Search

Access to the groundwater economy has frequently enabled an economic boom but is also believed to increase inequalities between farmers. The present study analyses social changes in a rural community as it entered and evolved in a groundwater economy, and today increasingly has to cope with groundwater depletion. The case study was conducted in the Middle Atlas region of Morocco, where marked social, economic and political differences habitually separated ethnic fractions. Farmers created several collectives to access groundwater resources and support the marketing of newly irrigated crops. Thanks to this new groundwater economy, the social and economic positions of previously marginalised fractions caught up with those of the historically favoured fractions. The basis on which farmers' collectives were organised had evolved and crossed lines between ethnic fractions. The social configurations at local level, which are often considered to influence agrarian change and actors' relations concerning water resources, actually evolve with them. These configurations have a major influence on the dynamics of farmers' collectives. Therefore, paying attention to evolving social configurations at local level is important if the aim is to involve farmers' collectives in the search for governance models to achieve sustainable groundwater use.

Dans les oasis de Todgha Ferkla au sud-est du Maroc, les agriculteurs ont recours à la recharge de la nappe comme une réponse innovante afin d'atténuer le déséquilibre entre l'offre et la demande en ressources hydriques. Ce déséquilibre est accentué par les phénomènes de changements climatiques, notamment la sécheresse et par la course accrue vers le pompage par le biais de la mise en place de puits et de forages. Afin d'analyser les attitudes des agriculteurs de la vallée de Todgha Ferkla vis-à-vis de la recharge et d'explorer leur prédisposition à s'approprier et adopter cette innovation, nous avons mené vingt-trois entretiens avec les leaders d'organisations agricoles en charge de la gestion des eaux au sein des oasis de cette vallée. Les résultats montrent que les enquêtés ont une définition sommaire de la recharge englobant à la fois ses finalités, ses fonctions et ses infrastructures, et connaissent les principales techniques de recharge de la nappe. Ils ont des attitudes positives par rapport à la recharge de la nappe et sont prédisposés à adopter les techniques les plus appropriées à leur contexte telles que les bassins de recharge au sein de leurs parcelles et à entretenir les seuils de recharge notamment lorsqu'ils sont intégrés dans la gestion des ouvrages de la recharge. L'implication effective des acteurs des pouvoirs publics et des locaux dans une réflexion collective pourrait garantir les effets positifs, atténuer les effets néfastes de tels dispositifs de recharge de la nappe et soutenir la durabilité de fonctionnement des infrastructures.

Onze récits originaux de chercheurs de diverses disciplines (sociologie, génie des procédés, sciences de l'eau, modélisation informatique, anthropologie, hydrogéologie, agronomie, écologie) illustrent dans ce livre des manières concrètes de pratiquer l'interdisciplinarité en vue de construire des recherches engagées sur l'eau en société. Dans un monde interdisciplinaire, ils témoignent de situations heureuses ou inconfortables vécues par les chercheurs, et des arrangements déployés pour composer avec les inattendus de telles pratiques. L'ouvrage suggère des façons nouvelles de travailler sur l'eau, et propose de rendre intelligibles les relations que les sociétés entretiennent avec elle, autour de grands enjeux : pollution, salinisation des eaux souterraines, restauration écologique, optimisme technologique, dans différentes régions du monde. Au-delà de la singularité de chaque histoire vécue, ces récits soulignent les enjeux transversaux de la pratique interdisciplinaire à la fois dans les expériences individuelles ou collectives : identité et engagement du chercheur dans la société, finalités de la recherche, ou encore apprentissages réciproques, propices au dépassement des frontières disciplinaires. Ce livre s'adresse notamment aux chercheurs et étudiants qui entreprennent ou envisagent une recherche interdisciplinaire.

This data article presents a high-resolution map of available water content (AWC) for Senegal, derived from the iSDA Africa dataset and the USDA Rosetta3 model, as well as the method used for its production. The map covers the entire country at a resolution of 30 m and provides a valuable resource for hydrological studies and spatialized crop model simulations in the region where water is a limiting factor for crop production. The dataset is based on existing soil properties data and leverages pedotransfer functions (PTFs) to estimate water retention capabilities from soil properties. This AWC map derived from datasets with enhanced accuracy offers a more precise estimate of soil water retention capacity, which can be instrumental in informing water and agricultural management, policy decisions and investments. The dataset, including intermediate variables, is available in geotiff format at Cirad Dataverse under the DOI 10.18167/DVN1/SGNSII and complies with FAIR data principles, allowing its broad reuse. The code used to produce this dataset is also made available under the DOI 10.5281/zenodo.10078399, so that AWC maps can be produced for any territory covered by the iSDA Africa product.

Dans les zones oasiennes du Maroc, l'agriculture a connu une extension très importante depuis 30 ans en dehors des oasis, basée principalement sur l'exploitation des eaux souterraines et stimulée par des politiques agricoles volontaristes. Les oasis et leurs extensions sont aujourd'hui confrontées à des pénuries d'eau conséquentes, accentuées par une irrégularité croissante des pluies et des crues. Un processus participatif, impliquant un panel mixte d'acteurs, a été mené en vue d'établir un diagnostic d'ensemble de la situation des ressources en eau dans la zone oasienne de Ferkla (Drâa-Tafilalet) et de coconstruire des solutions consensuelles pour une gestion durable de l'eau à l'échelle du territoire. Le diagnostic a permis d'identifier plusieurs indices démontrant le surdéveloppement voire la " fermeture " du bassin versant : relocalisation de l'usage de l'eau vers l'amont, déclin des niveaux piézométriques des nappes et conflits d'usages. Face à ces enjeux, nombreuses sont les initiatives individuelles et collectives pour augmenter l'offre en eau localement, identifiées par les participants. Celles-ci ont été mises en oeuvre ou sont en cours de réflexion, mais elles restent localisées et tributaires d'interventions ailleurs dans le bassin versant. De l'avis général, un nouveau modèle de gouvernance de l'eau est à inventer pour assurer un avenir durable des oasis au Maroc. Ce modèle se baserait sur l'implication et la responsabilisation des usagers dans la gestion de l'eau. Cet article où une démarche participative a été déployée pour comprendre et apporter des propositions autour des enjeux de la gouvernance de l'eau dans les zones oasiennes se veut une contribution au débat national sur la gestion de l'eau.

Le présent article explore la gouvernance de l'eau à travers une étude de cas sur la plaine de Berrechid au Maroc. Cette région subit une pression croissante sur ses eaux souterraines, exacerbée par l'augmentation des surfaces irriguées (maraîchage et fourrages) et un pompage intensif. Cette situation a conduit à une surexploitation de la nappe, avec un déficit annuel de 32 millions de mètres cubes. Basée sur des recherches menées dans le cadre d'un projet de la FAO et d'autres études complémentaires, l'analyse se concentre sur l'évolution du cadre réglementaire et institutionnel sur la gestion des eaux, ainsi que sur la complexité des interactions entre les divers acteurs, tant dans les cadres formels qu'informels. L'étude met en lumière les difficultés inhérentes à la mise en place d'une gestion participative des eaux souterraines, incluant l'application insuffisante des réglementations, le manque de consensus social et les défis de coordination entre les institutions. Bien que les récents contrats de concession à Berrechid représentent un pas vers une gestion participative, l'article questionne leur efficacité à long terme et souligne l'importance d'une réflexion approfondie pour assurer une gestion durable des ressources en eau. L'article conclut sur la nécessité d'une collaboration étroite entre tous les acteurs pour une transition vers une gestion durable de l'eau, soulignant que cette évolution nécessite un changement dans les perceptions et les pratiques, ainsi qu'un engagement politique soutenu. De plus, il est essentiel d'assurer un appui continu non seulement technique, mais aussi social, institutionnel et financier pour renforcer cette transition vers une gouvernance améliorée des ressources en eau.

This paper analyses the central role of water infrastructure in the transformation of hydrosocial territories through a case study in the Forquilha catchment in Brazil's Nordeste. Decentralised state-led infrastructural development reinforced the resilience of communities to drought, leading to more sustainable water access by many families; this was further magnified through individual and collective initiatives. However, this entailed the overdevelopment of small-scale hydraulic infrastructure and the formation of small community-based hydrosocial territories, which changed water flows and social relations at different scales. We show how this has led to the loss of hydraulic connectivity and the fragmentation of the catchment and how it has weakened collective action vis-à-vis the state. The state staged a remarkable interventionist comeback in the catchment by connecting medium-sized reservoirs in the upstream part of the catchment to urban water supply networks. In the absence of negotiated water reallocation, this may lead to the loss of water and livelihoods by vulnerable groups.

Efforts to measure and regulate groundwaters and irrigators are notoriously ineffective. The starting point of this article, therefore, is to question the continued faith in techno-managerial solutions to groundwater depletion. We discuss the potential of the conceptual vocabulary of 'care' to complement, refresh and expand ways of talking about and doing groundwater governance. Mobilizing a diverse range of examples from places where pressures on aquifers are particularly acute, we do this by exploring what care entails in everyday practices of groundwater use and management. We show that foregrounding care nuances and sometimes challenges stories of users unavoidably depleting aquifers when given the chance and means to do so. Irrigators may display concern about the longer-term sustainability of the aquifers on which their livelihoods depend, even when their own pumping practices are unsustainable. In spite of pressures to intensify and individualize, farmers sometimes do hold on to or creatively develop collective rules to fairly share groundwater and use it sustainably, complementing strategies to make do with what is available with investments in conservation and recharge. Attention to care, moreover, highlights the ongoing processes of tinkering that governing groundwater always entails. The ability to tinker hinges on intimate and often embodied knowledge of a watery place. Accepting the care involved in governing groundwater, our analysis therefore concludes, prompts a re-consideration of what is and who has water expertise, with important implications for the role of 'outside' experts. More than a new theory, we propose embracing care as an analytical sensibility, with the study of practices of care serving as one promising way to widen the conceptual and political space for understanding and doing human-groundwater relations.