The DOHaD concept ("Developmental Origins of Health and Disease") is based on the assumption that exposures occurring very early on a developing and immature organism such as the fetus or the child in its first months of life could lead to programming that, years later, would promote the onset of certain adulthood chronic diseases onset. Among maternal exposures, before conception or during pregnancy, which may influence the child's subsequent health, some have been particularly studied, such as poor nutritional status (undernutrition or obesity), the existence of metabolic disorders, infections and exposure to pollutants and certain drugs. In addition to promoting the development of chronic diseases in adulthood, such as cardiovascular disease, diabetes and obesity, these exposures can lead, from early childhood, to disorders of growth, neurocognitive, respiratory and immune development. In developing countries, such a phenomenon has been rarely described. Yet these countries have the highest maternal and infant mortality rates in the world. In addition, they are currently undergoing an epidemiological and nutritional transition characterized by an increase in chronic diseases in adulthood, resulting in a double burden with an increase in chronic diseases along with the continuation of communicable diseases. The objective of this thesis was to study the influence of maternal factors before conception and in early pregnancy on the health and development of infant during their first months of life in Benin. This work was based on data collected during two mother-child cohort follow-ups conducted in southern Benin. Firstly, data collected from 400 mother-child pairs followed from the pregnancy until 12 months of life showed that intrauterine growth retardation, a consequence of poor nutritional status during pregnancy, was associated with increased morbidity in infant, particularly with a higher risk of malaria infection in infant between 6 and 12 months of life. These results highlight the medium-term consequences of a deleterious environment during pregnancy. Secondly, we used data from a cohort of 260 mother-child pairs followed from the pre-conception period until 12 months of age. We have shown that poor nutritional status of the mother before conception and during pregnancy was associated with impaired fetal and postnatal growth (from birth to 12 months of life). In particular, maternal underweight before conception was associated with lower birthweight, lower growth in the first year of life and a higher risk of stunting at 12 months of life. We also showed that the infectious status of the mother before conception and in early pregnancy was associated with the child's morbidity during the first 3 months of life. Indeed, the occurrence of malaria infection in the first trimester of pregnancy was associated with a higher risk of febrile infections in infant during the first 3 months of life. Similarly, being infected with urinary schistosomiasis or malaria before conception was associated with an important decrease in infant’s hemoglobin concentration during the first 3 months of life. Finally, we have shown that maternal underweight before conception was associated with poor neurocognitive development in infant at 3 months of life. These results are consistent with the literature in northern countries and in support of the assumptions made in the DOHaD. They therefore contribute to the study of the concept of DOHaD in the countries of the South, by providing original data on the pre-conception period and on some specific maternal exposures in these countries.; Le concept de la DOHaD (« Developmental Origins of Health and Disease ») repose sur l’hypothèse que les expositions survenant très précocement sur un organisme en plein développement et encore immature comme le fœtus ou l’enfant dans ses premiers mois de vie, pourraient entraîner une « programmation » qui, des années plus tard, favoriserait l’apparition de certaines maladies chroniques de l’adulte. Parmi les expositions maternelles, avant conception puis pendant la grossesse, pouvant influencer la santé ultérieure de l’enfant, le mauvais état nutritionnel (dénutrition, obésité), l’existence de troubles métaboliques, les infections et l’exposition aux polluants et à certains médicaments ont particulièrement été étudiées. En plus de favoriser la survenue de pathologies chroniques à l’âge adulte (maladies cardiovasculaires, le diabète et l’obésité), ces expositions peuvent conduire, dès la petite enfance, à des troubles de la croissance, des atteintes neurocognitives, respiratoires et du développement immunitaire. Dans les pays du Sud, ce phénomène est très peu décrit. Pourtant, ces pays connaissent les taux de mortalité materno-infantile les plus élevés au monde. Aussi, ces pays connaissent actuellement une transition épidémiologique et nutritionnelle caractérisée par une augmentation des pathologies chroniques à l’âge adulte responsable d’un double fardeau associant l’augmentation des maladies chroniques sur fond de maladies transmissibles.L'objectif de ce travail de thèse était d'étudier l’influence de facteurs maternels avant conception et en début de grossesse sur la santé et le développement de l’enfant au cours de ses premiers mois de vie au Bénin. Ce travail a reposé sur les données collectées lors de deux suivis de cohorte mère-enfant menés dans le sud du Bénin. Premièrement, les données recueillies auprès de 400 couples mère-enfant suivis depuis la grossesse jusqu’à 12 mois de vie, ont permis de montrer que le retard de croissance intra-utérin, conséquence d’un mauvais état nutritionnel pendant la grossesse, était associé à une morbidité augmentée chez l’enfant, notamment à un risque plus élevé d’infection palustre chez l’enfant entre 6-12 mois de vie. Ces résultats mettent en évidence les conséquences à moyen terme d’un environnement délétère pendant la grossesse.Deuxièmement, nous avons utilisé les données issues d’une cohorte de 260 couples mère-enfant suivis depuis la période pré-conceptionnelle jusqu’à 12 mois de vie. Nous avons montré que le mauvais état nutritionnel de la mère avant conception et pendant la grossesse était associé à une croissance fœtale et post-natale (0 à 12 mois) altérée. En effet, la maigreur maternelle avant conception était associée à un poids de naissance plus faible, à une croissance plus faible au cours de la 1ère année de vie et à un risque plus élevé de retard de croissance à 12 mois de vie.Nous avons également montré que le statut infectieux de la mère avant conception et en tout début de grossesse était associé à la morbidité de l’enfant au cours des 3 premiers mois de vie. En particulier, la survenue d’une infection palustre au 1er trimestre de la grossesse était associée à un risque plus élevé d’infections fébriles chez l’enfant au cours de 3 premiers mois de vie. De même, le fait d’être infectée par la schistosomiase urinaire ou le paludisme avant conception était associé à une baisse importante du taux d’hémoglobine de l’enfant au cours des 3 premiers mois de vie. Enfin, nous avons montré que la dénutrition maternelle avant conception était associée à un moins bon développement neurocognitif de l’enfant à 3 mois de vie. Ces résultats sont concordants avec la littérature dans les pays du Nord et en faveur des hypothèses émises dans le cadre de la DOHaD. Ils contribuent ainsi à l’étude du concept de la DOHaD dans les pays du Sud, en fournissant des données originales sur la période pré-conceptionnelle et sur certaines expositions maternelles spécifiques de ces pays.