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L'évolution du concept de sécurité alimentaire implique d'analyser la régularité des approvisionnements des villes au niveau des quantités et des prix des produits alimentaires. Au Cameroun, compte tenu des faibles revenus d'une part importante de la population, toute variation de prix des vivriers a un impact important sur l'accès à la nourriture pour les populations pauvres. Pour analyser cette relation entre la "variation des prix" et la "sécurité alimentaire", il a été procédé à un traitement statistique des séries de prix depuis 1993. Ce traitement décompose par un modèle multiplicatif les séries chronologiques entre la tendance, les indices de saisonnalité et la composante irrégulière. Il met en évidence dans les villes de Yaoundé et Douala, une augmentation du prix des vivriers supérieure à l'inflation. Les indices de saisonnalité des prix révèlent une augmentation importante du mois de mai au mois de juillet pour tous les produits sauf le riz et le manioc. La comparaison de ces résultats avec les coefficients budgétaires alimentaires montre l'augmentation de la consommation des vivriers locaux (plantain, macabo, igname) au détriment des produits importés (riz, pain). Le prix de ces vivriers locaux étant saisonniers, cette substitution se traduit par une dégradation des conditions d'accès aux ressources alimentaires pour les populations à bas revenus. Il en est déduit l'existence d'une situation d'insécurité alimentaire saisonnière. Cette insécurité est renforcée par une forte instabilité des prix dont rendent compte les coefficients de variation. Il est alors étudié l'impact de cette instabilité sur les stratégies d'organisation des commerçants et des consommateurs. L'ensemble de ces résultats confirme la nécessité de mettre en place une politique de sécurité alimentaire des villes qui améliore la régularité des approvisionnements alimentaires. Quelques axes de cette politique sont proposés.

Cette partie de l'étude s'intéresse à l'approvisionnement des commerces (gros et détail), ainsi que du secteur de la restauration et des entreprises de transformation alimentaire, en tant qu'utilisateurs des fruits, légumes et produits vivriers. - L'objectif est d'appréhender: L'organisation des filières de commercialisation (nature des fournisseurs et clients, origine des produits, modes de livraison et de paiement). - Les besoins des distributeurs, restaurateurs et grossistes en termes de quantité, de qualité et de diversité des produits. - L'appréciation par les utilisateurs de la production locale en termes de qualité, de prix, de disponibilité, et de son évolution au cours des dix dernières années. - Les contraintes globales de l'approvisionnement en fruits, légumes, et produits vivriers et des propositions d'amélioration.

L'étude 1 répond à une demande adressée au Cirad par le Service du Développement Rural de Polynésie Française. Alors qu'elle est faiblement compétitive à cause du coût élevé des facteurs de production, l'agriculture fait l'objet d'une politique de soutien actif du territoire. Cependant, le Service du Développement Rural a relevé un certain nombre de dysfonctionnements sur le marché des produits locaux et cherche à en comprendre les raisons et voles de résolution afin de contribuer au développement du secteur agricole: - En amont, des difficultés d'écoulement sont fréquemment citées par les producteurs. C'est le cas des planteurs d'agrumes ou de papayes de Tahiti. - En aval, des difficultés d'approvisionnement sont signalées par des opérateurs de la distribution et de la transformation. - La consommation est de plus en plus extravertie. Les produits à base de blé, ainsi que le riz, remplacent les féculents traditionnels dans les repas. La consommation de produits surgelés importés se développe, ainsi que celle de boissons importées. Par ailleurs, le Service du Développement Rural manque de données fiables pour piloter le développement des filières locales en fonction du niveau de couverture des besoins du marché: - Les flux non marchands (autoconsommation et dons) ne sont pas estimés. Ils sont pourtant considérés comme importants voire dominants pour certains produits alimentaires comme le taro. - Les flux inter-îles sont quantifiés de manière incomplète. - Les pratiques de consommation des populations sont peu connus en particulier les populations éxcentrées et défavorisées. Cette partie de l'étude présente les résultats des compilations des différentes données relatives à la production et la commercialisation et la consommation des vivriers, maraîchers et fruitiers. L'objectif est d'analyser les données statistiques disponibles et les confronter avec les informations collectées par enquêtes auprès des différents intervenants de la filière 2. Ces données ont été obtenues soit à partir des travaux et publications disponibles (statistiques SDR, ISPF, Douanes,...) soit à partir des enquêtes menées à l'occasion de cette étude (consommateurs, commerçants, entreprises de restauration, entreprises de transformation).