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Le mot "territoire" évoque les "marches" des pays à conquérir, les contrées ouvertes à aménager, les eldorados à exploiter... Le terme est bien adapté à l'oasis qu'est devenu l'Office du Niger. Comment ne pas souhaiter voir se développer cet îlot de végétation abondante et de prospérité, en regard des difficultés du Sahel et de ses sécheresses périodiques ? Les ressources sont là, celles du fleuve Joliba d'abord. Mais aménager ne suffit pas; rien ne se fait sans l'adhésion des populations. Et cette adhésion, très vite, exige de concilier développement économique, réponses aux besoins sociaux et impératifs environnementaux. Le territoire de l'Office du Niger a été dans un premier temps imaginé, construit et mis en oeuvre par la société d'Etat du même nom. Le terme "Office" est ambigu, qui désigne à la fois la zone, la structure et le principal acteur de sa construction passée. La restructuration de l'Office a favorisé l'apparition de nouveaux responsables: les producteurs et leurs organisations, les agents économiques et leurs groupements, les collectivités territoriales et les concepteurs du territoire à venir. Comment réussir à construire un territoire qui traduise leurs aspirations et leurs projets ?

Dans la première partie de ce texte introductif, sont présentés et commentés quelques concepts de base concernant les notions de territoire, d'espace et d'approche territoriale du développement. L'agriculture constitue une activité qui se situe précisément à l'interface entre le secteur et le territoire. Ainsi, l'appui au développement rural, incluant les activités non agricoles, passe par des approches plus diversifiées, multisectorielles et surtout spatiales et territoriales. La seconde partie traite de la question des collectivités territoriales rapportée au cas brésilien et, plus spécifiquement, des problèmes de gouvernance et de coordination entre acteurs du développement rural. En réalité, si les agents économiques se définissent par une double insertion, en fonction d'un secteur (d'activité) et d'un territoire, les acteurs sociaux se définissent, quant à eux, essentiellement en relation avec un territoire.

L'appui au développement de l'agriculture familiale dans le Nordeste du Brésil a donné lieu à la formalisation en 1993 d'un projet, qui associait le Cpatsa, centre Embrapa du tropique semi-aride, l'agence brésilienne de coopération, le ministère français des affaires étrangères et le Cirad 25. Mais l'intérêt du Cpatsa pour la petite production remonte au début des années 80. Depuis, les pratiques des chercheurs ont évolué, au gré de leur implication dans l'action avec des partenaires d'horizons divers (centres de recherche agronomique, services de vulgarisation, organisations de producteurs, organisations non gouvernementales, collectivités locales, etc.) et au rythme des logiques institutionnelles et des attentes de ces partenaires. Nous tentons de mettre en évidence a posteriori l'itinéraire parcouru entre 1984 et 1997, en explicitant les enjeux et leur expression, les options retenues et leur traduction scientifique et institutionnelle. Pour cela, nous prenons le parti de diviser cet itinéraire en trois étapes principales, qui constitueront le fil conducteur de ce chapitre.

La reconstitution des peuplements forestiers après l'exploitation est une des questions centrales de la gestion durable des forêts denses. Selon les aménagistes du projet Forêts et Terroirs, l'analyse des résultats d'inventaire d'aménagement devrait, dans un premier temps, prendre en compte les essences forestières en voie de raréfaction. La rareté constatée de certaines essences peut amener l'aménagiste à fixer des critères pour leur donner un statut à part et faire alors un choix raisonné de la liste des essences à exploiter, donc à aménager. L'analyse des paramètres d'aménagement utilisés dans le calcul de la reconstitution forestière permet de mieux comprendre sur quelle base sont construits les plans d'aménagement proposés au Cameroun et comment fonctionnent les modèles de reconstitution utilisés. La comparaison des deux modèles en présence, celui du logiciel Tiama du ministère de l'Environnement et des Forêts et celui de l'Office national de développement des forêts inspiré des travaux de l'ancien projet Api Dimako, ouvre la discussion sur le souhaitable et le possible en matière de niveaux de reconstitution recherchés et plus généralement sur les contraintes de la gestion durable. La question du découpage des unités d'exploitation fait aussi l'objet d'approches différentes en fonction des hypothèses faites sur les modèles de croissance de la forêt. Sur ce sujet, le projet propose ses options et démontre ici l'intérêt de l'utilisation d'un système d'information géographique et d'un système de gestion de base de données dans le traitement des inventaires d'aménagement.

Confrontée à de nouveaux enjeux, l'agronomie évolue vers une prise en compte de plus en plus globale de l'ensemble de l'écosystème. Il s'agit non seulement d'élaborer les bases scientifiques du fonctionnement des agroécosystèmes, mais aussi de construire de nouvelles méthodes et des outils adaptés pour aider des acteurs multiples à gérer les ressources du milieu, avec des objectifs qui se diversifient, se complètent et parfois même divergent. Ces approches, méthodes et outils doivent intégrer les avancées récentes des sciences agronomiques comme les acquis des sciences humaines, prendre appui sur les mathématiques et sur les progrès rapides de l'informatique et des technologies de l'information. Face à cette complexité croissante, la modélisation jouera un rôle central. Diagnostiquer et évaluer, conduire et piloter, prendre en compte l'hétérogénéité spatiale, gérer et coordonner, représenter, traduisent les multiples facettes de l'aide a la décision et sont autant de démarches possibles pour étayer les choix des acteurs. Ces approches, qui induisent autant de manières différentes de concevoir, d'élaborer et d'utiliser des modèles, ont été retenues pour structurer cet ouvrage. Du peuplement végétal au champ cultivé, de l'exploitation agricole au territoire, différents types et degrés d'interdisciplinarité sont mis en oeuvre, des sciences biophysiques aux sciences de gestion, pour mieux appréhender dynamiques agroécologiques et socioéconomiques. En s'appuyant sur des situations agricoles concrètes et des expériences variées dans des milieux tempérés ou tropicaux, cet ouvrage, qui s'adresse au chercheur et à l'enseignant comme à l'étudiant en sciences agronomiques, contribue à préciser la place de la modélisation dans l'aide à la décision au sein des agroécosystèmes.

Les habitants de la Commune de Jeugny (département de l'Aube) ont toujours vécu avec leur forêt. C'est encore vrai aujourd'hui, où une gestion dynamique réactivée en 1980 par la mise en oeuvre d'un nouveau plan d'aménagement a permis de doubler les volumes de bois récoltés et de tripler les revenus financiers, tout en préservant les fonctions environnemental es et sociales de la forêt.

Les trois expériences analysées (figure 3) présentent des origines, des contextes et des cheminements sensiblement différents. Le premier cas, celui de Juazeiro déjà évoqué, est analysé ici comme une expérience d'innovation institutionnelle. Le deuxième exemple, celui de la commission de l'eau du municipe de Pintadas, dans le sud du sertâo de la Bahia, correspond à une initiative des associations de producteurs. Enfin, le projet de Tauà, dans le sertâo central du Cearà, associe divers partenaires non gouvernementaux et les services publics à l'action des organisations d'agriculteurs.

La Direction des forêts du ministère de l'Environnement et des Forêts du Cameroun se prépare à officialiser l'utilisation d'un logiciel qui permet d'élaborer et d'approuver les plans d'aménagement forestier des forêts de production. Ce logiciel nommé Tiama a été construit par le projet de gestion durable des forêts du Cameroun (G.D.F.C.) financé par la coopération canadienne. Les données de l'inventaire d'aménagement sont directement chargées dans le logiciel qui effectue ensuite les traitements nécessaires pour le calcul de la reconstitution après exploitation et détermine la possibilité sur un minimum de vingt essences qui constituent au moins soixante-quinze pour cent du volume initial des essences principales. L'utilisation du logiciel Tiama par les exploitants forestiers en charge de J'élaboration des plans d'aménagement et par l'administration forestière en charge de leur approbation constituera un langage commun utile à la transparence de la gestion des forêts.

Après une phase d'investissement de la recherche à l'échelle locale, l'enjeu formulé à partir de 1991 est d'expérimenter des méthodes d'appui à la planification municipale. Le municipe est la plus petite entité politico-administrative brésilienne dotée de pouvoirs exécutifs et législatifs. Dans le Nordeste semi-aride, il a souvent une taille importante, plusieurs milliers de kilomètres carrés, en raison de la faible densité démographique. Dès 1990, l'équipe du projet est impliquée dans une démarche de recherche-action dans le municipe de Juazeiro, dans l'Etat de Bahia. Ce chapitre présente les bases et les principes de la démarche. L'accent est mis sur l'expérimentation d'une méthodologie de zonage à dires d'acteurs, qui vise à produire l'information nécessaire aux processus de prise de décision.

Depuis la création de la Direction des services agricoles de la Réunion la demande de recherche a été constante. Les divers plans de développement de l'élevage, l'organisation naissante des filières et l'émergence des Associations foncières pastorales n'ont fait qu'accentuer cette demande, notamment en matière de production fourragère. C'est tout d'abord l'Irat qui mène des recherches en station en installant de nombreuses collections d'espèces fourragères introduites. A la demande des professionnels et de la Région, en 1985, le Cirad renforce son dispositif pour finalement constituer, dès 1987, une équipe de recherche pluridisciplinaire de terrain, avec et pour les éleveurs. L'originalité de l'équipe réside dans sa constitution pluridisciplinaire et pluri-institutionnelle et dans son mode de fonctionnement, hors station, avec des actions réalisées principalement chez les éleveurs, en partenariat avec les organismes de développement. Le Cirad-Elevage ainsi créé travaille aussi bien dans le domaine des productions fourragères que dans celui de l'alimentation et de la santé des animaux.

L'histoire de la Réunion montre que, si la présence des bovins sur l'île est ancienne, leur élevage est plutôt récent. L'absence d'une tradition d'élevage s'explique par l'origine de la population : jusqu'au XXe siècle on parlera plutôt de propriétaires d'animaux que d'éleveurs. L'élevage bovin s'organise donc progressivement dès le XVllle siècle sous l'impulsion de l'administration. Il suit le modèle métropolitain mais devient au XXe siècle un élément structurant dans l'aménagement du territoire. Les zébus qui servaient surtout au charroi sont remplacés par des races à viande et des races laitières, importées principalement de métropole. En 1946, avec la départementalisation, des plans de relance de l'élevage bovin sont mis en place. Ils se traduisent, avec l'aide de la Région et de l'Union européenne, par des progrès rapides et considérables de l'élevage ainsi que par une organisation professionnelle de la filière.

L'objectif principal de l'aménagement consiste en l'approvisionnement durable de la scierie de la sociétéIFB pour obtenir une production rentable à partir de bois d'oeuvre contenu dans le PEA. Cet objectif ne sera atteint que par le respect d'un bloc de forêt permanent et nécessitera l'implication et la responsabilisation des populations riveraines dans le processus d'aménagement, ainsi que le respect d'une discipline de travail de la part de la société d'exploitation

Un système de recherche global est en cours de constitution, entre les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), les centres internationaux de recherche agronomique (CIRA) et les institutions de recherche des pays du Nord. La régionalisation offre aux équipes nationales des opportunités de renforcement et de participation sur le plan international. En Afrique de l'Ouest et du Centre, sous l'égide de la CORAF, une coordination régionale forte entre les SNRA est indispensable. Le Cirad entend favoriser l'évolution vers des programmes écorégionaux communs aux SNRA, aux CIRA et aux partenaires européens.

Les objectifs de l'atelier ECOR(I) sont de sensibiliser les participants potentiels à un nouveau projet sur l'approche globale de la gestion des ressources naturelles dans le bassin du Fleuve Rouge (BFR) et de mettre en place un programme de travail et des mécanismes d'exécution d'un tel projet. L'information complète des participants, la formation d'un groupe de travail et l'approbation d'une approche et d'un calendrier sont apparus comme des objectifs trop ambitieux eu égard aux changements politiques. Ce document présente les propositions de la délégation pluridisciplinaire du Cirad

L'interêt croissant pour les questions foncières et le lancement de projets expérimentaux de type "plan foncier rural" s'inscrit dans des évolutions globales des priorités et des conceptions du développement rural que l'ont peut regrouper autour de trois axes : - le déplacement des priorités dans le développment rural, - le contexte global de "transition foncière", - les problèmes d'insécurité foncière et les demandes résultantes. En réponse aux problèmes et aux "demandes sociales" plusieurs expériences d'opérations foncières ont été lancées au cours de ces dérnières années. L'auteur présente trois expériences de type "plan foncier rural" en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Bénin. Des éléments essentiels communs apparaîssent : - combinaison de deux types d'objectifs (sécurisation des droits fonciers, élaboration d'un outil à usages multiples), - démarche partant d'une meilleure connaissance et d'une clarification des pratiques sociales réelles..., - principes méthodologiques communs (participation des exploitants, approches de types sociologique et topocartographique..., - documents finaux ou "plans fonciers" de deux types (registres fonciers, cartes de terroirs ou parcellaires villageois)

Les objectifs de cette étude consistent à fournir une analyse détaillée des défis de développement et du transfert de technologie dans une région de zones humide et subhumide d'Afrique (Guinée, Liberia, Sierra Léone, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Cameroun, Guinée Equatorial, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Zaïre et Sao Tomé) au regard des contraintes à l'oeuvre dans les systèmes agraires et dans les divers sous secteurs ou filières agricoles. Ces défis pour la recherche agronomique sont de maintenir la compétitivité de l'agriculture sur les marchés et assurer sa durabilité à long terme. Les auteurs abordent ensuite les stratégies et résultats de la recherche : - sélection des variétés, lutte contre les ravageurs, rendement (palmier à huile, cacao, café robusta, hevea, coton, maïs, manioc, igname), - systèmes de production et gestion des ressources naturelles. Le bilan de l'adoption des technologies est cependant mitigé. Les auteurs tentent de déterminer les conditions pour améliorer l'adoption de technologies par les petits exploitants (existance de débouchés rentables et assurés)

Le projet GAROUA associe les compétences de l'IRA, de l'IRZ et du CIRAD dans un dispositif de recherche finalisée pour le développement rural du Nord-Cameroun. Après une première phase axée sur le développement institutionnel de ce dispositif de recherche, le projet GAROUA (Phase II) doit appréhender la diversité des situations agricoles et les mutations en cours des sociétés rurales. Pour cette seconde phase, un dialogue approfondi, avec les organisations paysannes et les institutions du développement, doit permettre d'identifier rapidement des priorités pour un projet global de type Recherche-Développement