The introduction of protein kinase inhibitors (PKIs) in the treatment of chronic myeloid leukemia (CML) has considerably changed the paradigm of this pathology, which has now become a chronic disease. This chronicity is accompanied over time by an increase in comorbidities in parallel with poly-medication. However, despite their effectiveness, PKIs are particularly at risk of drug interactions. The objective of this study was to study potential PKI-drug interactions (pPKI-DIs) in a real-life cohort of incident CML patients treated with PKIs on a national scale, using data from the French National Health Data System (SNDS). The pPKI-DIs were defined according to the information in the summary of product characteristics (SPC) and the Thesaurus of Drug Interactions of the ANSM. This information was completed by an exploration of international pharmacovigilance data (from Vigibase(r), the WHO pharmacovigilance database) and the French Pharmacovigilance Database. Data from the SNDS identified a cohort of 3633 patients newly diagnosed with CML between January 1, 2011, and December 31, 2014, with an estimated incidence of 1,37 [IC 95% 1,36-1,38] per 100 000 person-years in this period (54% male, mean age 60 years). Imatinib was the most frequently used drug in the 1st line (78% of patients) and remained so in the 1st year of follow-up. At inclusion, 25% of patients had an associated comorbidity, and the majority of them were polymedicated (2.8 drugs on average in addition to the KPI) at inclusion in the cohort, including 48% of patients treated with proton pump inhibitors (PPIs), 37% with antihypertensives, 25% with statins, 16% with allopurinol, and 11% with serotonin reuptake inhibitor antidepressants. The search for pPKI-DI-type situations in the first year following the initiation of a PKI treatment showed that 41% (co-dispensing) to 62% (co-medication with delivery within one month of the PKI prescription) of patients were concerned, the drugs most involved being statins, benzodiazepines and PPIs. Factors associated with this potential interaction situation were age, number of comorbidities, number of drugs and number of prescribers. Nilotinib and dasatinib were more likely to interact than imatinib. The search for adverse events related to interactions with PKIs showed that, beyond the list in the ANSM thesaurus, the main drugs involved in adverse events related to drug interactions were statins (with all KPIs and not just ponatinib as listed in the ANSM thesaurus), anticoagulants, PPIs and potent CYP 3A4 inhibitors. The results obtained confirm the research hypotheses on the involvement of drugs in comorbidities, and lead to the proposal of additional specific analyses of the impact of certain classes of drugs (PPIs, statins) on criteria such as survival, hospitalizations, switching of PKIs or specific complications (e.g. muscle damage)., L'introduction des inhibiteurs des protéines kinases (IPK) dans le traitement de la Leucémie Myéloïde Chronique (LMC) a considérablement changé le paradigme de cette pathologie, devenue aujourd'hui une maladie chronique. Cette chronicité s'accompagne dans le temps d'une augmentation des comorbidités en parallèle avec une polymédication. Cependant, malgré une efficacité certaine, les IPK sont particulièrement à risque d'interaction médicamenteuse. L'objectif de cette étude était d'étudier en vie réelle et à l'échelle nationale les situations d'interactions médicamenteuses potentielles (IMP) dans une cohorte de patients incidents pour la LMC et traités par IPK à partir des données du SNDS (Système National des Données de Santé). Les IMP ont été définies selon les informations du résumé des caractéristiques de produits (RCP) et du Thésaurus des Interactions Médicamenteuses de l'ANSM. Ces informations ont été complétées par une exploration des données de pharmacovigilance à l'échelle internationale (à partir de Vigibase(r), base de pharmacovigilance de l'OMS) et de la Base Française de Pharmacovigilance. Les données du SNDS ont permis d'identifier une cohorte de 3633 patients nouvellement diagnostiqués pour une LMC entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2014, soit une incidence estimée de 1,37 [IC 95% 1,36-1,38] pour 100000 personnes-années dans cette période (54 % d'hommes, âge médian 60 ans). L'imatinib était le médicament le plus fréquemment utilisé en 1ère intention (78% des patients) et le demeurait dans la 1ère année de suivi. A l'inclusion, 25% des patients présentaient une comorbidité associée, ils étaient polymédiqués en majorité (2,8 médicaments en moyenne en plus de l'IPK) à l'inclusion dans la cohorte, dont 48% des patients traités par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ; 37% par antihypertenseurs, 25% par statines, 16% par allopurinol, 11% par antidépresseurs Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine. La recherche des situations à type d'IMP dans la 1ère année suivant l'initiation d'un traitement par IPK a mis en évidence que 41% (co-prescription) à 62% (co-médication avec délivrance dans le mois suivant la prescription de l'IPK) des patients étaient concernés, les médicaments majoritairement impliqués étant les statines, les benzodiazépines et les IPP. Les facteurs associés à cette situation potentielle d'interaction étaient l'âge, le nombre de comorbidités, le nombre de médicaments et le nombre de prescripteurs. Le nilotinib et le dasatinib étaient plus à risque d'interactions que l'imatinib. La recherche des effets indésirables en relation avec une interaction avec les IPK a montré que au-delà de la liste du Thésaurus de l'ANSM, les principaux médicaments impliqués dans les effets indésirables liés à une interaction médicamenteuse étaient les statines (avec l'ensemble des IPK et pas seulement le ponatinib comme retenu dans le thésaurus de l'ANSM), les anticoagulants, les IPP et les inhibiteurs puissants du CYP 3A4. Les résultats obtenus confirment les hypothèses de recherche sur l'implication des médicaments des comorbidités, et conduisent à proposer des analyses spécifiques complémentaires de l'impact de certaines classes de médicaments (IPP, statines) sur des critères tels que la survie, les hospitalisations, le switch d'IPK ou des complications spécifiques (atteintes musculaires par exemple).