est encore élevée et baisse peu,avec une situation sanitaire préoccupante (niveaux de mortalité maternelle et infantile parmi les plus élevés au monde). Le niveau de la croissance démographique (2,5%par an en moyenne) associé à un faible niveau de développement socioéconomique du pays paraît difficilement conciliable avec la satisfaction des objectifs de développement durable et fait ainsi de la maîtrise de la fécondité un défi majeur.Malgré une volonté politique affichée depuis le début des années 1980, l’adoption d’une déclaration nationale de politique de population en 1992 et d’une politique de santé de la reproduction en 2001et les efforts du Gouvernement à promouvoir la Planification Familiale (PF), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale touchent encore près d’une femme sur quatre etle taux de prévalence contraceptive de la Guinée reste parmi l’un des plus faibles au monde en 2018.C’est ainsi que, prenant en compte l’importance de l’utilisation de la contraception moderne dans le processus de transition de la fécondité, d’une part, et la faible prévalence contraceptive moderne ainsi que le manque de recherches approfondies dans ce domaine en Guinée, d’autre part, la présente étude vise à analyser les niveaux et les tendances de l’utilisation de la contraception moderne entre 1999 et 2018 et d’identifier les facteurs qui influencent significativement la non-utilisation de la contraception moderne chez les femmes guinéennes exposées au risque de grossesse non désirée.L’étude utilise des données secondaires issues des enquêtes démographiques et de santé (EDS) réalisées en Guinée en 1999, 2005, 2012 et 2018. Les analyses ont porté sur les femmes effectivement exposées au risque de grossesse: femmes qui, au moment des enquêtes, sont jugées aptes à concevoir et sont exposées à ce risque.Les analyses ont été effectuées à trois niveaux. Au premier niveau, les tendances d’évolution de la proportion de femmes utilisant une méthode contraceptive ont été analysées par type de méthode. Les intervalles de confiance associés à chaque proportion ont été utilisés pour juger de la significativité ou non de la variation observée de la proportion d’utilisatrices de la contraception moderne d’une année à une autre. Au deuxième niveau d’analyse, le lien statistique entre chacune des variables et le fait d’utiliser ou non la contraception moderne a été analysé à l’aide du test du khideux. Au troisième niveau d’analyse, toutes les variables significativement associées au fait d’utiliser ou non la contraception moderne avec un niveau de signification d’au plus 10% ont été introduites dans un modèle de régression logistique binaire pour identifier les facteurs qui influencent significativement la non-utilisation de la contraception moderne.En effet, alors que chez les femmes en union, la proportion d’utilisatrices a presque doublé (passant de 12,2 % à 23,5 %) sur la période étudiée, cette proportion a baissé de 28 % chez les femmes non en union sur la même période. Cependant, les variations de la proportion d’utilisatrices de la contraception moderne sur la période 1999-2018 n’ont été ni uniformes ni régulières.•Quel que soit le groupe de femmes considéré, la bonne connaissance de la contraception moderne et l’approbation de la PF (aussi bien de la femme que celle de son conjoint si elle est en union) sont les deux facteurs les plus importants dans l’explication de la non-utilisation de la contraception moderne.