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La monoculture du géranium rosat (Pelargonium roseum) sur terrains en pente, avec exploitation intensive, aboutit à une dégradation des sols à laquelle s'ajoute l'érosion hydrique (les pertes peuvent atteindre jusqu'à 200 t/ha en conditions extrêmes). Le ruissellement agressif endommage les sites et l'écosystème des lagons. En vue de concilier agriculture durable et protection du milieu, une expérimentation a été conduite avec divers systèmes de culture et plusieurs régimes de pluies simulées. Cette recherche a permis de mesurer les différents facteurs de dégradation ainsi que l'influence de plantes de couverture, de haies plantées de Calliandra calothyrsus (légumineuse), l'évolution de la micro-faune et ses effets. Cet ensemble de pratiques agro-écologiques s'avère très efficace pour la restauration des milieux en partie dégradés et la sauvegarde des terres cultivées

Les andosols des Hautes Terres de l'Ouest de l'Ile de la Réunion sont fragiles et des systèmes de cultures trop agressifs favorisent l'érosion. Afin de maintenir l'agriculture et de protéger l'environnement, le CIRAD a mis en place et testé des systèmes de culture basés sur la création de haies de bordures de Calliandra calothyrsus et de l'association aux cultures de plantes de couverture. Cet article résume le rôle de Calliandra calothyrsus dans l'amélioration des propriétés physiques des andosols

La culture itinérante traditionnelle du géranium rosat après jachère arborée a évolué vers une monoculture conduisant à une grave dégradation du milieu cultivé et à la chute des rendements. La diversification par des productions vivrières et maraîchères permet d'améliorer le système de culture. Mais le géranium et ces cultures étant menées en sol nu, ils engendrent une érosion hydrique intense. Grâce aux plantes de couverture herbacées sous culture, il est possible de mettre en place des systèmes agricoles durables dont les rendements et la qualité de la production sont significativement améliorés. Les plantes de couverture réduisent la prolifération des adventices, suppriment les sarclages, assurent une protection totale contre l'érosion ainsi que la conservation de l'eau, et restaurent la fertilité des sols. Les apports de fumier, indispensables à la diversification, peuvent être diminués, ainsi que les fertilisations minérales et les herbicides. L'état sanitaire est bien meilleur par la réduction des dégâts des parasites (vers blancs en particulier) et des dépérissements (flétrissement bactérien surtout)

Le kikuyu, graminée fourragère tropicale, permet de reconstruire des sytèmes de production diversifés et durables en l'associant à des cultures maraîchères, telles que le haricot ou la tomate, ou au géranium rosat. Pour éviter une concurrence avec la culture, la couverture vive est maîtrisée avec de très faibles doses de fluazifop-p-butyl. Cette gestion réduit la prolifération des adventices et supprime les sarclages, conduit à une amélioration de la fertilité du sol et de l'état sanitaire des cultures

Dans les hauts de la Réunion, la culture itinérante traditionnelle à base de géranium rosat s'est sédentarisée. La fertilité n'est plus restaurée par la jachère et les rendements s'effondrent. La maîtrise des couvertures végétales peut constituer une solution durable pour lutter contre l'érosion et restaurer la fertilité des sols dans les systèmes de culture considérés. Diverses espèces de légumineuses et de graminées sont envisagées en tant que plantes de couverture