Search

La pandémie mondiale a été un accélérateur et révélateur des faiblesses économiques laissées par la crise financière de 2008. Le domaine industriel durement impacté par cet évènement nous amène à repenser les chaînes d’approvisionnement et notre système économique. Comment contrer les défis imposés par la montée de la mondialisation ? Le besoin de réindustrialisation au Canada est- il nécessaire ? C’est la question à laquelle ce rapport tentera de répondre. Réindustrialiser le Canada ne veut pas dire de faire seul, cela ne serait pas souhaitable, possible ou compétitif. L’idée est de renforcer et développer des compétences à valeur ajoutée. Une industrie forte renforce la souveraineté et favorise la résilience par l’accès garanti aux produits de première nécessité. Il est important que la réindustrialisation au Canada soit effectuée dans un environnement propice. Cela commence par l’identification des industries stratégiques (voir annexe 1), et de leur impact sur l’économie canadienne. L’automobile, l’aérospatiale et l’agroalimentaire n’en sont que quelques-unes. Le gouvernement, les citoyens et les entreprises sont tous des acteurs importants dans la réindustrialisation du Canada. Les réglementations, le financement, le choix de la stratégie de l’entreprise, et l’éducation aux consommateurs sont des solutions à court ou long terme qui peuvent être utilisées pour favoriser la réindustrialisation. Finalement, au niveau des stratégies les plus prometteuses on peut compter l’industrie 4.0 et la focalisation sur la protection de l’environnement par la réindustrialisation verte. Une réindustrialisation au Canada apporte son lot de défis tout en respectant les normes environnementales. Il va sans dire que la réindustrialisation au Canada est un chemin d’avenir vers une économie plus forte.

Zone de mouvances complexes, région à histoire diversifiée et de mise en valeur plurielle, espace clé pour les grands équilibres socio-économiques et politiques, le Sahel a produit ses propres conflits internes, mais aussi les mécanismes pour les gérer. Pourtant, depuis une décennie, le Sahel est aussi une région touchée par des crises issues de la présence de groupes radicaux qui touchent fortement les zones pastorales et se sont transformées en conflits transfrontaliers, avec des contaminations multidirectionnelles entre zones qui ont induit de nombreux engagements militaires nationaux, régionaux et internationaux.

Le fléchage du Sommet sur le financement des pays vulnérables ou de la lutte contre la vulnérabilité met en lumière le fait que l'allocation entre pays de financements concessionnels doit être examinée en même temps que la mobilisation de nouvelles ressources. La présente note dégage quatre principes : (i) les pays finalement destinataires de ces financements ne peuvent être identifiés seulement par l'appartenance à des catégories de pays : l'allocation à l'intérieur des catégories est aussi importante que l'éligibilité aux financements ; (ii) la vulnérabilité des pays, si elle est convenablement définie, est un critère majeur pour l'évaluation de leurs besoins, sans pouvoir être le seul critère d'allocation, ni même d'éligibilité ; (iii) la vulnérabilité à prendre contre en compte doit être multidimensionnelle et pas seulement liée au changement climatique ; (iv) les critères d'allocation doivent être adaptés aux objectifs des instruments financiers, ce qu'illustre en particulier le cas des financements « climat ». The Summit's focus on financing vulnerable countries or the fight against vulnerability highlights the fact that the allocation of concessional financing between countries must be considered alongside the mobilization of new resources. This note identifies four principles: (i) the countries ultimately receiving this funding must be identified based on criteria rather than categories of countries: the allocation between countries matters as well as the eligibility for this funding; (ii) the vulnerability of countries, if properly defined, is a major criterion for assessing their needs, without being the only criterion for allocation, or even eligibility; (iii) the vulnerability to be taken into account must be multidimensional and not only linked to climate change; (iv) the allocation criteria must be adapted to the goals of the financial instruments, which is illustrated in particular by the case of "climate" financing.

Le besoin d’établir des profils de vulnérabilité par pays est intimement lié à la difficulté de saisir dans un indice unique, quelle que soit sa complexité, la diversité des types de vulnérabilité que les pays en voie de développement peuvent connaître. L’indice multidimensionnel de vulnérabilité (MVI) en voie d’élaboration aux Nations unies, loin d’en effacer le besoin, l’a fait reconnaître à nouveau. The need for country vulnerability profiles is linked to the difficulty of capturing in a single index, no matter how complex, the various kinds of vulnerability which developing countries may face. The Multidimensional Vulnerability Index (MVI) being developed by the United Nations has not removed the need for vulnerability profiles, but rather has brought them back into focus.

Lever l'exonération fiscale dont bénéficie le kérosène utilisé pour les vols internationaux est une demande récurrente de nombreux acteurs engagés pour le développement durable. Actuellement, cette exonération maintient la tarification carbone du kérosène à un niveau excessivement bas et s'avère incohérente avec les objectifs de décarbonation que se fixe la communauté internationale. Une taxe de 0,33 euro par litre permettrait de récolter 18 milliards d'euros par an, tandis qu'une taxe de 0,1 euro par litre permettrait de récolter 5,8 milliards d'euros par an. Cette taxe reposerait in fine sur un principe pollueur-payeur et la structure concentrée du secteur devrait en faciliter la collecte.

Alors que les deux tiers des pays africains peuvent être considérés comme riches en ressources naturelles, la taxation du secteur extractif représente un défi pour les pays concernés, qui ont de surcroît besoin de ressources pour financer leur développement. Mener une analyse approfondie du partage de la rente minière et pétrolière est alors indispensable, mais celle-ci se heurte aux difficultés d'accès aux données économiques et fiscales nécessaires. La richesse des nombreuses informations publiées par l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) est assurément une réponse à ce besoin en données. Mais malgré leur intérêt évident, les données de l'ITIE voient leur utilisation fortement limitée par leur manque de centralisation et leur faible niveau de comparabilité entre les pays et même d'une année à l'autre. Face à ce constat, la construction d'une véritable base de données ITIE, transnationale et pluriannuelle, qui soit harmonisée et facilement exploitable, apparaît comme de plus en plus incontournable pour permettre à toutes les parties prenantes de disposer des informations nécessaires à la compréhension et l'analyse du secteur extractif africain.

Les flux financiers publics à destination des pays en développement répondent à une multitude de finalités, dont le nombre croissant a entraîné avec le temps, un paysage institutionnel du financement international peu cohérent. Le morcellement institutionnel a de profondes conséquences sur l'efficacité des politiques. Partant de l'acquis de l'aide publique au développement, notre réflexion s'attache à clarifier les finalités de l'action collective planétaire, en distinguant trois grands objectifs : assurer la convergence des revenus entre les pays en développement et les pays industrialisés ; assurer un socle de solidarité mondial ; lutter contre les maux publics globaux. Cette cartographie nous permet de présenter une première esquisse de ce que pourrait être un recensement des flux financiers internationaux selon une nouvelle nomenclature qui serait collectivement acceptée par les bailleurs et les destinataires des flux. Mais comme il existe des chevauchements entre les objectifs, il n'est pas possible de rigoureusement séparer les objectifs de croissance, de redistribution et de gestion des biens publics mondiaux. Nous proposons des procédures un peu plus complexes mais néanmoins gérables de suivi des flux internationaux. Public financial flows to developing countries serve a multitude of purposes, the growing number of which has led over time to an incoherent institutional landscape of international financing. Institutional fragmentation has profound consequences for the effectiveness of policies. Starting from the achievements of official development assistance, our reflection seeks to clarify the aims of planetary collective action, by distinguishing three main objectives: ensuring the convergence of income between developing countries and industrialized countries; ensuring a foundation of global solidarity; fight against global public evils. This mapping allows us to present a first sketch of what could be an inventory of international financial flows according to a new nomenclature that would be collectively accepted by donors and recipients of flows. But since there are overlaps between the objectives, it is not possible to rigorously separate the objectives of growth, redistribution and the management of global public goods. We offer slightly more complex but still manageable procedures for tracking international flows. Accurate mapping of financial flows could avoid two main pitfalls of the current system, an excessively compassionate vision of the needs of low-income countries at the expense of the requirement to catch up on their economies, and in the face of the climate emergency, priority given to climate change mitigation projects at the expense of those specifically aimed at adaptation in low-income countries or more generally at their development.

L’agriculture en Afrique subsaharienne (ASS) souffre d’un double déficit. D’une part un déficit de production non-seulement céréalier, mais aussi dans la transformation agricole vers des cultures à haute valeur ajoutée. Ce déficit de production est marqué par un retard croissant de l’ASS par rapport aux autres régions du monde en termes de rendements et d’utilisation d’engrais et d’irrigation. Il contribue à la montée des prix, à l’augmentation de la dépendance sur les importations de céréales, et à l’accroissement de la faim. D’autre part un déficit de construction de chaînes de valeur efficientes qui lient la nouvelle consommation urbaine à la production de la petite agriculture domestique et lui permettent ainsi d’être potentiellement compétitive avec les importations en qualité et en prix. Ces deux déficits sont à résoudre dans le contexte d’une forte pression démographique, avec une pénurie d’emplois pour les jeunes, et d’une vulnérabilité accrue au changement climatique. Réduire le déficit de production requiert plus d’investissements publiques (et donc d’aide internationale) en support à la Révolution Verte et à la Transformation Agricole. Réduire le déficit de connexion à la consommation urbaine requiert plus d’investissements privés dans les chaînes de valeur et un partenariat public-privé (avec support de l’aide internationale) pour les biens publics en support de ces chaînes.

Sur les trois premiers trimestres de 2022, le taux de marge de la firme type a diminué. Dans la grande majorité des secteurs d’activité, l’entreprise médiane en 2021 pouvait se prévaloir de marges supérieures à la moyenne de 2015-2019. Il en va autrement à présent. De manière générale, la baisse est plus prononcée dans l’industrie manufacturière que dans les services. Les situations individuelles peuvent cependant être très différentes, car l’ampleur de la hausse des coûts et la capacité de les répercuter sur les prix de vente varie d’une firme à l’autre. Contrairement à la marge de l’entreprise type, le taux de marge macroéconomique est ainsi demeuré à un niveau élevé en 2022. Comme tout indicateur macroéconomique, cette mesure est influencée par un petit nombre de très grandes entreprises qui ne sont pas nécessairement représentatives de l’ensemble des firmes. Là aussi toutefois, une inversion de la tendance est attendue pour la fin de 2022. Over the first three quarters of 2022, the typical firm's margin rate declined. In the vast majority of industries, the median firm in 2021 could boast margins above the 2015-2019 average. This is not the case now. In general, the decline is more pronounced in manufacturing than in services. However, individual situations can differ greatly, as the extent of cost increases and the ability to pass them on in sales prices varies from firm to firm. In contrast to the typical firm's margin, the macroeconomic mark-up has thus remained at a high level in 2022. Like any macroeconomic indicator, this measure is influenced by a small number of very large firms that are not necessarily representative of all firms. Here too, however, a reversal of the trend is expected by the end of 2022.

La question est posée de savoir si l'inégalité à l'intérieur des pays devait être considérée comme un élément et donc un indicateur de la vulnérabilité dans le cadre de l'indicateur de vulnérabilité multidimensionnelle. Oui, bien sûr, entend-on puisque la «réduction des inégalités» est le 10e Objectif de Développement Durable» ! Mais pourquoi et comment ? The question has been raised as to whether inequality within countries should be considered as an element and therefore an indicator of vulnerability in the framework of the multidimensional vulnerability index (MVI). Yes, of course, we hear, since "reduced inequalities" is the 10th Sustainable Development Goal" ! But why and how?

Plus d'un mois après le début de la guerre en Ukraine et alors que le conflit s'enlise, la situation pourrait devenir intenable pour les pays d'Afrique. Les questions de l'approvisionnement et de la dépendance de certaines économies africaines aux marchés russe et ukrainien constituent le premier point de tension, aux conséquences immédiates. Parallèlement, l'envol des prix des biens alimentaires et de l'énergie constituent une sérieuse menace pour la sécurité alimentaire. Enfin, compte tenu de leur environnement macroéconomique dégradé, de nombreuses économies africaines n'ont que peu de marge de manœuvre pour soutenir leur population et font face à une forte tension budgétaire.

La Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), née en 1994 des cendres de l'Union Douanière et Économique de l'Afrique Centrale (UDEAC) créée en 1964, est engagée depuis le début des années 1990 dans un vaste et ambitieux Programme Économique Régional (PER). L'objectif du PER est de faire de la CEMAC un espace démocratique, émergent et prospère à l'horizon 2025. Mais, sa réalisation est fortement contrariée.

Dans la présentation générale des critères auxquels l’Indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI) doit répondre, nous avons indiqué l’importance de la manière dont est calculée la moyenne de ses trois dimensions de façon à obtenir un seul indice : l’objectif est de limiter la substituabilité entre elles, afin que la vulnérabilité spécifique de chaque pays soit reflétée équitablement. In the general presentation of the criteria that the MVI should meet, we emphasized the importance of the way by which the three dimensions of the MVI are averaged in a single index and the need to limit the substitutability between them, so that the specific vulnerability of each country can be fairly reflected. [...]

Le présent guide a pour objectif de donner les grands principes méthodologiques pour cette seconde partie de la démarche d'évaluation : l'évaluation d'impact des dépenses fiscales. Il s'inscrit dans la continuité du guide pratique produit par la Ferdi sur l'évaluation des dépenses fiscales (Geourjon et al., 2018). Il se concentre sur les deux catégories d'analyses d'impact fréquemment réalisées : la partie 1 traite de l'impact social des exonérations de la taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur les produits de grande consommation et la partie 2 de l'impact économique des incitations fiscales à l'investissement.

The sharp rise in energy prices affects all companies in all sectors of the economy. However, not all companies are in a comparable situation, as the share of energy in input purchases can vary from less than 1% to more than 50% from one industry to another. Most energy consumers are naturally more exposed. These include not only industry (basic chemical materials, pesticides, bricks, etc.), but also fishing, forestry, transport and data centres. To measure the impact of this shock on companies, the question is to know to what extent they can pass on the increase in their production costs to their selling prices. If they can do so, the shock is then passed on to the end consumers, whether households or foreign customers, who have to bear price increases. The historical and early current data available indicate some transmission capacity. We estimate that, on average, companies are able to pass on 60% of cost increases to their customers. This pass-through differs between industries and is more important for large companies than for small ones. For energy-intensive industries, the pass-through is generally higher than average, which should somewhat mitigate the effect of the energy shock on companies. However, since the transmission capacity is not complete, the margins of companies will decrease and absorb part of the shock. Under the effect of the indexation mechanisms, the rise in prices also has an impact on wages in Belgium. The labour-intensive branches of activity, mainly in services, are in turn affected. In general, labour-intensive sectors have a low energy intensity, and vice versa. This implies that few sectors experience both a large energy shock and a large wage shock. However, the magnitude of the combined shock is historical for some industries. In general, corporate margins have increased in 2021. A likely difficult year would therefore follow a good year. Here again, there are sectoral disparities, and some industries whose situation was already fragile in 2021 are under even greater pressure (air and inland waterway transport, fruit and vegetables, construction support).

Selon l'acception courante, retenue ici, la vulnérabilité d'un pays est le risque pour lui d'être affecté par des chocs exogènes. La vulnérabilité des pays est reconnue depuis le début de l'économie du développement comme un des principaux problèmes auxquels ils ont à faire face, en raison de chocs, d'origine soit externe soit naturelle. Pendant des décennies, une abondante littérature a pu ainsi traiter des conséquences économiques, sociales et politiques de l'instabilité des recettes d'exportations. Plus récemment, une préoccupation croissante est apparue à propos d'autres sortes de vulnérabilité, liées à des chocs tels que les flambées de violence et d'autres expressions de la fragilité politique, les épidémies, les désastres naturels et surtout le changement climatique : la vulnérabilité que celui-ci entraîne à des degrés divers dans les pays en développement constitue un défi à l'échelle mondiale. As commonly agreed, the vulnerability of a country is here considered as the risk it will be hurt by exogenous shocks. The vulnerability of countries has been recognised since the beginning of development economics as one of the main problems they face, due to shocks, either of external or natural origin. For decades, there has been a rich literature on the economic, social and political consequences of unstable export earnings. More recently, there has been a growing concern about other kinds of vulnerability, linked to shocks such as outbreaks of violence and other expressions of political fragility, epidemics, natural disasters and, above all, climate change: the vulnerability that climate change brings to developing countries in varying degrees constitutes a global challenge.

L'Afrique est riche en ressources minérales. Le continent est réputé concentrer 30 % des réserves mondiales de matières premières minières. Dans les années 1990, la Banque mondiale s'inquiétait que « l'Afrique profite moins que l'Amérique latine et l'Asie de l'exportation minière pour doper sa croissance : les compagnies minières privées la boudent en y investissant moins de 5% des dépenses d'exploration mondiale ». Après plusieurs décennies, les pays africains ont vu l'intérêt des investisseurs miniers pour le continent croître. Ainsi, en 2009, l'Afrique représentait 15 % des budgets d'exploration (hors uranium) pour les métaux non ferreux, une part légèrement supérieure à l'Australie (13 %) et inférieure au Canada (16 %).

Impact, sens. Le merveilleux film de Sofia Coppola, « Lost in Translation », de 2003, disserte avec génie sur la rencontre, le mal-être, le langage, l'isolement… Avec une infinie modestie, l'objet de cet article est, à son image, de rendre compte de la rencontre si difficile et il faut l'espérer moins désespérée, entre l'économie générale de notre temps et la communauté de l'investissement d'impact. Sa principale thèse est un plaidoyer pour l'armement, scientifique de cette dernière. Il semble en effet que l'ensemble de l'économie mondiale se soit rendue à une vaste entreprise de conviction que produire et vendre ne serait plus, comme Adam Smith aimait le rappeler, seulement une affaire de profit et d'intérêt de la part de notre boucher , mais avant tout une question de contribution.

Le Conseil d'administration du FMI a approuvé le 22 juillet 2021, une réforme de ses modalités de soutien aux pays à faible revenu (PFR). Cette réforme constitue une étape supplémentaire dans l'évolution de l'action du FMI dans ces pays, caractérisée par deux objectifs principaux. Le premier objectif a été d'adapter les objectifs et les conditionnalités des programmes du FMI aux vulnérabilités propres de ces pays, dans le respect des limites de son mandat, ce qui s'est notamment traduit, en 1999, par la transformation de la facilité d'ajustement structurel renforcée en facilité pour la croissance et la réduction de la pauvreté. Le second objectif, qui est central dans les périodes de crise comme celle de la crise Covid, est d'apporter une réponse plus flexible, plus rapide et mieux calibrée aux défis du financement des PFR face aux déséquilibres budgétaires et extérieurs engendrés par des chocs exogènes, mais qui ont souvent aussi une dimension structurelle.

L'objectif de ce document de travail est double: Premièrement, nous évaluons l'impact probable de la crise Corona sur les choix économiques et sociétaux des personnes, notamment en ce qui concerne la simplicité volontaire. Deuxièmement, nous contextualisons l'impact de ces choix dans le domaine de la gestion de l'innovation. En adoptant une perspective normative-conceptuelle, nous cherchons à comprendre dans quelle mesure la frugalité, et entre autres les in-novations frugales, peuvent jouer un rôle dans une meilleure gestion des effets de la crise Corona et quelles implications en découlent pour les acteurs sociétaux concernés, en particulier pour les entreprises, les décideurs politiques et les consommateurs. En prenant note des discussions historiques sur le rôle de la frugalité en tant que "vertu", nous proposons que la quatrième renaissance de la frugalité, actuellement en cours, doit - et est sus-ceptible - d'émerger comme une mégatendance qui pourrait façonner une "ère" frugale aboutis-sant à "l'excellence verte abordable" comme paradigme d'innovation dominant. Pour réaliser ce potentiel, il est toutefois nécessaire de s'éloigner de l'accent unidimensionnel mis sur l'accessibili-té monétaire des solutions frugales. Il est nécessaire de développer une compréhension plus complète et multidimensionnelle de l'accessibilité financière qui vise à garantir l'accessibilité financière, sociétale, infrastructurelle et écologique des produits, services, technologies et mo-dèles commerciaux frugaux. Les innovateurs et entrepreneurs frugaux ne doivent pas se contenter de viser une "réduction significative des coûts" par rapport aux produits de substitution existants, mais plutôt viser à garantir une "accessibilité financière élevée" qui ouvrira de nouveaux horizons commerciaux grâce à des innovations de rupture et à l'excellence technologique. Ce changement de paradigme nécessite l'intervention de toutes les parties prenantes, y compris les décideurs politiques.

Le projet d’Indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI) est né d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU qui lui donne sa légitimité, conditionnée par sa logique économique. Il est utile de revenir aux fondements de cet indice et de ses composants envisagés pour en renforcer et assurer la cohérence. Les leçons du passé : comment un indice de vulnérabilité a été d’abord été introduit comme critère d’identification des PMA. Lorsque l’Indice de vulnérabilité économique (EVI), récemment renommé « Indice de vulnérabilité économique et environnementale », a été mis en place en 2000-2005 par le Comité des politiques de développement (CDP) des Nations unies, sa logique était claire et ses composants ont été discutés et sélectionnés par rapport à elle. The MVI project was born from a UN General Assembly Resolution that gives it legitimacy, conditioned by its economic rationale (see the previous notes prepared for UNDESA-OHRLLS for their support to the work of the High-Level Panel on MVI: Guillaumont, Feindounou, Wagner, 2022; and Guillaumont, 2022).

Alors qu'en Afrique la plupart des États ont leur propre monnaie, quatorze se partagent entre deux Unions monétaires, l'Union monétaire ouest-africaine d'une part et l'Union monétaire de l'Afrique centrale d'autre part. La Common Monetary Area, qui réunit l'Afrique du Sud, le Lesotho, la Namibie et l'Eswatini (ex-Swaziland) correspond certes à une zone monétaire, mais, même si le rand sud-africain circule dans les quatre pays, chacun conserve sa propre monnaie reliée aux autres par une parité fixe. Aucun pays africain n'est en dollarisation totale, utilisant exclusivement une monnaie étrangère.

Les chocs adverses représentent des défis cruciaux pour les pays engagés dans le processus d'intégration régionale du fait de leurs effets néfastes et, parfois, asymétriques sur les différentes économies. Étant donné que les processus d'intégration régionale influencent le fonctionnement des États, il est indispensable de comprendre comment l'intégration régionale contribue à la résilience de ceux-ci en présence des chocs adverses. Dans cette optique, la Communauté Économique et Monétaire des États de l'Afrique Centrale (CEMAC) constitue un champ d'analyse particulièrement intéressant afin d'examiner la question de la résilience des États membres d'une union économique et monétaire aux chocs extérieurs pour, au moins, trois raisons. [...]

Au vu du dernier rapport de la Commission Bancaire, les systèmes financiers de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) demeurent fin 2021 une des activités les mieux portantes de cet espace économique. Leurs trois principaux groupes - banques, sociétés de microfinance (ou Systèmes Financiers Décentralisés SFD) et Établissements de Monnaie Électronique (EME) - montrent des traits communs d'évolution, mais aussi des spécificités. Les banques y gardent cependant une place très prépondérante tant en masse bilantielle que pour le financement intermédié de l'économie, avec respectivement 92% et 95% du total. Cette domination justifie donc une analyse particulière.

La capacité à porter et à mettre en oeuvre les textes, traités et projets communautaires, pourtant ratifiés, est devenue, depuis quelques années, une préoccupation majeure dans la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). À titre d'illustration, l'Acte Additionnel n°02/01-CEMAC-066-CE-03 portant création d'une Compagnie Communautaire de Transports Aériens en zone CEMAC, pris en 2001 n'a jamais été appliqué. Il en est de même du Règlement N°9/00/CEMAC-067-CM-04 portant adoption du réseau routier intégrateur et prioritaire de la CEMAC. La libre circulation des personnes et des biens, actée depuis 1972 par l'UDEAC, et reprise dans la convention de l'Union Economique de l'Afrique centrale de 2009, n'a été effective qu'en 2017. En 2021, la taxe communautaire d'intégration (TCI) n'a été recouvrée qu'à hauteur de 17%. Son taux de réalisation n'est que de 33,32% aujourd'hui1. La plupart des pays accumulent depuis des années des arriérés de cotisation. Ces faits stylisés montrent l'intérêt d'étudier les causes de la faible effectivité des engagements. L'inexistence de clauses contraignantes (engagement lâche) et des contraintes externes et internes peuvent expliquer la faiblesse des gains attendus de l'intégration régionale, en Afrique centrale, notamment dans le domaine commercial.

Origine du concept lié à la vulnérabilité Avant d’envahir récemment le vocabulaire des sciences sociales, le concept de résilience était une notion physique qui désignait la résistance aux chocs. L’usage qui en est fait aujourd’hui dans les sciences sociales, notamment en économie, en psychologie et en écologie, reste conforme à la définition initiale : elle désigne la capacité à résister à un choc ou à un traumatisme. Dans le vocabulaire économique, le concept de résilience s’est développé dans le sillage du concept de vulnérabilité, qui est la vulnérabilité à un choc. Origin of the concept related to vulnerability. Before recently invading the vocabulary of the social sciences, the concept of resilience was a physical notion that referred to shock resistance. The use that is now made of it in the social sciences, particularly in economics, psychology, and ecology, remains in accordance with the initial definition: it is a capacity to resist shock or trauma. In the vocabulary of economics the concept of resilience has spread in the wake of that of vulnerability: vulnerability to a shock.

Alors que les médias annoncent déjà le franchissement du seuil de 8 milliards d'habitants sur la planète en novembre prochain, les nouvelles projections de la population mondiale par l'Organisation des Nations Unies (ONU) apportent en 2022 des précisions sur son évolution probable pour 2050. Surtout, elles soulèvent beaucoup de questions et de réactions sur les tendances possibles à l'horizon 2100. Quels que soient les scénarii envisagés, l'Afrique y garde une place centrale.…

Le 8ème Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) de Dakar en octobre 2021 a consolidé les piliers d'une « nouvelle ère » de la coopération Chine-Afrique dans divers domaines dont celui de l'Energie. Ainsi la Déclaration sur la coopération Sino-Africaine de lutte contre le changement climatique évoque une intensification du soutien de la Chine au développement des énergies renouvelables et réaffirme l'arrêt de la construction de nouveaux projets charbon sur le continent. Il est intéressant d'examiner d'une part la situation actuelle des réalisations chinoises caractérisée par une présence concentrée sur les énergies fossiles et hydrauliques, d'autre part les contours de la mutation vers des projets moins risqués et moins polluants et enfin les enjeux de ce changement pour les banques et investisseurs chinois.

KOF Studies (162)

Inflation targeting (IT) has become the dominant monetary policy framework around the world and most of the countries that have adopted it have successfully improved their monetary policy regime. The objective of this paper is to assess WAMZ member countries' readiness to adopt inflation targeting regime as recommended by the Authority of Heads of State and Government for the single currency program, and to learn from Ghana's experience that have been using the IT framework since 2007. We utilized the prerequisites and initial conditions for IT developed by Miskin (2004) and the IMF (Carare et al., 2002; Freedman et al., 2010) in our assessment of the member countries readiness. Our study revealed the challenges that some WAMZ countries may encounter in adopting the IT framework. For example, while The Gambia would have no major challenges; Guinea needs to improve its monetary policy transmission mechanism; Liberia has major challenges regarding both external and domestic stability as well as monetary policy transmission issues, Nigeria need to continually improve its domestic stability, while Sierra Leone need to focus more on both domestic and external stability. The lesson from Ghana showed that the country has successfully improved its monetary policy transmission mechanism however, experienced challenges including presence of fiscal dominance, weak fiscal positions, and external shocks which impaired its ability to sustainably subdue inflation to the desired level.

Achieving fiscal convergence between countries of a monetary union helps in the design and implementation of policies to strengthen macroeconomic convergence, which mitigates the contagion effects of macroeconomic instability and ensures the long-term viability of the proposed union. This paper assesses the extent of fiscal convergence among the West African Monetary Zone (WAMZ) countries and explores the response of fiscal convergence to divergence of public debt levels, inflation rates and current account balances to determine whether strengthening of policy synchronisation would contribute to fostering fiscal convergence in these countries. Allowing for heterogeneous fiscal policies among the WAMZ countries, the result from the log t convergence test estimated over the period 2001-2019 provides strong evidence of fiscal divergence among these countries during the period. Equally, by exploiting nonlinearities in policy behaviour among the WAMZ countries in the response of fiscal convergence to policy synchronisation, the results from the dynamic panel threshold models show remarkably strong evidence that reducing divergence in public debt levels, inflation rates and current account balances would reduce fiscal divergence. Given these empirical insights, WAMZ countries would need to strengthen fiscal consolidation measures to improve the primary balance and enhance capacity to reduce public debt to sustainable levels. Similarly, these countries should provide support to enhance domestic productive capacity and diversify the export sector to improve external sector performance. These measures should be accompanied by additional fiscal reforms to constrain discretion in fiscal policies to promote fiscal convergence, including the implementation of fiscal rules and Fiscal Responsibility Act.

Declining correspondence banking relationship was a major feature of the banking industry in the Member States of the West African Monetary Zone WAMZ from 2013 to 2016. This objective of this study, therefore, was to clarify our understanding of the drivers of declining corresponding banking relation in the WAMZ. To achieve this objective, we explored the main sources of de-risking in (WAMZ), using questionnaires administered to commercial banks. We document perceived antimoney laundering/combating the financing of terrorism (AML/CFT) concerns and commercial consideration on the part of correspondent banks as the main drivers of de-risking in the WAMZ. Other causes of de-risking include: high compliance and additional requirements demanded by correspondent banks in reflection of an upscale in the legal, regulatory and supervisory requirements in their (correspondent bank's) jurisdictions; lack of full compliance with pre-existing legal, supervisory and regulatory requirements by foreign financial institutions; barriers or bureaucratic nature of communication and information sharing, low level of disclosure on customers, low sovereign credit risk rating and low level of profitability of CBR services. In terms of impact, we noted that the phenomenon affected banks to carry out international wire transfer and some critical banking and money transfer services. The study recommends the need to strengthen existing regulatory and supervisory frameworks, in particular the AML/CFT regime in the Zone.

"Notre travail propose une analyse détaillée des politiques de profit chez Novartis. Nous revenons sur ses différents modèles de production : du modèle des blockbusters à celui des traitements de niche. Nous analysons les mécanismes qui structurent la production de son innovations tels que l'externalisation de phases cliniques ou l'acquisition tardive de traitements issus de sa périphérie. Un processus de monopolisation de l'innovation permise par la position dominante du groupe au sein du secteur pharmaceutique."

This paper provides a discussion of the relationships between austerity, the macroeconomic performance of the Greek economy, debt sustainability, and the provision of healthcare and other social services over the last decade. It explains that austerity was imposed in the name of debt sustainability. However, there was a vicious cycle of recession and austerity: each round of austerity measures led to a deeper recession, which increased the debt-to-GDP ratio and therefore undermined the goal of debt sustainability and led to another round of austerity. One of the effects of the austerity policies was the significant reduction of healthcare expenditure, which made Greece more vulnerable to the recent pandemic. Finally, it shows how recent pre-COVID debt sustainability analyses projected that Greek public debt would become unsustainable even under minor deviations from an optimistic baseline. The pandemic shock will thus lead to an explosion of public debt. This brings again to the fore the need for a restructuring of the Greek public debt, and other policies that will address the eurozone's structural imbalances.

Depuis la seconde moitié des années 2000, les principales entreprises helvétiques du secteur de la métallurgie, de l'électrotechnique et des machines (MEM) adoptent une politique d'allocation de leurs ressources en faveur de leurs actionnaires. Ce travail montre que bien que le processus de financiarisation – caractérisé par l'avènement d'un contrôle actionnarial « financier » de ces entreprises – mis en avant par la littérature participe certainement à ce phénomène, ce seul facteur ne semble pas suffisant pour en cerner l'origine. Nous postulons alors qu'une autre explication est à trouver dans les spécificités mêmes des stratégies mises en œuvre par ces entreprises pour générer du profit. Cette recherche suggère que ces spécificités se caractérisent notamment par leur recours grandissant à des politiques d'internationalisation de leur production. De ce fait, la mondialisation, en encourageant et en permettant ce type de politiques, semble contribuer de façon non négligeable à ce phénomène.

In discussions on inequality in Africa, Mali often appears as an exception, being the country with the lowest level of inequality in the West African sub-region. In this paper, we analyse the dynamics of inequality in the country and try to understand the role played by the different sources of income. To do so, we use the LIS harmonized version of the 3 waves of the Modular and Permanent Household Survey (MPHS) and our results show an increase in inequality in 2019. Furthermore, we find that income inequalities are mainly due to the duality of the labour market, which then reinforces spatial inequalities. Given the prevalence of the informal sector and the very limited existence of social safety nets, social protection does not play its role in reducing inequalities.

In this study, we benchmarked the crisis resolution frameworks of the Member States of the West African Monetary Zone (WAMZ) with the Financial Stability Board's Key Attributes (KAs) of effective resolution regime for financial institutions, using survey-based methodology. Questionnaires, reflecting the essential criteria of each KA were self-administered by WAMZ Member Central Banks. We generally observed that, banking crisis management provisions in the parent legislations of WAMZ Member States had apparent shortcomings when juxtaposed with the KAs. In particular, norms to govern set-off rights, contractual netting, collateralisation agreements and client assets segregation; establishment of crisis management groups; conduct of regular resolvability assessment and recovery and resolution plans are not adequately captured. In the light of increasing cross-border and pan-African banking activities in the Zone, it would be expedient for Member States to strengthen their legal and regulatory frameworks with these provisions relevant for the resolution of such banks.