Ben Aïssa, I., Sami Bouarfa, Perrier, A., Centre Régional de Recherches en Horticulture et Agriculture Biologique, (CRRHAB), Centre régional enRecherches en Horticulture et Agriculture Biologique, Gestion de l'Eau, Acteurs, Usages (UMR G-EAU), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro)-AgroParisTech-Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et forêts (CEMAGREF)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD [France-Sud])-Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes - Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM-IAMM), Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM), AgroParisTech, T. Hartani, A. Douaoui, and M. Kuper
International audience; L'amélioration de la gestion de l'eau en système oasien constitue l'un des principaux défis pour la préservation de son agrosystème. Des approches complémentaires doivent être mises en oeuvre pour y contribuer par la prise en compte du comportement des agriculteurs mais aussi par la compréhension du système biophysique. En particulier, la quantification des différents termes du bilan hydrique, et notamment celui de la transpiration du palmier dattier, a été relativement peu étudiée jusqu'à présent. Le terme de consommation hydrique du palmier est un indicateur indispensable en regard des contraintes de gestion de l'eau et du bilan hydrique global. Cette problématique a été abordée au sein de l'oasis de Fatnassa Nord à Kébili (33°,8 N ; 8°,7 E) dans un contexte caractérisé à la fois par de faibles fréquences de tour d'eau et une salinité plutôt élevée. L'agrosystème bi-étagée palmier/fourrage du système oasien de cette région nécessite de bien cerner la composante palmier de la strate fourrage. Une technique de mesure thermique du flux de sève a donc été mise en oeuvre pour évaluer la transpiration spécifique du palmier dattier au sein d'une parcelle dont les termes du bilan hydriques sont bien mesurés en continu. L'avantage de cette méthode est qu'elle permet aussi une mesure continue et qu'elle intègre, grâce au suivi simultané de quatre arbres, une certaine hétérogénéité du système palmier à la fois due au système radiculaire et au développement de la canopée, tous deux liés au stipe, voie unique de passage de la sève entre ces deux compartiments de l'arbre. Dans cet article, les principaux résultats des mesures réalisées depuis plus d'un an sont analysés et présentent une bonne cohérence avec la dynamique nycthémérale de la nappe superficielle donnée par un suivi piézométrique fin. Les flux de transpiration cumulés sur la journée ont varié globalement de 0.5 à 3,5 mm/j avec une moyenne de l'ordre de 2 mm/jour reflétant une consommation hydrique modeste en regard de la demande climatique. Les valeurs montrent également que ces flux journaliers, malgré leur variation inter-arbres importantes, varient en lien étroit avec le cycle des apports d'eau par irrigation. Le palmier étant malgré sa résistance aux conditions climatiques, dont en particulier une demande forte, une espèce qui régule ses pertes par régulation stomatique.