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Recourir au marché pour externaliser des tâches et les contrôler par des procédures «qualité» sont deux modalités particulières de la nouvelle gestion publique. Plusieurs sociologues ont pointé le paradoxe de ces réformes qui recentrent l’État sur des fonctions de pilotage mais réduisent sa capacité d'expertise. Dans la lignée de ces travaux, les auteurs étudient ici les contradictions qu’a rencontrées la réforme des laboratoires publics de chimie et d’hydrobiologie chargés de la surveillance des eaux de surface.

Recourir au marché pour externaliser des tâches et les contrôler par des procédures « qualité » sont deux modalités particulières de la nouvelle gestion publique (Bezes, 2005). Plusieurs sociologues ont pointé le paradoxe de ces réformes qui recentrent l’Etat sur des fonctions de pilotage mais réduisent sa capacité d’expertise (voir par exemple Barone et al., 2016). Dans la lignée de ces travaux, nous étudions ici les contradictions qu’a rencontré la réforme des laboratoires publics de chimie et d’hydrobiologie chargés de la surveillance des eaux de surface. Dans une première partie, nous retraçons l’histoire de ces réformes et les choix faits par les acteurs publics impliqués pour garantir la qualité des données. Puis nous explicitons les difficultés rencontrées par des ambiguïtés sur ce qui fait la valeur des données de surveillance hydrobiologique. Enfin nous abordons les conditions nécessaires pour générer de la confiance dans un marché et les limites auxquelles le système actuel est confronté.