L’article aborde un ouvrage et un texte majeurs de Pierre Clastres, Archeologie de la violence et « Malheur du guerrier sauvage », et reconnait l’auteur comme l’ethnologue francais precurseur dans le domaine des recherches relatives aux phenomenes de violence au sein des societes dites primitives. S’appuyant sur ses experiences de terrain parmi les Amerindiens, P. Clastres montre en effet de quelle maniere les theories emises par la communaute scientifique ne sont pas aptes a expliquer les origines et les raisons d’etre des processus de violence. Il nous livre ainsi sa propre theorie du besoin de guerre de ces societes comme principal moyen de conserver leur unite, d’eviter toute division interne et de maintenir leur autonomie, leur independance territoriale et economique. Apres avoir demontre le role central de la violence comme moteur de la vie sociale et par consequent comme etant au cœur de tout etre social, P. Clastres s’attache au corps des guerriers. Il aborde le profil des guerriers, leur role, l’organisation egalitaire du corps et l’absence de discipline, les modes de controle de ce groupe detenant la force, la maniere d’eviter le pouvoir de ce collectif et l’alienation de chacun des membres a la societe, le devenir certain du guerrier et sa proximite avec la mort.