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International audience; La confrontation de l'offre en eau des gestionnaires de périmètre irrigué avec les demandes des agriculteurs est source fréquente de conflits. Ceux-ci renvoient au fossé existant entre les normes de conception des aménagements et leur évolution ultérieure, que ce soit en termes structurels (surfaces irriguées, systèmes d'irrigation) ou fonctionnels (assolement, règles de gestion). Cette étude, basée sur une intervention conduite sur deux périmètres irrigués brésiliens, vise à concevoir un outil de simulation permettant d'aider gestionnaires et agriculteurs à négocier autour de nouvelles formes d'organisation de la distribution en eau. Nous montrons dans un premier temps comment l'évolution des cas étudiés a conduit à des tensions sur l'offre. Puis nous présentons la structure générale du modèle adoptée et les principes de calcul de la demande en eau des agriculteurs et de l'offre du gestionnaire. Un exemple simple de simulation vient illustrer la démarche employée. Nous montrons comment elle permet de passer d'indicateurs tels que la couverture des demandes par l'offre, à des considérations plus organisationnelles. Les perspectives offertes par ce travail en terme de conseil sont exposées en conclusion. (Résumé d'auteur)

La gestion de la production agricole a été préférentiellement traitée sous l'angle de l'exploitation agricole, organisation à décideur le plus souvent unique. La planification et le pilotage de ces systèmes de production renvoient à des problèmes de coordination des activités. Les processus de décision des agriculteurs ont été représentés à travers des formalismes génériques, tels que le modèle d'action (SEBILLOTTE et SOLER, 1990), appliqués a des dimensions diverses de la gestion de l'exploitation, comme l'organisation du travail (PAPY et al., 1990), la gestion de la sole d'une culture (AUBRY et al., 1998a) ou la gestion de l'irrigation (LEROY et al., 1996). Ces travaux s'inscrivent dans une perspective d'aide à la décision auprès des agriculteurs, entendue non comme un simple transfert d'informations technico-économiques mais comme une aide à l'apprentissage (ATTONATY et SOLER, 1991), faisant appel à des cadres de représentation, plus rarement à des outils de Simulation (CHATELIN et al., 1996). Mais les exploitations sont également ouvertes sur l'extérieur, que ce soit pour commercialiser leurs productions à des firmes agroalimentaires (GAUCHER et al., 1997), pour tenir compte de contraintes environ nementa les (PAPY et SOUCHÈRE, 1993) ou pour partager un même équipement. Le choix, la planification et le pilotage des systèmes de culture dépendent alors d'un ensemble de coordinations englobant la gestion des ressources à mobiliser et les acteurs qui les contrôlent (LE GAL et PAPY, 1998). Ces relations complexes rendent délicate l'aide à la décision collective visant à améliorer les modalités de gestion et les performances technico-économiques des organisations. Comment identifier, analyser et représenter les problèmes posés ? Quelle place réserver à la modélisation et à l'instrumentation dans ce processus d'intervention ? Ces questions sont illustrées ici par l'exemple des périmètres irrigués, ensembles formés d'un réseau hydraulique hiérarchisé, d'un parcellaire, d'un gestionnaire central et d'agriculteurs bénéficiaires du service de l'eau. L'analyse se fonde sur les premiers résultats d'un projet de recherche conduit depuis deux ans sur des périmètres situés au Brésil, au Mali et au Sénégal.

La gestion collective des systèmes de production pose aux acteurs concernés de nombreux problèmes de coordination touchant à la planification et au pilotage de l'usage des ressources partagées. Cette complexité représente également une difficulté pour les intervenants extérieurs soucieux d'aider les acteurs à améliorer leurs modalités de gestion et les performances de leurs systèmes de production. La gestion des périmètres irrigués collectifs rentre dans cette problématique. Partant de l'expérience conduite actuellement sur trois terrains (Brésil, Mali et Sénégal), cet article analyse l'intérêt et les limites d'une démarche associant recherche et intervention pour à la fois comprendre les modalités de fonctionnement de ces périmètres et élaborer une démarche d'aide à la décision collective. Après avoir présenté les principes de la démarche, l'article détaille le cadre général de représentation adopté et sa traduction en terme d'instrumentation. Trois composantes majeures et interdépendantes du fonctionnement des périmètres sont identifiées : les relations entre offre et demande en eau, la tarification de l'eau et la gestion de l'information. Chacune renvoie à des questions spécifiques que se posent les gestionnaires en interaction avec les agriculteurs : comment organiser l'offre en eau face à une demande évolutive et incertaine ? Comment choisir une structure tarifaire satisfaisant un objectif d'équilibre budgétaire du gestionnaire et compatible avec les capacités de paiement des agriculteurs ? Comment gérer plus efficacement l'information nécessaire au suivi et à l'évaluation des activités du périmètre ? Les outils développés pour nourrir la réflexion entre acteurs et intervenants relèvent, pour les aspects hydrauliques et économiques, de la simulation, pour la gestion des aspects informationnels, des bases de données. Leur développement répond à un souci de clarté et de transparence nécessaire à leur validation et leur éventuelle utilisation par les acteurs. Quelques exemples d'utilisation sont présentés. L'intérêt et les limites de la démarche sont ensuite discutés au regard des objectifs recherchés et des problèmes que posent sa validation, la mise en place de dispositifs d'intervention adaptés et la disponibilité des informations nécessaires pour la mettre en oeuvre.

Dans cet article nous présentons les résultats de 8 années de recherche en matière de gestion de l'eau dans le Delta du Fleuve Sénégal. Dans un premier temps l'environnement rizicole a été caractérisé. Cette caractérisation se résume à une description détaillée du climat, des sols, de la nappe phréatique et du riz. Suite à l'analyse de plusieurs bilans d'eau effectués sur les différents types d'aménagements hydroagricoles de la région, un logiciel d'exploitation des données de pompage EXPO et un logiciel de calcul des besoins en eau, BIRIZ, ont été développés. Enfin, le logiciel BIRIZ a été relié au Système d'Information Géographique de la SAED pour former l'outil d'aide à la décision en matière de gestion de l'eau à l'échelle régionale, SIGBIRIZ. L'impact du développement de l'irrigation dans la région sur l'environnement et plus particulièrement sur les sols a également été étudié par le projet.

La technologie d’irrigation goutte-à-goutte est fréquemment promue en raison du potentiel d’économie d’eau d’irrigation qu’elle représente. Ce travail fait le point sur l’impact potentiel de cette technologie sur les ressources en eau mais envisage également une perspective plus large qui intègre la multiplicité des préoccupations des acteurs de l’agriculture. L’objectif global de ce travail est de démontrer que les objectifs de la conversion à l’irrigation goutte-à-goutte diffèrent entre les gestionnaires des réseaux d’irrigation et ses principaux utilisateurs. Une méthodologie en deux temps est implémentée pour étudier cette question dans la plaine des Triffa (Maroc Oriental). La première partie du travail se focalise sur la notion d’efficience de l’irrigation tandis que la seconde élève la réflexion au niveau des performances globales de l’irrigation. La notion d’effet d’usage est d’abord quantifiée. Le comportement de l’agriculteur aurait ainsi un impact prépondérant sur les valeurs d’efficience. La relation entre technique d’irrigation et gestion est ensuite explicitée. L’estimation de l’effet d’usage est ainsi rendue possible. L’impact de la transition à l’irrigation goutte-à-goutte sur les ressources en eau peut alors être étudié. La demande en eau augmente suite à cette transition. Les pressions sur la nappe d’eau souterraine seraient par contre atténuées en raison d’un transfert accru depuis le barrage vers la nappe. L’impact de la transition à l’irrigation goutte-à-goutte n’entraine donc pas de diminution systématique des pressions sur les ressources en eau. L’impact de la transition en termes de performance du système d’irrigation du point de vue des agriculteurs est ensuite étudié. Cette analyse exclut les questions de qualité. Aucune amélioration de performance n’est observée sur le plan environnemental. L’impact économique de cette transition est faible. Sur le plan social, le principal avantage de l’irrigation goutte-à-goutte réside dans le mode d’organisation du travail quotidien. Le principal objectif des agriculteurs opérant la transition vers l’irrigation goutte-à-goutte résiderait donc dans une volonté de réorganiser leur mode de travail pour des pratiques plus confortables. (AGRO - Sciences agronomiques et ingénierie biologique) -- UCL, 2016