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Les cornacs du district de Thongmyxay au Laos et les éléphants forment une communauté hybride originale composée d'humains et d'une espèce animale représentée à la fois par des individus domestiques et sauvages. Nous avons étudié plus particulièrement les interactions entre l'observation des éléphants par les cornacs et leurs propres pratiques médicinales, humaines et ethnovétérinaires, qui ont fait l’objet de deux publications. À partir de ce matériel, complété par les données collectées sur le statut des éléphants domestiques de village et les interviews de quatre guérisseurs locaux, nous discutons ici dans une approche multispécifique associant données ethnographiques et connaissances éthologiques, les modalités de constructions et d’échanges possibles de savoirs médicinaux entre les deux espèces. Les éléphants ont un statut caractérisé par une double hybridité : sauvage et domestique d’une part, avec des circulations ontologiques d’un état à l’autre, et animal et humain d’autre part. Cette part d’humanité se traduit notamment par l’agentivité qui leur est reconnue dans l’aptitude à se soigner lorsqu’ils sont souffrants, et qui conduit à une utilisation thérapeutique de leurs crottins.Les cornacs intègrent dans leurs soins ethnovétérinaires des plantes dont ils observent l'usage par les éléphants utiliser lorsqu'ils sont malades. Les usages médicinaux qu’ils font de certaines de ces plantes au sein de leur foyer correspondent davantage à leurs observations de ces comportements d'automédication qu'à l'utilisation de ces mêmes items par les guérisseurs locaux, suggérant des transferts de connaissances médicinales des éléphants vers les cornacs.Du fait qu'une partie des éléphants de village de Thongmyxay est toujours périodiquement relâchée et se retrouve au contact des congénères sauvages, l’espace de domestication constitue une interface entre les humains, la forêt et les éléphants sauvages et nous discutons inversement la possibilité de transferts de savoirs des cornacs vers les éléphants de villages à travers les soins ethnovétérinaires qu’ils reçoivent.Ces savoirs précieux pour la santé et le bien-être des humains et des éléphants au Laos sont menacés par la réduction du couvert forestier abritant les ressources utilisées et par la relocalisation des éléphants de village vers les centres à vocation touristique. Ainsi émerge la nécessité de penser la conservation de ces patrimoines immatériels que représentent les savoirs issus de communautés hybrides en termes de patrimoines interspécifiques, impliquant de prendre en compte avec la préservation des écosystèmes abritant les ressources mobilisées dans ces savoirs, le maintien de leur accès à toutes les populations (humaines et animales) qui les utilisent. The mahouts and the elephants of Thongmyxay district in Laos form an original hybrid community composed of humans and an animal species represented by both wild and domestic animals (elephants). We investigated in particular the interactions between mahouts' observation of elephants and their own medicinal practices (human and ethnoveterinary), which have been the subject of two previous publications. Based on this material, supplemented by data collected on the status of domestic village elephants and interviews with four local healers, we discuss here with a multispecies approach combining ethnographic data and ethological knowledge, the modalities of construction and possible exchanges of medicinal knowledge between the two species. Elephants have a status characterised by a double hybridity: wild and domestic on the one hand (with ontological circulations from one state to the other), and animal and human on the other. The part of humanity attributed to the elephants is reflected in particular in the self-agency that is recognised in their ability to heal themselves when they are suffering, which leads to the therapeutic use of their dung by Mahouts. The mahouts include in their ethnoveterinary care of the elephants plants that they see the elephants use when they are ill. The medicinal uses they make of some of these plants in their households are more consistent with their observations of these elephant behaviours than it is with the use of the same items by local healers, suggesting a transfer of medicinal knowledge from elephants to mahouts.Since some of the village elephants in Thongmyxay are still periodically released and come into contact with their wild counterparts, the domestication space forms an interface between humans, wild elephants and the forest, and we discuss conversely the possibility of knowledge transfer from mahouts to village elephants through the ethnoveterinary care they receive.This knowledge which is precious for the health and well-being of people and elephants in Laos is threatened by the reduction of the forest cover sheltering the resources used, and by the relocation of village elephants to tourist centres. Thus, emerges the need to think the conservation of the intangible heritage represented by the knowledge of hybrid communities in terms of interspecific heritage, implying that along with the preservation of the ecosystems that host the resources involved in this knowledge, care must be taken to maintain their access to all the populations (human and animal) that use them.

International audience; The mahouts and the elephants of Thongmyxay district in Laos form an original hybrid community composed of humans and an animal species represented by both wild and domestic animals (elephants). We investigated in particular the interactions between mahouts' observation of elephants and their own medicinal practices (human and ethnoveterinary), which have been the subject of two previous publications. Based on this material, supplemented by data collected on the status of domestic village elephants and interviews with four local healers, we discuss here with a multispecies approach combining ethnographic data and ethological knowledge, the modalities of construction and possible exchanges of medicinal knowledge between the two species.Elephants have a status characterised by a double hybridity: wild and domestic on the one hand (with ontological circulations from one state to the other), and animal and human on the other. The part of humanity attributed to the elephants is reflected in particular in the self-agency that is recognised in their ability to heal themselves when they are suffering, which leads to the therapeutic use of their dung by Mahouts. The mahouts include in their ethnoveterinary care of the elephants plants that they see the elephants use when they are ill. The medicinal uses they make of some of these plants in their households are more consistent with their observations of these elephant behaviours than it is with the use of the same items by local healers, suggesting a transfer of medicinal knowledge from elephants to mahouts.Since some of the village elephants in Thongmyxay are still periodically released and come into contact with their wild counterparts, the domestication space forms an interface between humans, wild elephants and the forest, and we discuss conversely the possibility of knowledge transfer from mahouts to village elephants through the ethnoveterinary care they receive.This knowledge which is precious for the health and well-being of people and elephants in Laos is threatened by the reduction of the forest cover sheltering the resources used, and by the relocation of village elephants to tourist centres. Thus, emerges the need to think the conservation of the intangible heritage represented by the knowledge of hybrid communities in terms of interspecific heritage, implying that along with the preservation of the ecosystems that host the resources involved in this knowledge, care must be taken to maintain their access to all the populations (human and animal) that use them.; Les cornacs du district de Thongmyxay au Laos et les éléphants forment une communauté hybride originale composée d'humains et d'une espèce animale représentée à la fois par des individus domestiques et sauvages. Nous avons étudié plus particulièrement les interactions entre l'observation des éléphants par les cornacs et leurs propres pratiques médicinales, humaines et ethnovétérinaires, qui ont fait l’objet de deux publications. À partir de ce matériel, complété par les données collectées sur le statut des éléphants domestiques de village et les interviews de quatre guérisseurs locaux, nous discutons ici dans une approche multispécifique associant données ethnographiques et connaissances éthologiques, les modalités de constructions et d’échanges possibles de savoirs médicinaux entre les deux espèces. Les éléphants ont un statut caractérisé par une double hybridité : sauvage et domestique d’une part, avec des circulations ontologiques d’un état à l’autre, et animal et humain d’autre part. Cette part d’humanité se traduit notamment par l’agentivité qui leur est reconnue dans l’aptitude à se soigner lorsqu’ils sont souffrants, et qui conduit à une utilisation thérapeutique de leurs crottins.Les cornacs intègrent dans leurs soins ethnovétérinaires des plantes dont ils observent l'usage par les éléphants lorsqu'ils sont malades. Les usages médicinaux qu’ils font de certaines de ces plantes au sein de leur foyer correspondent davantage à leurs observations de ces comportements d'automédication qu'à l'utilisation de ces mêmes items par les guérisseurs locaux, suggérant des transferts de connaissances médicinales des éléphants vers les cornacs. Du fait qu'une partie des éléphants de village de Thongmyxay est toujours périodiquement relâchée et se retrouve au contact de leurs congénères sauvages, l’espace de domestication constitue une interface entre les humains, la forêt et les éléphants sauvages et nous discutons inversement la possibilité de transferts de savoirs des cornacs vers les éléphants de villages à travers les soins ethnovétérinaires qu’ils reçoivent.Ces savoirs précieux pour la santé et le bien-être des humains et des éléphants au Laos sont menacés par la réduction du couvert forestier abritant les ressources utilisées et par la relocalisation des éléphants de village vers les centres à vocation touristique. Ainsi émerge la nécessité de penser la conservation de ces patrimoines immatériels que représentent les savoirs issus de communautés hybrides en termes de patrimoines interspécifiques, impliquant de prendre en compte avec la préservation des écosystèmes abritant les ressources mobilisées dans ces savoirs, le maintien de leur accès à toutes les populations (humaines et animales) qui les utilisent.

Additional file 1: Table S1. Result of the spatial repellency assays for the 20 trees species. Table S2. Result of the contact irritancy assays for the 20 trees species. Table S3. Result of the toxicity assays for the 20 trees species.

Additional file 1. URs of animal excreta in zootherapic studies.

Most mirror-image stimulation studies (MIS) have been conducted on social and diurnal animals in order to explore self-recognition, social responses, and personality traits. Small, nocturnal mammals are difficult to study in the wild and are under-represented in experimental behavioral studies. In this pilot study, we explored the behavioral reaction of a small nocturnal solitary forager—the grey mouse lemur (Microcebus murinus)—an emergent animal model in captivity. We assessed whether MIS can be used to detect a repeatable behavioral reaction, whether individuals will present a similar reaction toward a conspecific and the mirror, and whether males and females respond similarly. We tested 12 individuals (six males and six females) twice in three different contexts: with a mirror, with a live conspecific, and with a white board as a neutral control. We detected significant repeatability for the activity component of the behavioral reaction. There was a significant effect of the context and the interaction between presentation context and sex for avoidance during the first session for males but not for females. Males avoided the mirror more than they avoided a live conspecific. This pilot study opens a discussion on the behavioral differences between males and females regarding social interactions and reproduction in the nocturnal solitary species, and suggests that males are more sensitive to context of stimulation than females.