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Prévenir l'installation d'espèces exotiques envahissantes suite à un remaniement de sol ou gérer des milieux envahis par des populations monospécifiques pour réinstaller une certaine biodiversité sont des objectifs de gestion incontournables en restauration écologique. L'écologie des communautés, en s'intéressant aux mécanismes d'assemblage des espèces, peut inspirer des solutions de gestion. S'appuyant sur l'exemple du Buddleia du père David (Buddleja davidii Franchet), cet article présente des avancées scientifiques issues de l'écologie des communautés et les applique à la prévention et à la restauration de zones envahies par cet arbuste originaire de Chine.

Les techniques de génie végétal sont de plus en plus mobilisées pour restaurer les milieux érodés ou dégradés comme les talus ou les berges des rivières. Parmi les pratiques utilisées, on peut citer l'ensemencement qui consiste à répandre sur le sol des mélanges de graines d'espèces le plus souvent herbacées. En s'appuyant sur le suivi de dix-huit chantiers de restauration de berge, cet article s'intéresse à la réussite des ensemencements réalisés en fonction de différents paramètres : recours à des semences certifiées, poids des graines et présence relative des espèces spontanées.

Au cours des trois derniers siècles, les travaux d'aménagement ont considérablement transformé et artificialisé les cours d'eau de piedmont alpin. Parmi les espèces présentes dans ces milieux impactés, se trouve la petite massette (Typha minima Hoppe). Ses populations les plus importantes se situent dans les grands cours d'eau des Alpes françaises comme l'Arve, l'Isère ou la Durance, où elle est protégée au niveau national. A ce titre, après évitement et réduction, les impacts résiduels sur ses populations doivent être compensés. La restauration de populations de T. minima pose des questions auxquelles cet article tente d'apporter quelques réponses. L'étude de la niche écologique de T. minima sur l'Isère montre que l'absence de relation entre les caractéristiques hydrogéomorphologiques de l'Isère et la distribution de cette espèce ne nous permet pas de prédire la présence d'habitats favorables à partir de ces variables. L'étude de la niche nous apprends cependant qu'afin d'optimiser leurs survies, les restaurations de populations devront être réalisées sur des bancs aux berges faiblement pentues à des hauteurs légèrement supérieures au niveau moyen de l'eau. Quant à l'étude des méthodes de transplantation, les premières tendances laissent penser que les trois types de transplantations testées : conteneurs, godets et racines nues, peuvent conduire à l'établissement de populations viables, même si conteneurs et godets donnent de meilleurs résultats après une saison de végétation.

La multiplicité des dimensions des projets d'ingénierie et de restauration écologique contribue à leur intérêt, mais aussi à la difficulté de les évaluer. L'objectif du cadre méthodologique ASPIRE est de fournir un outil, permettant d'obtenir une appréciation globale de ces projets tout en conservant une vision de la réussite de chacune de ses dimensions. ASPIRE se hiérarchise en 3 niveaux : les variables, les objectifs et le projet. Les variables sont les mesures réalisées sur le terrain. Leurs valeurs sont normalisées pour être comprise entre 0 et 1. Les objectifs correspondent à une liste de variables, la note de l'objectif est la moyenne pondérée des variables les composant. La note finale du projet est la moyenne pondérée des notes obtenues pour chaque objectif. Les notes attribuées aux variables sont des valeurs relatives à une référence, elles permettent donc de comparer les variables mais aussi les objectifs ou les projets entre eux. Enfin, la pondération des variables et des objectifs permet de refléter des visions différentes (par exemple, d'acteurs variés) à partir de mêmes valeurs mesurées sur le terrain. Le cadre ASPIRE est illustré par son application à une opération de réhabilitation d'une zone humide d'altitude.

Depuis 2009, la première Réserve d'Actifs Naturels de France a été créée1 sur le site de Cossure dans la plaine de Crau (Bouches-du-Rhône) par la filiale Biodiversité de la Caisse des Dépôts et Consignations, sous l'égide du Ministère de l'Ecologie. Cette opération a un triple objectif: (i) réhabiliter des continuités écologiques avec la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau qui lui est adjacente, (ii) soutenir la filière ovine locale et (iii) expérimenter le premier mécanisme d'offre de compensation français. Les premiers suivis écologiques montrent que la réhabilitation a bien permis la création d'une formation végétale herbacée favorable au retour de l'avifaune steppique mais les résultats sur le long terme ne peuvent encore être définitivement prédits. L'analyse économique de l'expérimentation révèle également des aléas dans l'organisation du dispositif notamment au niveau de sa pérennité et des règles qui l'encadrent. Le bilan de cette expérimentation souligne d'une part, les difficultés techniques à réhabiliter des écosystèmes et d'autre part, les limites de ce mécanisme de compensation. Bien qu'il offre des opportunités pour améliorer les actions de conservation des espaces naturels, il reste important d'en mesurer les possibilités à leur juste valeur afin que les compensations ne se substituent pas in fine aux actions de conservation de la biodiversité.

Quel peut être l'apport des recherches en écologie de la restauration pour la réhabilitation d'une communauté végétale unique à forte valeur patrimoniale ? Comment s'intègrent-elles aux opérations de restauration sur le terrain ? Exemple en plaine de Crau pour la réhabilitation des steppes méditerranéennes de Cossure.

As we enter the UN Decade on Ecosystem Restoration (2021-2030) and address the urgent need to protect and restore ecosystems and their ecological functions at large scales, rewilding has been brought into the limelight. Interest in this discipline is thus increasing, with a large number of conceptual scientific papers published in recent years. Increasing enthusiasm has led to discussions and debates in the scientific community about the differences between ecological restoration and rewilding. The main goal of this review is to compare and clarify the position of each field. Our results show that despite some differences (e.g. top-down versus bottom-up and functional versus taxonomic approaches) and notably with distinct goals - recovery of a defined historically determined target ecosystem versus recovery of natural processes with often no target endpoint - ecological restoration and rewilding have a common scope: the recovery of ecosystems following anthropogenic degradation. The goals of ecological restoration and rewilding have expanded with the progress of each field. However, it is unclear whether there is a paradigm shift with ecological restoration moving towards rewilding or vice versa. We underline the complementarity in time and in space of ecological restoration and rewilding. To conclude, we argue that reconciliation of these two fields of nature conservation to ensure complementarity could create a synergy to achieve their common scope., (© 2024 The Authors. Biological Reviews published by John Wiley & Sons Ltd on behalf of Cambridge Philosophical Society.)

Restoration of riverbanks through soil bioengineering techniques allows managers to combine riverbank stability and riparian ecosystem functioning. This restoration often involves the sowing of a seed mixture, which helps develop herbaceous vegetation. This development and sufficient vegetation cover are essential for protection against erosion and for hosting biodiversity, two of the main goals of riverbank bioengineering. Restoration aims at recreating ecosystems closer to an undisturbed state; choosing seed mixtures of local provenance is therefore encouraged. In this study, we investigated the local seed mixture sown on bioengineered riverbanks and the conditions influencing the first steps of plant development, so as to delineate the setting favoring restoration. We focused on the composition of the seed mixture and germination capacity as well as the effect of sowing density and soil quality on vegetation cover and diversity. We tested four sowing densities: 5, 10, 15, and 30 g.m -1 . The seed mixture presented considerable diversity and germination rates were heterogeneous. Sowing density had a positive impact on vegetation cover and diversity, and high cover up to 100% was rapidly reached. Soil quality did not affect vegetation diversity but had a significant effect on vegetation cover, with the nutrient content, notably nitrogen, most probably involved.

Endophytic bacteria from roots and crude seed extracts of a Cu-tolerant population of Agrostis capillaris were inoculated to a sunflower metal-tolerant mutant line, and their influence on Cu tolerance and phytoextraction was assessed using a Cu-contaminated soil series. Ten endophytic bacterial strains isolated from surface-sterilized A. capillaris roots were mixed to prepare the root endophyte inoculant (RE). In parallel, surface-sterilized seeds of A. capillaris were crushed in MgSO4 to prepare a crude seed extract containing seed endophytes (SE). An aliquot of this seed extract was filtered at 0.2 μm to obtain a bacterial cell-free seed extract (SEF). After surface sterilization, germinated sunflower seeds were separately treated with one of five modalities: no treatment (C), immersion in MgSO4 (CMg) or SEF solutions and inoculation with RE or SE. All plants were cultivated on a Cu-contaminated soil series (13-1020 mg Cu kg(-1)). Cultivable RE strains were mostly members of the Pseudomonas genera, and one strain was closely related to Labrys sp. The cultivable SE strains belonged mainly to the Bacillus genera and some members of the Rhodococcus genera. The treatment effects depended on the soil Cu concentration. Both SE and SEF plants had a higher Cu tolerance in the 13-517 mg Cu kg(-1) soil range as reflected by increased shoot and root DW yields compared to control plants. This was accompanied by a slight decrease in shoot Cu concentration and increase in root Cu concentration. Shoot and root DW yields were more promoted by SE than SEF in the 13-114 mg Cu kg(-1) soil range, which could reflect the influence of seed-located bacterial endophytes. At intermediate soil Cu (416-818 mg Cu kg(-1) soil), the RE and CMg plants had lower shoot Cu concentrations than the control, SE and SEF plants. At high total soil Cu (617-1020 mg Cu kg(-1)), root DW yield of RE plants slightly increased and their root Cu concentration rose by up to 1.9-fold. In terms of phytoextraction efficiency, shoot Cu removal was increased for sunflower plants inoculated with crude and bacterial cell-free seed extracts by 1.3- to 2.2-fold in the 13-416 mg Cu kg(-1) soil range. Such increase was mainly driven by an enhanced shoot DW yield. The number and distribution of endophytic bacteria in the harvested sunflower tissues must be further examined.

Is identification of seed bank (SB) species useful for sustainable management of vegetation restoration on Cu-contaminated soils? How does Cu contamination of the soil affect the SB and can incorporating compost into Cu-contaminated soils counter the effects of Cu? The topsoil SB was investigated at seven contaminated sub-sites of a wood preservation site. The germination parameters of the seeds were recorded using three substrates: a washed river sand (Sand), the same sand spiked with CuSO(4) to reach the same Cu concentrations as in the soil pore water (0.3 to 3.2 mg Cu/L) (Cu), and the same Cu-spiked sand amended with compost (CPM). The total number of germinated seeds (NGS) was 1,081. The whole seedling dataset enabled 12 plant species and eight families to be identified in the SB. Species richness and Shannon indexes were low. The addition of Cu in the germination substrate enhanced total NGS at one sub-site and the addition of CPM increased plant diversity at three sub-sites. SB composition varied with the sub-site but did not correlate with total soil Cu or with the Cu concentration in the soil pore water. Three species belonging to the Poaceae family dominated. In terms of total NGS, the dominant species were Portulaca oleracea and Agrostis capillaris. Similarities between SB and established vegetation were low but increased when the soil bulk density was reduced. The Cu-tolerant species P. oleracea and A. capillaris dominated in both the SB and the established vegetation. However, the pattern of SB and established vegetation differed and consequently SB was not a sufficient indicator to predict the future vegetation.