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Cet article etudie l’Ode jubilaire pour le six-centieme anniversaire de la mort de Dante, composee par Claudel sur la suggestion de l’italianiste Henry Cochin et publiee dans le Bulletin du jubile du Comite catholique francais. L’Ode est evoquee a deux reprises dans la Revue de litterature comparee de 1921. Double — comme dans la Vita Nova — d’un texte en prose explicatif, ce long dithyrambe en vers libres, nourri de citations de Dante, est esentiellement constitue d’une double prosopopee, celle de Beatrice suivant celle de Dante, sur les themes de l’exil, de l’amour et de la Joie, ce qui en fait un palimpseste du Soulier de Satin. De fait, l’impact autobiographique de l’Ode apparait manifestement au regard des Lettres a Yse contemporaines, et recemment livrees au public. Celebration et comparaison semblent ici ceder le pas a une discrete substitution.

Paul Claudel a eu a plusieurs reprises l’occasion de mediter sur le mystere de la sainte Trinite, meme s’il ne lui a consacre aucune œuvre particuliere. Sa perspective est toujours poetique : il s’agit de savoir comment exprimer par les mots l’inexprimable. Apres avoir examine ses sources theologiques, nous nous arretons sur le rapprochement des deux termes machina et Trinitas, caracteristique de l’usage claudelien de l’oxymore, ainsi que sur d’autres metaphores du registre mecanique, pour degager finalement une poetique plus generale de l’acte createur.