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La rectocolite ulcérohémorragique (RCH) est une maladie chronique de l'intestin qui peut s'accompagner par des manifestations extra intestinales diverses, notamment thromboemboliques. Nous rapportons le cas d'un jeune patient avec une RCH réfractaire, ayant présenté une thrombophlébite cérébrale, il s'agit d'une manifestation rare, une vingtaine de cas ont été décrits dans la littérature. Un homme âgé de 21 ans, ayant comme antécédent familial de mère était suivie pour RCH au jeune âge décédée par une tumeur colique métastatique, suivi dans notre service depuis 2023 pour une RCH pancolitique dans sa forme chronique active, ayant nécessité sa mise sous combothérapie (Adalimumab et Azathioprine) avec une maladie toujours active clinco-biologiquement et endoscopiquement. La décision thérapeutique était de passer au traitement chirurgical type coloproctectomie devant l'atteinte rectale sévère et l'antécédent familial de néoplasie colorectale. Lors d'une pousée de sa maladie, il se présente pour des céphalées d'intensité rapidement progressive avec sono-photophobie, dans un contexte d'apyrexie, rebelle au traitement par paracétamol, sans troubles visuels, sans crises convulsives, sans déficit sensitivomoteur. Il a été hospitalisé au service de neurologie avec un examen neurologique strictement normale score de Glasgow à 15, pas de déficit sensitivomoteur, pas de syndrome méningé avec examen des paires crâniennes sans particularité. Une angio-TDM cérébrale a été faite montrant : une thrombose veineuse cérébrale du sinus sagittal supérieur et du sinus latéral droit étendue à la veine jugulaire interne. La biologie a révélé une anémie microcytaire à 8 g/dL sans thrombocytose avec une CRP à 16. Le bilan de thrombophilie constitutionnelle et acquise est revenu négatif. Il a été mis sous héparine à bas poids moléculaire pendant 7 jours puis sous apixaban au long cours. La symptomatologie initialement décrite a régressée au bout de 3 semaines. Bien qu'elle soit rare, la thrombophlébite cérébrale doit être systématiquement recherchée chez tout patient suivi pour RCH surtout en phase active, présentant des céphalées rebelles ou autre signe neurologique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Le diabète est un facteur de risque majeur des stéatohépatopathies non alcooliques (NAFLD) et peut même aggraver la progression de la maladie et la survenue de la cirrhose. Bien que la plupart des sujets atteints de NAFLD soient obèses, des personnes avec un IMC < 30 kg/m2 peuvent présenter de véritable NAFLD appelés « NAFLD maigres ». Or cette entité n'a pas été bien étudiée et les données de la sévérité de l'atteinte hépatique dans ce sous-groupe restent débattues. L'objectif de notre étude consiste à évaluer la sévérité de la fibrose hépatique chez les diabétiques non obèses à l'aide du fibroscan hépatique et identifier les facteurs associés à une fibrose hépatique significative chez ces patients afin de rationaliser son dépistage. Il s'agit d'une étude transversale analytique avec un recueil prospectif des données colligeant des patients diabétiques non obèses suivis au service d'endocrinologie entre le 1er janvier et le 31 mars 2023, en collaboration avec le service d'hépato-gastro-entérologie du même hôpital. Après un consentement oral, les sujets avaient bénéficié d'une enquête alimentaire, d'un fibroscan®, d'une échographie hépatique et d'un prélèvement sanguin. La mesure de la valeur du fibroscan était réalisée par un seul opérateur. On a utilisé le seuil de 7 Kpa pour prédire la présence d'une fibrose significative. Au total, 60 patients diabétiques ont été inclus dans notre étude. L'âge moyen était de 55 ans avec un sex-ratio H/F égal à 1,14. L'IMC moyen était de 25,7 kg/m2 [18–28,7] et 66 % des patients étaient en surpoids. La valeur moyenne du Fibroscan était de 5,72 ± 1,9 Kpa [2,8–11,8]. Parmi nos patients, 28,3 % présentaient une fibrose significative (F2-F3). En analyse univariée, les patients atteints de fibrose significative avaient un IMC moyen plus élevé (27,1 kg/m2 vs 25,2 kg/m2, p = 0,031) et un tour de taille moyen plus élevé (87 cm vs 93 cm, p = 0,007). De plus, ces patients avaient des niveaux plasmatiques significativement plus élevés des GGT (p = 0,048). Le groupe de patients avec fibrose significative avait un pourcentage plus élevé de stéatose hépatique (p = 0,002) et une consommation de glucides plus élevée (p = 0,024). Aucun lien n'a été établi entre le type du diabète (type 1 ou type 2) et la présence d'une fibrose hépatique (p = 0,414). En étude multivariée, les patients ayant une fibrose significative avaient une stéatose (p = 0,018) et une hypercholestérolémie (p = 0,033). En revanche, l'élévation des ALAT n'était pas corrélée à la survenue de fibrose hépatique. Selon notre étude, la fibrose significative évaluée par fibroscan est retrouvée chez près de 30 % parmi les diabétiques non obèses. La présence d'une stéatose hépatique ou d'une hypercholestérolémie indique la réalisation du fibroscan chez cette population. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'achalasie de l'œsophage est un trouble moteur primaire de l'œsophage caractérisé par l'absence du péristaltisme œsophagien associée à un défaut de relaxation du sphincter inférieur de l'œsophage en réponse à la déglutition. C'est une maladie rare avec une incidence annuelle d'environ 1/100 000 et une prévalence de 1/10 000. À travers notre étude et une revue de la littérature, nous précisions les particularités épidémio-cliniques de cette entité dans notre région. Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective incluant tous les patients colligés dans notre service entre 2002 et 2017 pour une achalasie de l'œsophage. Pour chaque patient, nous avons précisé les particularités épidémio-cliniques, manométriques, thérapeutiques et évolutives. Quatorze malades ont été inclus dans cette étude avec un sex-ratio F/H] = 1,33. L'âge moyen était de 38 ans (17-84). La maladie s'est révélée dans tous les cas par une dysphagie, évoluant depuis 7 ans en moyenne (1-12). Cette dysphagie était surtout intermittente et paradoxale évoluant vers une aphagie totale pour deux patients. Des douleurs thoraciques étaient associées dans 50 % et des régurgitations alimentaires dans 78 %. Les complications pleuropulmonaires ne sont observées que chez deux patients alors qu'un amaigrissement important a été objectivé chez 78 % des patients. Une seule patiente s'intégrait dans le syndrome des 3A (alacrymie, une achalasie et une maladie d'Addison). La FOGD était évocatrice d'une achalasie (92 %) : l'œsophage était dilaté dans 85 % des cas et une sensation de ressaut dans 77 % des cas. La manométrie a objectivé chez tous les patients un apéristaltisme du corps œsophagien et un défaut de relaxation du SIO. L'hypertonie du SIO était constante avec une valeur moyenne de 48 mm de Hg (32–62). Les amplitudes des ondes du corps œsophagien ont été abaissées chez 85 % des cas avec une valeur moyenne de 36 mm de Hg (15–55). Le TOGD, fait chez 8 patients, a montré une dilatation de l'œsophage avec une sténose en queue de radis du bas œsophage dans 100 % des cas. Une seule patiente était perdue de vue. Huit patients ont été traités par dilatation endoscopique et cinq patients ont eu une cardiomyotomie de Heller avec valve anti-reflux. L'évolution était favorable dans 11 cas/13. Deux patients ont été opérés après échec du traitement endoscopique dont une a présenté une dysphagie 6 mois après la chirurgie. L'achalasie de l'œsophage dans notre région est rare et un peu plus fréquente chez les femmes jeunes. Le délai de consultation est souvent élevé avec un retentissement sur l'état général. Le traitement endoscopique et/ou chirurgical est souvent efficace. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Résumé La distinction entre tuberculose intestinale et maladie de Crohn est difficile et peut mener à des erreurs diagnostiques notamment en l’absence d’atteinte pulmonaire active. Nous rapportons le cas d’une fille de 13 ans admise pour une diarrhée liquidienne et une douleur abdominale ayant débuté depuis 2 mois, associées à une perte pondérale de 12 kg. Appuyé sur les données cliniques, radiologiques, endoscopiques et anatomopathologiques, le diagnostic de maladie de Crohn avait pu être suspecté et un traitement corticoïde être instauré. Devant l’échec après 4 semaines de traitement et malgré la négativité de la recherche de bacille de Koch, un traitement antituberculeux a été mis en route avec arrêt de la corticothérapie. L’évolution a été rapidement favorable après 7 jours de quadrithérapie antituberculeuse. Ce cas illustre les difficultés de diagnostic différentiel entre la tuberculose intestinale et la maladie de Crohn. La réponse aux antituberculeux peut aider à faire la différence entre les 2 entités. Summary Distinguishing intestinal tuberculosis from Crohn disease is difficult and can result in misdiagnosis, especially when active pulmonary infection is absent. A 13-year-old girl was admitted to our hospital with a 2-month history of watery diarrhea, abdominal pain, and 12-kg weight loss. Based on clinical, radiological, endoscopic, and histological findings, she was initially misdiagnosed as having Crohn disease and treated with glucocorticosteroids, with a poor response after 4 weeks. Intestinal tuberculosis was then suspected. Improvement was observed during the 1st week of antituberculous treatment. The differentiation of intestinal tuberculosis from Crohn disease may be very difficult in some patients. A positive response to antituberculous treatment associated with clinical, endoscopic, and histological features argue in favor of the diagnosis of intestinal tuberculosis. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction L’association des troubles psychoaffectifs au syndrome de l’intestin irritable est controversée dans la littérature. L’évaluation de l’importance de cette association constitue toute fois une aide au clinicien aussi bien pour la compréhension de la pathogénie de cette maladie ainsi que pour l’amélioration de sa prise en charge. Les objectifs de notre étude étaient : – comparer la fréquence des troubles axiodépressifs et de l’alexithymie au cours du SII par rapport à celle de la population générale, – étudier l’impact de cette maladie sur la qualité de vie des patients et dégager les éventuels facteurs corrélés à son altération, – déterminer la fréquence et les éventuels facteurs prédictifs de la survenue des troubles axiodépressifs et de l’alexithymie au cours du SII. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale comparative de type cas témoin, réalisée entre novembre 2016 et février 2017. Les patients atteints d’un syndrome de l’intestin irritable (SII) étaient colligés au service d’hépato-gastro-entérologie de l’hôpital Hédi-Chaker de Sfax. Le diagnostic du SII était retenu selon les critères de ROME IV. Les témoins étaient appariés aux malades selon l’âge et le sexe. Pour chaque individu, nous avons évalué les données sociodémographiques, cliniques et les échelles d’évaluation de la qualité de vie « Short Form-36 Health Survey » (SF-36), traduit et validé en langue arabe proche du dialecte tunisien, les échelles d’évaluation des troubles anxiodépressifs « Hospital axiety and depression scale » (HAD) ainsi que l’échelle « Toronto alexithymia scale » (TAS 20) d’évaluation de l’alexithymie (incapacité à pouvoir exprimer les émotions par la parole). Résultats Notre population d’étude était composée de 70 malades et 70 témoins, avec un âge moyen de 49,6 ans et un sex-ratio de 0,52. L’âge moyen de début de la maladie était de 34,3 ans et l’ancienneté moyenne du SII était de 15,3 ans. Le SII de type constipation était le plus fréquent (58,6 %). La prévalence des troubles psychoaffectifs au cours du SII était élevée. Ils étaient dominés par les troubles anxieux (82,9 %), suivis par la dépression (52,9 %) puis l’alexythimie (50 %). La valeur moyenne de l’échelle de la dépression était aussi significativement plus élevée chez les patients que les témoins (7,9 ± 3,7 vs 5,1 ± 2,5 ; p < 0,0001) avec une fréquence significativement plus élevée de la dépression majeure chez les patients (30 % vs 4,3 % ; p < 0,0001). De même, la valeur moyenne de l’échelle de l’anxiété était significativement plus élevée chez les patients que les témoins (10,9 ± 4 vs 6,6 ± 2,4 ; p < 0,0001) avec une fréquence significativement plus élevée de l’anxiété majeure chez les patients (60 % vs 8,6 % ; p < 0,0001). La qualité de vie était altérée chez 72,9 % des malades VS 42,9 % des témoins avec une différence statistiquement significative ( p < 0,0001). La valeur moyenne de l’échelle de SF-36 était également plus diminuée chez les patients que les témoins (54,1 ± 19,25 VS 70,15 ± 11,56 ; p < 0,0001). La valeur moyenne de l’échelle d’alexithymie était significativement plus élevée chez les patients que les témoins (57,7 ± 12,4 VS 38,7 ± 7,34 ; p < 0,0001) avec une fréquence significativement plus élevée de l’alexithymie chez les patients (50 % Vs 1,4 % ; p < 0,0001). Chez les malades, il n’y avait pas d’influence du sexe, du statut matrimonial ni de la profession sur la présence ou non des symptômes psychoaffectifs. La présence d’antécédents d’ashme et un âge moyen de survenue du SII plus faible étaient des facteurs prédictifs d’anxiété. La présence de signes extra-digestifs associés aux symptômes digestifs était un facteur prédictif de survenue de dépression. Un taux moyen plus élevé de l’échelle visuelle de la douleur était associé à l’alexithymie. En étude univariée, l’altération de la qualité de vie des patients était significativement associée au sexe féminin, à un niveau faible d’études (analphabète ou études primaires), l’absence d’une profession (sans travail ou retraite), la présence d’une alexithymie et la présence de signes extra-digestifs. En étude multivariée, les facteurs indépendants de l’altération de la QDV étaient la présence de signes extra-digestifs et d’une alexithymie. Conclusion Par rapport aux témoins, les patients atteints d’un syndrome de l’intestin irritable avaient une qualité de vie plus altérée, des valeurs moyennes plus élevées des échelles de l’anxiété, de la dépression et de l’alexithymie et une fréquence plus élevée de la dépression majeure, l’anxiété majeure et l’alexithymie. En étude multivariée, les facteurs indépendants associés à l’altération de la qualité de vie des patients atteints du SII étaient un niveau scolaire faible, et la présence d’une dépression ou d’une alexithymie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Le FibroScan est un dispositif médical de quantification non invasive de la fibrose hépatique qui repose sur la technique de l’élastographie impulsionnelle. L’objectif principal de notre travail était d’évaluer la corrélation de la valeur du fibroscan au cours des hépatopathies chroniques avec la présence des varices œsophagiennes afin de mieux cibler les indications de l’endoscopie digestive haute. L’objectif secondaire était de comparer la performance du fibroscan dans le cadre de la prédiction de la présence des varices œsophagiennes à celle d’autres tests non invasifs d’évaluation de la fibrose hépatique. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale avec recueil prospectif des données incluant les patients atteints d’une hépatopathie chronique colligés au service d’hépato-gastro-entérologie de sfax entre le 1er janvier 2017 et le 15 mars 2017. Ces sujets avaient bénéficié d’un fibroscan, d’une échographie hépatique et d’un prélèvement sanguin. Le score APRI, le fibrotest et l’index Lok étaient calculés. Le seuil de 5,5 Kpa était utilisé pour le fibroscan. Résultats Nos patients étaient répartis en 31 hommes et 29 femmes avec un sex-ratio de 1,06 et un âge moyen de 50,6 ± 13,3 ans (16–79). La principale étiologie des hépatopathies chroniques était l’infection virale B (61,7 %), suivie par les causes vasculaires (11,7 %). La valeur moyenne du fibroscan était de 16,7 ± 18,8Kpa (2–75). L’IQR moyen était de 2,1 ± 2,6 (0–13,7) et le taux moyen IQR/med de 14,9 % ± 8,3 (0–44). Des VO étaient retrouvées chez 32 patients (53,3 %). À un seuil de 6,9 Kpa, la sensibilité et la spécificité du fibroscan pour la détection des VO étaient respectivement de 96,87 % et de 71,4 % avec une valeur prédictive positive de 79,5 % et une valeur prédictive négative de 95,2 % avec un rapport de vraisemblance de 3,31 et une aire sous la courbe ROC de 0,92. À un seuil de 14 Kpa, la sensibilité et la spécificité du fibroscan pour la détection des VO grade 2 ou 3 étaient respectivement de 73,9 % et de 89,19 % avec une valeur prédictive positive de 80,95 % et une valeur prédictive négative de 84,6 % avec un rapport de vraisemblance de 6,72 et une aire sous la courbe ROC de 0,81. Une corrélation significative des valeurs du fibroscan avec celles du fibrotest (coefficient de corrélation de Spearman's rho = 0,68 ; p < 0,0001), du score APRI (coefficient de corrélation de Spearman's rho = 0,6 ; p < 0,0001) et de l’index Lok (coefficient de corrélation de Spearman's rho = 0,54 ; p < 0,0001). À un seuil de 0,5, la sensibilité et la spécificité du score APRI pour la détection des VO étaient respectivement de 75 % et de 75 %. Concernant le fibrotest, à un seuil de 0,75, la sensibilité et la spécificité pour la détection des VO étaient respectivement de 90,6 % et de 25 %. Pour le Lok index, à un seuil de 0,5, la sensibilité et la spécificité pour la détection des VO étaient respectivement de 81,2 % et de 64,3 %. Conclusion Le fibroscan parait une technique sensible et assez spécifique pour la détection des VO à un seuil de 6,9 Kpa. Sa performance est moindre pour la détection des VO grade 2 ou 3 à un seuil de 14 Kpa. Il est corrélé au score APRI, fibrotest et de l’index Lok mais sa performance est meilleure que ces tests. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Bien que la cirrhose représente le facteur de risque majeur pour le développement du carcinome hépatocellulaire, cette tumeur peut rarement affecter des patients ayant un foie histologiquement normal ou atteint d’une hépatopathie chronique non cirrhotique. Patients et méthodes Entre le 1 er janvier 2005 et le 31 décembre 2015, nous avons inclus dans notre étude les patients atteints d’un CHC développé sur un foie histologiquement « sain » ou atteint d’une hépatopathie chronique dont les lésions histologiques de fibrose étaient minimes ou modérées (≤ F2 selon le score de METAVIR). À travers notre étude et une revue de la littérature, nous discutons les particularités épidémio-cliniques et évolutives de cette entité rare. Résultats Au cours de la période d’étude, 5 cas de CHC répondaient à nos critères d’inclusion. Ils étaient répartis en :– 2 cas de CHC sur foie « sain » dont un de type fibrolamellaire ;– 3 cas de CHC sur hépatopathie chronique non cirrhotique. Nos patients étaient répartis en 4 hommes et une femme avec un âge moyen de 50,8 ans (30–65). La patiente atteinte d’un carcinome fibrolamellaire était âgée de 30 ans. Pour les autres cas, l’âge médian était de 56 ans. Les circonstances de découverte de la maladie étaient dominées par l’amaigrissement, suivi par les douleurs de l’hypochondre droit. Parmi nos patients, 3 avaient une hépatomégalie sensible d’allure tumorale. Le bilan biologique a révélé une anémie normochrome normocytaire à 8,7 g/dl d’hémoglobine chez un seul patient et un syndrome inflammatoire biologique chez 3 patients. Le dosage de l’alfa foetoproteine a était effectué chez quatre de nos malades. Il était élevé chez trois parmi eux. L’échographie abdominale a révélé une tumeur solitaire dans 2 cas (40 %) et une masse dominante avec des lésions satellites plus petites dans les 3 autres cas. Le diamètre moyen de la plus grande masse était de 92,4 mm (52–160). La cinétique vasculaire de ces lésions était typique d’un CHC dans un seul cas. La tumeur était limitée au foie dans un cas. Une extension locorégionale était retrouvée dans deux cas, vasculaire dans un cas et métastatique à distance dans un autre cas. Trois patients étaient opérés sans complications postopératoires. L’évolution était émaillée par la survenue d’une récidive postopératoire dans tous les cas (délais de 6 mois, 1 an et 15 mois). Une chimiothérapie palliative par le sorafénib a été administrée chez des deux patients. Deux patients étaient décédés rapidement (1 mois et 4 mois après le diagnostic). L’évolution était stationnaire pour les autres patients (suivis respectifs de 17 mois, 27 mois et 30 mois). Conclusion Dans notre série, le CHC sur foie non cirrhotique est plus fréquent chez les sujets de sexe masculin. Il est souvent diagnostiqué à un stade avancé avec un risque élevé de récidive postopératoire. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction La maladie cœliaque est une maladie auto-immune résultant de l’exposition d’un individu génétiquement prédisposé à un antigène alimentaire représenté par le gluten. La suppression du gluten de l’alimentation guérit la maladie sur les plans clinique, biologique et histologique, mais il s’agit d’un régime contraignant et coûteux. L’objectif de notre travail est d’étudier les aspects cliniques, épidémiologiques, thérapeutiques et évolutifs de la maladie cœliaque découverte à l’enfance et d’analyser le devenir à l’âge adulte des enfants atteints de cette maladie. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective menée sur une période de 5 ans (2010–2014) incluant tous les cas de maladie cœliaque diagnostiquée à l’enfance avec analyse de leur devenir à l’âge adulte. Résultats Nous avons colligé 18 cas avec un sex-ratio de 0,5 et un âge moyen de diagnostic de 15 ans et 1 mois (3–17). Des antécédents familiaux de maladie cœliaque ont été retrouvés dans 3 cas. Seize patients avaient des symptômes digestifs lors du diagnostic : diarrhée chronique (16 cas), douleur abdominale (8 cas) et vomissements (3 cas). Un syndrome anémique associé a été retrouvé dans 16 cas et un retard staturo-pondéral dans 10 cas. Un RSG a été instauré dans tous les cas avec une bonne adhérence dans 13 cas et un arrêt du RSG au moment de l’adolescence dans 5 cas. Treize patients étaient régulièrement suivis avec un suivi moyen de 11 ans (3–25). Une symptomatologie digestive à l’âge adulte a été retrouvée chez 12 patients, ayant une mauvaise observance au régime sans gluten (douleur abdominale : 5 cas et diarrhée : 7 cas). Une anémie ferriprive a été retrouvée dans 8 cas, un retard pubertaire dans 1 cas, une hypofertilité dans 1 cas et des fausses couches répétitives dans 1 cas. Des maladies associées ont été retrouvées dans 2 cas avec 1 cas d’hypothyroïdie et un cas de diabète insulinodépendant. L’évolution était marquée par la survenue de complications dans 16 cas avec des douleurs osseuses (1 cas), crampes (1 cas), ostéoporose (8 cas), stéatose hépatique (3 cas), hépatite auto-immune (1 cas), thrombose veineuse (1 cas) et ulcère duodénal (1 cas). Une bonne insertion professionnelle a été retrouvée dans 7 cas avec une bonne qualité de vie. Conclusion Dans notre série, les enfants atteints d’une maladie cœliaque ont souvent une mauvaise observance au RSG, avec possibilité d’arrêt du régime et du suivi à l’adolescence, ce qui les expose à la récidive des symptômes digestifs. Ces enfants peuvent avoir à l’âge adulte une bonne insertion professionnelle mais ils sont exposés à des complications et des maladies associées ce qui justifie une surveillance médicale prolongée. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction La survenue des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) chez des patients ayant une obésité ou une surcharge pondérale est rare. L’objectif de notre étude était de rechercher d’éventuelles particularités épidémio-cliniques, évolutives et/ou thérapeutiques de ces maladies, quand elles sont associées à une élévation de l’indice de masse corporelle (IMC). Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective comparative incluant les patients atteints d’une MICI et colligés dans notre service entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2015. Nos patients étaient répartis en deux groupes selon leur IMC lors du diagnostic de la MICI : les sujets ayant un IMC de plus de 25 kg/m2 (groupe 1) vs les sujets ayant un IMC plus faible (groupe 2). Nous avons réalisé une étude analytique comparant les deux groupes selon les données épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutives de leur maladie. Résultats Nos patients étaient répartis en 111 hommes et 111 femmes avec un âge moyen de 38,53 ans (14–87). Parmi eux, 46 (20,7 %) avaient un IMC > 25 kg/m2. L’âge moyen des sujets ayant une surcharge pondérale ou une obésité lors du diagnostic de la MICI était de 44,5 ans vs 36,9 ans pour le deuxième groupe avec une différence statistiquement significative ( p < 0,0001). Lors de la poussée inaugurale de la maladie, l’état général des patients du groupe 1 était plus fréquemment conservé (score OMS = 1) : 95,7 % vs 79 %; p = 0,008, le recours à une hospitalisation était moins fréquent (58,7 % vs 58,4 %; p = 0,036), la vitesse de sédimentation du sang était moins fréquemment élevée (> 30 à la première heure) : 28,3 % vs 48,9 %; p = 0,012 et le recours à la corticothérapie systémique était moins fréquent (15,2 % vs 30,1 %; p = 0,043). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant la répartition des malades selon le sexe, le délai moyen de consultation, la durée moyenne du suivi de la maladie, l’aspect endoscopique initial, le type des lésions histologiques, les modalités du traitement d’entretien, la présence et le nombre moyen de manifestations extra-digestives, le nombre moyen de poussées/an et le nombre moyen de poussées sévères/an. Parmi les patients ayant des recto-colites hémorragiques, les formes pancolitiques étaient plus rares chez les patients du groupe 1 par rapport à l’autre groupe (13,2 % vs 33,8 %; p = 0,004) et les formes recto-sigmoïdiennes plus fréquentes (32,8 % vs 16,7 %; p = 0,027) tandis que les rectites avaient la même fréquence pour les deux groupes. Parmi les patients ayant une maladie de Crohn, il n y avait pas de différence entre les deux groupes concernant la localisation de la maladie mais le phénotype non sténosant non pénétrant était plus fréquent chez les patients du groupe 1 (66,7 % vs 32,8 %; p = 0,026) sans différence significative pour les autres phénotypes. Conclusion Les MICI survenues chez des sujets ayant un IMC > 25 kg/m2 surviennent à un âge plus avancé et paraissent moins sévères. Lors de la poussée inaugurale, l’état général des patients est plus fréquemment conservé, le recours à une hospitalisation est moins fréquent, la vitesse de sédimentation du sang est moins fréquemment élevée et le recours à la corticothérapie systémique est moins fréquent. Les formes pancolitiques de la RCH sont plus rares et les formes recto-sigmoïdiennes sont plus fréquentes. Pour la maladie de Crohn, le phénotype non sténosant non pénétrant est plus fréquent. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction La prise de plante toxique, à visée thérapeutique essentiellement en automédication, peut être responsable de certains effets indésirables parfois sérieux. Les colites toxiques sont mal évaluées et leur incidence n’est pas connue et varie selon les pays. Dans les pays en voie de développement, la conviction des populations des vertus médicinales de plantes rend de plus en plus plausible cette éventualité. Observation Nous rapportons les observations de trois patientes qui ont été hospitalisées pour l’exploration d’une diarrhée glairosanglante d’installation aiguë. L’interrogatoire trouve la notion de prise des plantes (Handal dans deux cas et non précisé dans le troisième cas) dans un but thérapeutique, dans quelques heures précédant le début de la diarrhée, souvent pour un problème de constipation. L’examen physique et le bilan biologique étaient normaux. La colonoscopie avait montré dans tous les cas la présence d’une muqueuse œdémateuse parsemée de quelques suffisions hémorragiques et de quelques ulcérations cadrant avec une rectosigmoïdite ulcérée segmentaire évoquant dans ce contexte une origine toxique. Les biopsies, à part une réaction inflammatoire, sont négatives. L’évolution était favorable à l’arrêt du traitement chez tous les patients avec une endoscopie de contrôle normale. Conclusion À travers ces observations et une revue de la littérature, nous rapportons les circonstances de découverte, la conduite thérapeutique et le pronostic des colites toxiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Les manifestations extra-digestives de la rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) sont dominées par les manifestations ostéoarticulaires. Parmi ces derniers, l’ostéoporose représente l’atteinte osseuse la plus fréquente. L’objectif de notre travail était de préciser la fréquence des manifestations ostéoarticulaires chez un groupe de patient atteint de RCH et d’évaluer les anomalies du métabolisme osseux et le profil ostéodensitométrique chez ces patients. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude prospective incluant 21 patients atteints d’une RCH (groupe malade [GM]) et 32 témoins (groupe témoin [GT]) colligés au service d’hépato-gastro-entérologie de Sfax sur une période de 12 mois. Nous avons exclu de l’étude les sujets ayant des maladies chroniques interférant avec le métabolisme osseux. Tous les sujets (malades et témoins) ont répondu à un questionnaire préétabli, ont bénéficié d’un examen clinique à la recherche d’atteinte articulaire et ont bénéficié d’un bilan biologique (sanguin et urinaire), une radiographie du rachis et des sacro-iliaques et d’une mesure de la densitométrie osseuse (DMO). Résultats Notre population malade comportait 9 hommes et 12 femmes avec un âge moyen de 45,14 ans et un IMC moyen de 21,17 ± 3,80 kg/m 2 . Les données épidémiologiques étaient similaires dans les 2 groupes (GM et GT). La durée moyenne d’évolution de la RCH était de 45 mois ± 47,78. Le nombre moyen de poussée était de 1,81 ± 0,98. Neuf patients avaient une pancolite, 7 une colite gauche et 5 une rectite. Des manifestations articulaires étaient notées chez 8 patients dont 5 sont concomitantes à la symptomatologie digestive. Ces manifestations sont dominées par les atteintes axiales (62,5 %). Le bilan phosphocalcique révèle une phosphorémie normale chez tous les patients, mais la moyenne était significativement plus élevée par rapport au GT ( p = 0,021). La calcémie était normale chez 90 % des patients sans différence significative par rapport au GT ( p = 0,9). Le taux des PAL était plus élevé dans le GM sans que la différence ne soit significative. Tous les patients avaient une carence en vitamine D (< 20 ng/mL) et une hyperparathyroïdie était notée chez 6 patients mais sans différence significative par rapport au GT. Le bilan thyroïdien était normal chez tous les patients. Le taux de CTX urinaires était plus élevé chez le GM avec une différence statistiquement significative ( p = 0,02) par rapport au GT. À la DMO, 66 % du GM avaient une ostéopénie, dont 7 étaient au stade d’ostéoporose avec une différence significative par rapport au GT ( p = 0,01). Les données de la DMO n’étaient pas influencées par l’étendue lésionnelle de la RCH. Conclusion Les manifestations ostéoarticulaires sont fréquentes au cours de la RCH. Elles sont pourvoyeuses de déformations rachidiennes et de complications fracturaires justifiant ainsi un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) constituent actuellement un traitement efficace et très utilisé. À long terme, ils sembleraient provoquer des effets indésirables et des intéractions médicamenteuses potentiellement graves et mal connus, surtout pour la personne âgée souvent fragile et exposée à une polymédication. Le but de notre étude était de réaliser une évaluation des pratiques professionnelles concernant la prescription de ces molécules, par des gastro-entérologues, dans un centre hospitalo-universitaire (CHU) du sud tunisien, chez la population gériatrique. Les objectifs de notre étude étaient : – préciser les principales indications et les modalités de la prescription au long cours des IPP chez les sujets âgés et les comparer aux recommandations internationales ; – évaluer l’observance, la tolérance et les éventuelles interactions médicamenteuses des IPP prescrits au long cours chez les sujets âgés ; – préciser, à travers nos résultats et une revue de la littérature, les difficultés rencontrées et les risques encourus lors de la prescription de ces médicaments chez le sujet âgé et proposer des stratégies pour les surmonter dans notre pratique courante. Résultats Nos patients étaient répartis en 32 femmes et 13 hommes avec un sex-ratio de 0,4 et un âge moyen de 75 ± 7 ans (65–92). À part la pathologie justifiant l’usage des IPP, 25 (55,4 %) patients avaient au moins trois antécédents médicaux avec un nombre moyen de médicaments consommés quotidiennement de 4,8 ± 4,3 (0–17). La principale indication des IPP chez nos patients était le reflux gastro-œsophagien (RGO) (75,6 %). Avant la prescription des IPP, 41 patients (91 %) ont bénéficié d’une FOGD. La durée moyenne du traitement IPP était de 6 ± 4 ans (1–16) avec une durée supérieure à 2 ans dans 34 cas (75,6 %). Les recommandations de la HAS n’ont pas été respectées dans le cadre de l’indication de la FOGD dans quatre cas (9 %), l’indication des IPP dans deux autres cas (4,4 %) et la posologie des IPP dans au moins 7 cas (15,5 %). Les IPP n’avaient entraîné aucun symptôme chez 44 patients (97,7 %). Une seule patiente a présenté une diarrhée liquidienne profuse liée à une colite microscopique de type colite collagène. Conclusion La responsabilité des IPP dans la survenue d’événements indésirables parfois graves a été démontrée mais les études étaient souvent rétrospectives et parfois biaisées et la force de l’association était le plus souvent faible avec un odds ratio < 2 (31). Toutefois, il ne faut pas considérer ces médicaments comme simples « protecteurs gastriques » dénués de risques et veiller à limiter leur prescription aux indications validées, à posologies recommandées, pendant une durée bien déterminée, surtout chez le sujet âgé fragile et polymédiqué. En prescrivant les IPP, surtout chez le sujet âgé, les cliniciens doivent être conscients de l’effet rebond des symptômes, lors de l’arrêt des IPP, qui constitue un obstacle réel à l’arrêt du traitement et des risques potentiels d’effets indésirables et d’intéractions médicamenteuses, afin de les prévenir si possible. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Les tumeurs carcinoïdes gastriques sont des tumeurs endocrines rares développées le plus souvent sur une gastrite fundique atrophique. Nous rapportons 3 cas de tumeurs carcinoïdes gastriques chez des patients ayant une anémie de Biermer et nous discutons à partir de ces trois observations et une revue de la littérature les particularités anatomo-cliniques et thérapeutiques de ces tumeurs. Observation 1 re observation : un homme âgé de 68 ans, suivi pour une maladie de Biermer sous vitamine B12 depuis 6 ans, a bénéficié d’une fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) dans le cadre de l’exploration d’une carence martiale. La FOGD a montré la présence de 4 petits polypes, de 5 à 15 mm de diamètre, de consistance ferme et de couleur jaunâtre, siégeant sur la muqueuse fundique. Les biopsies avec étude immunohistochimique ont confirmé le diagnostic de tumeurs carcinoïdes gastriques développées sur gastrite fundique chronique atrophique. L’écho-endoscopie n’avait pas montré d’extension pariétale. Le bilan d’extension à distance n’a pas décelé de métastases. Devant le caractère localisé des lésions, nous avons préconisé une résection endoscopique par mucosectomie. L’évolution était bonne sans récidive tumorale avec un recul actuel de 3 ans. 2 e observation : une femme âgée de 30 ans, a bénéficié d’une FOGD, dans le cadre d’une suspicion d’une anémie de Biermer. La FOGD avait montré une muqueuse fundique atrophique avec un polype sessile de 5 mm de diamètre dont l’examen anatomopathologique était en faveur d’une tumeur endocrine bien différenciée. Le bilan d’extension n’a pas décelé d’autres lésions. La tumeur a été réséquée par voie endoscopique avec absence de récidive tumorale (recul actuel de 6 mois).3 e observation : il s’agit d’une femme âgée de 48 ans suivie pour une maladie de Biermer. Suite à la survenue d’épigastralgies, la FOGD a montré la présence de multiples petits polypes, de 6 à 20 mm de taille, siégeant sur la muqueuse fundique. Les biopsies avec étude immunohistochimique ont confirmé le diagnostic de tumeurs carcinoïdes gastriques développées sur gastrite fundique chronique atrophique. Le bilan d’extension à distance n’a pas montré de lésion. Elle a eu une gastrectomie atypique devant l’impossibilité de proposer une résection endoscopique de ces tumeurs multiples. La pièce opératoire a confirmé le diagnostic de tumeur endocrine bien différenciée sur gastrite atrophique avec des marges saines. Elle n’a pas eu de traitement néo-adjuvant. Elle est suivie régulièrement avec contrôle clinico-biologique et endoscopique sans anomalies avec un recul de 3 ans. Conclusion À travers ces trois observations et une revue de la littérature, nous détaillons les différents modes possibles de révélation des tumeurs carcinoïdes gastriques au cours de cette maladie et nous précisons l’intérêt du traitement endoscopique dans la prise en charge de ces tumeurs. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction L’ascite est une manifestation rare de l’hypothyroïdie. Elle est exceptionnellement inaugurale de la maladie avec une fréquence estimée à moins de 1 %. Ceci explique la méconnaissance de cette entité et le retard diagnostique. Nous rapportons l’observation de 3 patients qui ont présenté une hypothyroïdie révélée par une ascite. Observation Observation n o 1 : il s’agit d’une femme âgée de 38 ans, admise pour exploration d’une ascite évoluant depuis 2 mois. L’examen physique avait noté des conjonctives pales et une ascite de moyenne abondance. La ponction du liquide d’ascite a ramené un liquide riche en protides (30 g/L), stérile avec absence de cellules néoplasiques à l’examen cytologique. Le bilan biologique avait objectivé une anémie normochrome normocytaire à 8,8 g/dL et un bilan hépatique normal. L’échographie abdominale ainsi que la tomodensitométrie abdomino-pelvienne avaient montré une ascite de grande abondance isolée. L’examen gynécologique spécialisé était sans anomalies notables. L’échographie cardiaque était normale. Les sérologies de l’hépatite B, C et la sérologie HIV étaient négatives. Les dosages sériques des marqueurs tumoraux étaient normaux. En l’absence d’orientation étiologique, une laparotomie à visée diagnostique était réalisée. L’examen histologique des prélèvements péritonéaux et des biopsies ganglionnaires était normal. La biopsie hépatique n’avait pas objectivé d’anomalie notable. L’évolution était marquée par l’aggravation de l’ascite et l’apparition d’œdèmes des membres inférieurs. Le bilan thyroïdien a montré une hypothyroïdie d’origine périphérique. La patiente était mise sous traitement substitutif avec une bonne évolution clinico-biologique (recul actuel de 6 ans). Observation n o 2 : une femme âgée de 63 ans était admise pour exploration d’une ascite évoluant depuis 4 mois. L’examen physique avait montré un goitre thyroïdien ferme de 2 cm de diamètre sans souffle à l’auscultation et un aspect infiltré de la peau. L’examen cardiovasculaire avait noté une bradycardie à 50 battements/minutes avec un frottement péricardique à l’auscultation. La ponction exploratrice du liquide d’ascite avait montré un liquide exsudatif avec un taux de protide à 44 g/L contenant 280 éléments blancs à prédominance lymphocytaire. Le bilan biologique avait montré une anémie hypochrome microcytaire à 10,7 g/dL associée à une élévation modérée des ASAT. Les sérologies virales B, C et HIV étaient négatives ainsi que le bilan immunologique. L’imagerie abdomino-pelvienne avait montré une ascite libre. L’échographie cardiaque avait montré un épanchement péricardique sans dilatation des cavités droites et une fonction VG conservée à 65 %. Le bilan thyroïdien avait montré une hypothyroïdie. Ainsi, un traitement substitutif à base d’hormones thyroïdiennes était instauré de façon progressive avec une amélioration des signes clinico-biologiques au cours de l’hospitalisation et depuis elle était perdue de vue. Observation n o 3 : un homme âgé de 58 ans aux antécédents d’anémie découverte depuis un an, était admis dans notre service pour ascite évoluant depuis 15 jours. L’examen physique était sans particularités hormis une ascite libre de moyenne abondance. La ponction exploratrice du liquide d’ascite avait montré un taux de protides à 18 g/L (Δ albumine < 11). Le bilan biologique avait montré une anémie hypochrome microcytaire à 11,2 g/dL et une hypoalbuminémie à 28,5 g/L. Les sérologies de l’hépatite B et C étaient négatives. Le bilan immunologique était négatif ainsi que la sérologie de la maladie cœliaque. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien avait montré une ascite libre et des axes vasculaires perméables. Les explorations cardiaques étaient normales. Le bilan thyroïdien était pathologique avec une TSH ultrasensible > 100 mUI/L. Un traitement substitutif était prescrit et l’évolution était marquée par un assèchement de l’ascite et une normalisation du chiffre d’hémoglobine avec un recul de 12 mois. Conclusion Selon nos observations, l’ascite révélatrice d’une hypothyroïdie est exsudative et associée à une anémie. La méconnaissance du diagnostic ou le retard diagnostique, caractéristique de cette présentation inhabituelle, sont source d’explorations inutiles. À travers ces observations, nous recommandons un dosage de la TSH ultrasensible devant toute ascite inexpliquée afin d’éviter un bilan invasif ou l’apparition de complications graves de l’hypothyroïdie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) surviennent le plus souvent chez le sujet jeune entre 15 et 35 ans. Seuls 10 à 15 % des patients sont âgés de plus de 60 ans lors du diagnostic d’une MICI. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant les patients âgés de plus de 60 ans lors du diagnostic d’une MICI et colligés dans notre service entre janvier 2007 et décembre 2015. Pour chaque patient, nous avons précisé les particularités épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutives de sa maladie. Résultats Au cours de la période d’étude, le diagnostic de MICI était retenu chez 120 patients. Ainsi, la fréquence de MICI chez les sujets âgés de plus de 60 ans était de 14 %. Nos patients étaient répartis en 10 hommes et 7 femmes avec un âge moyen de 74,8 ans (62–90). Il s’agissait d’une RCH chez 11 patients, une maladie de Crohn chez 4 patients et d’une colite inclassable chez les 2 autres patients. Deux patients avaient des antécédents familiaux de MICI. Près de 30 % de nos patients avaient une présentation clinique atypique. Tous nos patients étaient en poussée lors du diagnostic de la MICI, il s’agissait d’une poussée modérée dans la majorité des cas (82,3 %) et d’une poussée sévère dans les autres cas. Parmi nos malades, 2 patients (11,7 %) avaient un IMC < 18 kg/m 2 . Lors du diagnostic, parmi nos patients, 66,7 % avaient une hypoalbuminémie et 52,9 % avaient une CRP élevée. L’évolution était le plus souvent favorable avec un nombre moyen de poussée/an de 0,48 et de poussée sévère/an de 0,53. Deux patients seulement ont nécessité le recours aux immunosuppresseurs pour le traitement d’entretien avec une durée moyenne de 40 mois (11–72). Aucun patient n’a reçu de biothérapie. Conclusion Les MICI chez les sujets âgés sont caractérisées par une présentation atypique dans 30 % des cas et une évolution relativement peu sévère nécessitant rarement le recours aux immunosuppresseurs. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Introduction L’atteinte hépatique au cours de l’hyperthyroïdie, généralement due à la thyréotoxicose ou à la toxicité des antithyroïdiens de synthèse, est le plus souvent asymptomatique. Nous rapportons le cas d’une hépatite aiguë ictérique révélant une hyperthyroïdie. Observation Patiente âgée de 48 ans hospitalisée devant l’apparition d’un ictère cutanéomuqueux évoluant depuis 15 j associé à un prurit généralisé. Le bilan biologique hépatique a révélé une cytolyse à 20 * la normale prédominant sur les ASAT associée à une cholestase à 2 * la normale et une élévation de la bilirubinémie à 428 μmol/L à prédominance conjuguée. L’échographie abdominale était normale. Les sérologies virales B et C ainsi que le bilan immunologique étaient négatifs. L’examen physique a révélé une tachycardie sinusale à 180 battements/min associés à un goitre thyroïdien. Le bilan thyroïdien a révélé un taux plasmatique élevé de la FT4 à 62 ng/dL et un taux plasmatique indétectable de la TSH (< 0,01 U/L). Les anticorps anti-thyroïdiens étaient négatifs. La scintigraphie thyroïdienne a montré une fixation homogène à 72 %. La biopsie hépatique, réalisée dans le cadre du diagnostic différentiel avec une hépatopathie auto-immune, a révélé une inflammation portale modérée. La patiente a bénéficié d’un traitement par β-bloquants et d’une cure d’irathérapie à l’iode 131 (10 mCi). L’évolution était marquée par la disparition de l’ictère et du prurit, la régression nette des anomalies du bilan hépatique (persistance d’une cytolyse à 2 * la normale) et la survenue ultérieure d’une hypothyroïdie supplémentée par LT4 à la dose de 100 mg/j (recul actuel de 18 mois). Conclusion Notre observation illustre la possibilité de la survenue d’une hépatite aiguë symptomatique lors d’une thyréotoxicose ce qui impose la recherche de signes cliniques et biologiques de l’hyperthyroïdie devant une hépatite aiguë inexpliquée. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La sarcopénie ou perte de masse musculaire est de plus en plus reconnue comme un facteur influençant le pronostic de la maladie de Crohn. Cependant, son rôle en tant que facteur prédictif des complications sévères reste à mieux comprendre. Cette étude vise à évaluer l'impact de la sarcopénie radiologique sur l'apparition d'événements péjoratifs chez les patients atteints de Crohn. Nous avons réalisé une étude prospective entre 2020 et 2023 sur des patients atteints de la maladie de Crohn ayant bénéficié de deux IRM abdominales, réalisées à des intervalles de temps variables. La sarcopénie radiologique a été évaluée en utilisant l'indice total du psoas (TPI), calculé à partir de la surface des muscles psoas au niveau de la troisième vertèbre lombaire (L3). Les patients, dont le TPI, ajusté en fonction du sexe, était inférieur au quartile le plus bas, ont été considérés comme sarcopéniques. Les facteurs d'évolution entre les deux IRM, tels que l'introduction de nouveaux traitements, les hospitalisations, la survenue de complications (sténoses, fistules intra-abdominales, abcès, lésions anopérinéales, etc.), ainsi que le recours à la chirurgie, ont été analysés. L'étude a inclus 101 patients, avec un ratio hommes/femmes de 0,94 et un âge moyen de 44,13 ± 14,29 ans. La TPI moyenne lors du premier IRM était de 654,18 mm2/m2 chez les hommes et de 459,34 mm2/m2 chez les femmes (p < 0,001). La sarcopénie radiologique a été observée chez 24,8 % des patients. Durant la période d'étude entre les deux IRM, 16,8 % des patients ont développé une sténose intestinale, 3 % des fistules intra-abdominales, 4 % des abcès (dont 3 intra-abdominaux et 1 pelvien), et 12,9 % ont présenté de nouvelles lésions anopérinéales. De plus, 14,9 % ont nécessité une intervention chirurgicale digestive (7 périnéales et 10 abdominales). Une escalade thérapeutique a été notée, avec l'introduction de thiopurines chez 9,9 % des patients, un traitement anti-TNF chez 28,7 %, l'optimisation des anti-TNF chez 18 %, et un switch vers un autre anti-TNF chez 10,3 %. L'analyse multivariée a révélé une association significative entre la sarcopénie et la survenue de sténoses intestinales (p = 0,02 ; OR = 5,26 ; IC 95 % [1,30–21,27]), confirmant le rôle potentiel de la sarcopénie comme facteur prédictif d'événements péjoratifs. La sarcopénie est un facteur indépendant associé à un risque accru de complications sévères, telles que les sténoses intestinales, chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Ces résultats suggèrent que la surveillance de la masse musculaire, notamment par l'évaluation du TPI, pourrait jouer un rôle clé dans la gestion proactive des patients et la prévention des complications. Des études supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et explorer les stratégies d'intervention ciblant la sarcopénie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Les anticorps anti-cytoplasme des neutrophiles (pANCA) et les anticorps anti-saccharomyces cerevisiae (ASCA) sont des marqueurs sérologiques associés respectivement à la rectocolite hémorragique (RCH) et à la maladie de Crohn (MC). Le but de notre étude est de déterminer l'association entre la positivité des pANCA et des ASCA et la réponse aux anti-TNF chez les patients atteints de MICI. Il s'agit d'étude rétrospective incluant les patients atteints de MICI, traités par des anti-TNF de 2007 à 2023. Les données démographiques, les caractéristiques des MICI, les paramètres biologiques, endoscopiques et la calprotectine fécale ont été recueillis. La recherche des pANCA et des ASCA a été effectuée avant l'initiation des anti-TNF. L'évaluation thérapeutique a suivi la stratégie STRIDE-II. Cent-seize patients inclus. Le sexe-ratio était de 1,36. L'âge moyen au moment de l'introduction des anti-TNF était de 30,94 ± 12,21 ans. Parmi eux, 70,7 % ont une MC et 29,3 % ont une RCH. La localisation iléocolique était la plus fréquente (50,0 %). L'introduction des anti-TNF était motivée par une réponse inadéquate aux traitements conventionnels (32,8 %), des manifestations anopérinéales (30,2 %) et un phénotype fistulisant (14,7 %). L'infliximab était le médicament le plus prescrit (88,8 %) en combothérapie dans 77,6 %. La durée moyenne de suivi était de 42,48 mois. Les pANCA ont été recherchés chez 42 patients atteints de MC (51,2 %) et 15 patients atteints de RCH (44,1 %), avec une positivité de 11,9 % chez les MC et 60 % chez les RCH. Les ASCA ont été recherchés chez 24 patients atteints de MC (29,3 %) et 6 patients atteints de RCH (17,6 %), avec une positivité de 58,3 % chez les MC et 16,7 % chez les RCH. Une non-réponse primaire a été observée chez 24,1 % des patients, plus fréquente dans la RCH (p < 0,001). Une perte de réponse secondaire a été observée dans 45,1 % des cas sans différence significative entre MC et RCH. Pour les patients atteints de MC ou de RCH, aucune association significative n'a été trouvée entre la positivité des pANCA ou des ASCA et la non-réponse primaire ou la perte de réponse secondaire aux anti-TNF. Notre étude ne soutient pas l'hypothèse selon laquelle la positivité des PANCA et des ASCA peut prédire de manière fiable la réponse aux anti-TNF chez les patients atteints de MICI. Ces résultats révèlent la complexité de la réponse thérapeutique et soulignent le besoin d'études supplémentaires pour mieux comprendre les facteurs influençant l'efficacité des traitements biologiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, présente une hétérogénéité clinique marquée. La classification de Montréal permet de catégoriser les patients selon l'âge au diagnostic, la localisation de la maladie et le type de comportement clinique, ce qui influence les approches thérapeutiques. La sarcopénie, ou perte de masse musculaire, est une complication fréquente mais sous-évaluée de la maladie de Crohn. Cette étude cherche à déterminer les différences de la masse musculaire selon les différents phénotypes définis par la classification de Montréal. Nous avons effectué une revue rétrospective des dossiers médicaux de patients diagnostiqués avec la maladie de Crohn ayant subi une imagerie par résonance magnétique (IRM) abdominale. La masse musculaire a été définie par un indice de psoas total (TPI) ajusté en fonction du sexe. Les patients ont été classés selon la classification de Montréal, prenant en compte l'âge au diagnostic, la localisation de la maladie et le type de comportement de la maladie (inflammatoire, sténosant, ou pénétrant). L'étude a inclus 101 patients. Selon la classification de Montréal, les patients ont été répartis en trois groupes d'âge : classe A1 (< 17 ans, 4 %), classe A2 (17–40 ans, 62,4 %) et classe A3 (> 40 ans, 33,6 %). Les localisations de la maladie étaient : iléale (L1) chez 42 patients (41,6 %), colique (L2) chez 17 patients (16,8 %) et iléocolique (L3) chez 42 patients (41,6 %). Les phénotypes inflammatoire (B1), sténosant (B2) et pénétrant (B3) étaient respectivement observés chez 39,6 %, 27,7 % et 9,9 % des patients. Trente-huit patients (37,6 %) présentaient des lésions anopérinéales. L'analyse des corrélations a révélé que le TPI moyen ne montrait pas de corrélation significative avec l'âge au diagnostic, la localisation ou le type de phénotype de la maladie selon la classification de Montréal (p > 0,05). L'absence de corrélation significative entre la masse musculaire et les phénotypes de la maladie de Crohn selon la classification de Montréal souligne la complexité de la maladie. Cela suggère que la perte musculaire chez ces patients pourrait être due à divers facteurs, et qu'une approche plus globale et personnalisée est nécessaire pour une gestion efficace. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La sarcopénie, définie comme une perte de masse musculaire, est une complication fréquente chez les patients atteints de la maladie de Crohn (MC). Cependant, la réversibilité de cette condition reste mal explorée. Cette étude se propose d'examiner l'évolution de la sarcopénie chez les patients atteints de MC, en particulier en lien avec l'utilisation des traitements anti-TNFα et d'autres facteurs cliniques. Nous avons réalisé une étude prospective entre 2020 et 2023 sur des patients atteints de la maladie de Crohn ayant bénéficié de deux IRM abdominales, réalisées à des intervalles de temps variables. L'indice totale du muscle psoas (Total Psoas Index – TPI) a été mesurée lors des deux examens afin de calculer la variation de l'indice total du psoas (ΔTPI) : ΔTPI = TPI IRM2 – TPI IRM1. La sarcopénie radiologique était définie par un TPI inférieur au quartile le plus bas, ajusté selon le sexe. Les facteurs potentiellement influençant cette variation ont été étudiés, tels que l'introduction de nouveaux traitements, le sevrage du tabac, la variation de l'indice de masse corporelle (IMC), les hospitalisations, ainsi que la survenue de complications (sténoses, fistules intra-abdominale, abcès, lésions ano-périnéales...), et le recours à la chirurgie. L'étude a inclus 101 patients, avec un ratio hommes/femmes de 0,94 et un âge moyen de 44,13 ± 14,29 ans. Le phénotype inflammatoire (B1) était majoritaire, représentant 39,6 % des cas. Lors de la première IRM, la TPI moyenne était de 654,18 mm2/m2 (±193,46) chez les hommes et de 459,34 mm2/m2 (±136,15) chez les femmes (p < 0,001), avec des valeurs extrêmes variant de 197,27 mm2/m2 à 1267,01 mm2/m2. La sarcopénie radiologique était présente chez 24,8 % des patients. La deuxième IRM a été réalisée en moyenne 14,88 ± 7,89 mois après la première. Entre les deux IRMs, le sevrage tabagique a été atteint chez 13 patients, 16,8 % des patients ont développé une sténose intestinale, tandis que 14,9 % ont nécessité une intervention chirurgicale digestive. Une escalade thérapeutique a été observée, avec l'introduction de thiopurines chez 9,9 % des patients, l'initiation d'un traitement anti-TNF chez 28,7 %, l'optimisation des anti-TNF chez 18 %, et un switch vers un autre anti-TNF chez 10,3 %. Lors de la deuxième IRM, la TPI moyenne était de 550,18 ± 180,1 mm2/m2, avec des valeurs extrêmes allant de 160,16 mm2/m2 à 1037,89 mm2/m2. La variation moyenne du TPI (ΔTPI) était de −3,68 ± 98,13 mm2/m2, avec des variations individuelles comprises entre −320,72 mm2/m2 et 284,08 mm2/m2. L'analyse multivariée a mis en évidence plusieurs facteurs associés à l'évolution du TPI. L'utilisation d'anti-TNFα a été significativement corrélée à une augmentation de la masse musculaire (p = 0,002, OR = 0,29, IC 95 % [22,89 ; 103,4]). De même, une augmentation de l'IMC a été associée à une amélioration du TPI (p = 0,012, OR = 0,24, IC 95 % [2,06 ; 16,2]). En revanche, l'hospitalisation a été associée à une diminution significative du TPI (p = 0,005, OR = −0,26, IC 95 % [−131,57 ; −24]). La sarcopénie chez les patients atteints de la maladie de Crohn n'est pas une condition définitive et peut être réversible, en particulier sous traitement par anti-TNFα et avec une augmentation de l'IMC. Cependant, l'hospitalisation semble aggraver la perte musculaire, soulignant l'importance d'une prise en charge proactive et intégrée pour optimiser la réversibilité de la sarcopénie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La dysphagie est un motif fréquent de consultation en gastro-entérologie. Elle est considérée comme un symptôme d'alarme imposant le recours à l'endoscopie quelle que soit la présentation clinique. L'endoscopie est un examen essentiel pour éliminer une lésion organique : cancer de l'œsophage, œsophagite peptique, sténose peptique, achalasie de l'œsophage évoluée, elle peut avoir également un intérêt thérapeutique. Le but de ce travail est de décrire le profil étiologique de la dysphagie. Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant 300 patients présentant une dysphagie sur une période de 6 ans allant de juin 2018 au juin 2024, qui ont bénéficié d'une fibroscopie. Nos patients ont été répartis en 151 hommes et 149 femmes avec un sexe-ratio H/F = 1,01. L'âge moyen est de 57 ans (avec des extrêmes entre 16 et 92 ans). La dysphagie était basse dans 97 %, d'allure organique dans 90 %, mixte dans 8 % et fonctionnelle dans 2 %. Les signes associés étaient : l'altération de l'état général (9 cas), les vomissements (3 cas), le reflux gastro-œsophagien (16 cas) et les épigastralgies (29 cas), les régurgitations (5 cas), hoquet (1 cas), dysphonie (1 cas) et aucun cas d'hémorragie haute. La fibroscopie était normale dans 111 cas (37 %) dont 70 patients ont bénéficié de biopsies : muqueuse œsophagienne normale (65 cas) et une œsophagite a éosinophile (5 cas). La fibroscopie a montré des lésions pathologiques dans 189 cas (63 %). L'origine peptique a été prédominante retrouvée dans 70 cas (23,3 %) et classée selon la classification de Savary-Miller : S1 dans 13 cas (4,3 %), S2 : 29cas (9,6 %), S3 :15 cas (5 %), S4 sténose : 13 cas (4,3 %), endo-brachy-œsophage : 3 cas (1 %), l'origine tumorale a été retrouvée dans 12 cas (4 %) : tumeur de l'œsophage dans 5 cas (1,66 %), un processus du cardia dans 4 cas (1,33 %), tumeur gastrique dans 3 cas (1 %), l'œsophagite candidosique dans 15 cas (5 %), un aspect de méga-œsophage dans 10 cas (3,3 %), aspect pseudo-trachéal dans 9 cas (3 %), une compression extrinsèque dans 8 cas (2,6 %), un syndrome de Plummer Vinson dans 7 cas (2,3 %), anneau de Schatzki dans 6 cas (2 %), un corps étranger impacté dans l'œsophage dans 4 cas (1,33 %), polype œsophagien : 3 cas (1 %). L'œsophagite peptique est une complication fréquente du reflux gastro-œsophagien qui présente l'étiologie la plus fréquente dans notre contexte. L'endoscopie digestive haute doit être réalisée devant toute dysphagie dans un but diagnostique et parfois thérapeutique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie auto-immune déclenchée par l'ingestion de gluten chez les individus génétiquement prédisposés. Elle se manifeste par des symptômes variés, allant des formes classiques, généralement observées chez l'enfant, à des formes atypiques ou asymptomatiques chez l'adulte. Notre objectif est de décrire les circonstances de découverte de la MC chez l'adulte. Il s'agit d'une étude transversale réalisée entre janvier 2023 et juin 2024 dans un service de gastroentérologie, incluant tous les patients diagnostiqués avec une maladie cœliaque. Le diagnostic a été confirmé par l'analyse anatomopathologique selon la classification de Marsh, avec un score ≥ 3b. Nous avons recueilli les données cliniques, biologiques, endoscopiques et histologiques des patients. Nous avons inclus 31 patients, dont 71 % de femmes. L'âge moyen des patients était de 37,5 ± 12,9 ans. Des antécédents familiaux de maladie cœliaque ont été rapportés dans 9,7 % des cas. Les principales indications de la fibroscopie étaient l'anémie ferriprive (54,8 %, n = 17), la diarrhée chronique (45,2 %, n = 14) et une perte de poids inexpliquée (19,4 %, n = 6). Neuf patients (29 %) ont également signalé des épigastralgies. Par ailleurs, deux patients ont été dépistés dans le cadre d'un bilan pour maladie auto-immune, notamment le diabète de type 1, et une atrophie duodénale fortuite a été découverte chez trois patients (9,7 %) lors de l'endoscopie. La sérologie cœliaque était positive chez 60 % des patients. Sur le plan endoscopique, une diminution des plis duodénaux a été observée chez 48,4 % des patients (n = 15), un aspect en mosaïque du duodénum dans 41,9 % des cas (n = 13), des plis duodénaux crénelés dans 29 % des cas (n = 9) et un duodénum d'aspect normal chez 19,4 % des patients (n = 6). L'infection à Helicobacter pylori a été détectée chez 50 % des patients. Notre étude montre que la maladie cœliaque peut se manifester par une grande variété de symptômes, les plus fréquents étant l'anémie ferriprive et la diarrhée chronique. Le dépistage systématique dans le cadre des maladies auto-immunes s'avère pertinent pour identifier des formes asymptomatiques ou atypiques de la maladie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'anémie ferriprive constitue un problème majeur de santé publique en Tunisie, touchant près d'un tiers de la population. Sa prévalence élevée en fait l'un des motifs de consultation les plus fréquents en gastro-entérologie imposant souvent une exploration par endoscopie digestive haute même en l'absence de symptômes digestifs évidents. L'objectif de notre travail était d'étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, et les anomalies retrouvées dans l'endoscopie œso-gastro-duodénale faite dans le cadre du bilan étiologique d'une anémie ferriprive. Il s'agit d'une étude rétrospective réalisée dans un service de gastro-entérologie sur une période allant de janvier 2014 jusqu'au décembre 2023. Nous avons inclus les patients ayant eu une endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) pour une anémie ferriprive. Les différentes données épidémiologiques, cliniques, biologiques et endoscopiques ont été relevées. Nous avons inclus 926 patients. L'âge moyen au moment de l'exploration était de 51,86 ans (13–94 ans). Le sexe-ratio homme/femme était de 0,53. Parmi ces patients, 178 (17,2 %) présentaient des épigastralgies, 22 (2,4 %) avaient une diarrhée chronique, 10 (1,1 %) avaient une dysphagie, et 13 (1,4 %) présentaient une altération de l'état général. La prise d'anticoagulants et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens a été retrouvée respectivement dans 22 cas (2,8 %), 9 cas (1 %). Le taux médian d'hb était de 7,3 g/dL avec des extrêmes allant de 3 à 11,9 g/dL. Au terme de l'enquête étiologique, l'EOGD était strictement normale dans 30,8 % des cas (n = 285). Des lésions digestives ont étés retrouvées à la EOGD dans 69,2 % des cas dominée par la gastropathie congestive dans 32,4 % cas (n = 300). L'EOGD a révélé un ulcère bulbaire dans 4,5 % des (n = 42), des varices œsophagiennes dans 4,3 % des cas (n = 40), une œsophagite peptique dans 6,1 % des cas (n = 61), un aspect de diminution de la hauteur des plis duodénaux dans 3,3 % des cas (n = 31), un processus néoplasique dans 1,3 % des cas (n = 12) et une angiodysplasie gastrique dans 0,9 %des cas (n = 8). L'anémie ferriprive est le plus souvent secondaire à une cause digestive. De ce fait, l'endoscopie digestive haute occupe une place très intéressante dans la détection de lésion susceptible d'être responsable d'un saignement occulte souvent méconnu. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La gastrite granulomateuse est une pathologie rare, caractérisée par la présence de granulomes dans la muqueuse gastrique. Le but de notre étude est d'évaluer les caractéristiques cliniques des patients et de déterminer les étiologies des gastrites granulomateuses. Il s'agit d'une étude rétrospective incluant tous les patients hospitalisés dans notre service d'hépatogastroentérologie de Sfax entre janvier 2006 et juin 2023 et ayant une gastrite granulomateuse. Pour chaque patient, nous avons précisé les données épidémiologiques et clinicobiologique ainsi l'étiologie retenue. Notre étude a inclus 10 patients : 4 femmes et 6 hommes ; l'âge moyen était 34 ans (19–58 ans). 2 patients ont rapporté des épigastralgies. L'examen physique était normal chez tous les patients. La FOGD était indiquée dans le cadre du bilan d'une pathologie déjà connue chez 8 patients et pour l'exploration d'épigastralgie chez 2 patients. L'endoscopie a objectivé une gastropathie congestive dans 4 cas, gastropathie ulcérée dans 3 cas, gastropathie atrophique chez 3 cas. L'atteinte était pangastrique chez 6 patients. L'aspect hyperplasique des plis fundique était noté chez 2 patients. Une duodénite ulcérée associée était présente chez 3 patients. Une œsophagite ulcérée associée était retrouvée chez 2 patients. À l'histologie, tous les granulomes gastriques étaient sans nécroses caséeuses. Deux cas de duodénite granulomateuse associée ont été retrouvés. Les étiologies étaient une maladie de Crohn chez 8 patients un cas de sarcoïdose et un cas de tuberculose. Le traitement préconisé était celui de l'étiologie. Une fibroscopie de contrôle était réalisée chez 4 patients à deux ans et à quatre ans, le même aspect endoscopique était noté. Aux biopsies de contrôle, il n'y avait plus de granulome. La gastrite granulomateuse est une pathologie rare. Le tableau clinique est polymorphe. Le diagnostic final de gastrite granulomateuse est basé sur les résultats endoscopiques et histologiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La présence d'auto-anticorps antinucléaires (AAN) lors du bilan préalable à l'administration des anti-TNF chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) suscite un débat quant à son impact sur la réponse thérapeutique. Certaines études ont suggéré une réduction de l'efficacité des anti-TNF chez les patients présentant des AAN positifs, tandis que d'autres n'ont pas établi de corrélation significative. Nous avons réalisé une étude rétrospective et analytique incluant 116 patients suivis pour une MICI et traités par biothérapie. Les données épidémiologiques, caractéristiques de la MICI, paramètres biologiques, endoscopiques, ainsi que la calprotectine fécale ont été recueillis. Les AAN ont été recherchés au bilan pré-anti-TNF. L'évaluation thérapeutique a suivi la stratégie STRIDE-II. L'analyse de corrélation entre la positivité des AAN et la réponse aux anti-TNF a été effectuée. 116 patients ont été inclus. Le sex-ratio (F/H) était de 1,36. L'âge moyen au moment d'introduction des anti-TNF était de 30,94 ± 12,21 ans. 70,7 % des patients avaient une maladie de Crohn (MC) et 29,3 % avaient une RCH. La localisation iléocolique était la plus fréquente (50,0 %). Les manifestations extra-intestinales étaient présentes chez 13,8 % des patients. 19,8 % des patients étaient des fumeurs actifs. L'introduction des anti-TNF était motivée par une réponse inadéquate aux traitements conventionnels dans 32,8 %, des manifestations Ano périnéales dans 30,2 % et un phénotype fistulisant dans 14,7 %. L'infliximab était le plus prescrit (88,8 %), en association avec la combothérapie dans 77,6 %. La durée moyenne de suivi était de 42,48 mois. Les auto-anticorps antinucléaires (AAN) ont été recherchés lors du bilan préalable à l'administration d'anti-TNF chez 95 d'entre eux, représentant ainsi 81,9 % de la cohorte. Parmi ces patients, 32,8 % étaient positifs pour les AAN. L'analyse de corrélation entre la positivité des AAN et la réponse aux anti-TNF a été effectuée comme suit : Pour l'ensemble des patients atteints de MICI : La non-réponse primaire n'était pas significativement associée à la positivité des AAN (p = 0,173). De même, il n'y avait pas de corrélation significative entre la positivité des AAN et la perte de réponse secondaire (p = 0,089). Lorsque nous avons stratifié les résultats par groupe de maladie : Pour le groupe RCH, la positivité des AAN n'était pas significativement associée à la non-réponse primaire (p = 0,318) ou à la perte de réponse secondaire (p = 0,432). De même, pour le groupe de patients atteints de maladie de Crohn, la positivité des AAN n'était pas significativement associée à la non-réponse primaire (p = 0,418) ou à la perte de réponse secondaire (p = 0,144). Notre étude ne soutient pas l'hypothèse selon laquelle la positivité des auto-anticorps antinucléaires (AAN) peut prédire de manière fiable la réponse aux anti-TNF chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Ces résultats soulignent la complexité de la réponse thérapeutique dans cette population et appellent à des investigations supplémentaires pour comprendre les facteurs influençant l'efficacité des traitements biologiques dans les MICI. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'anémie ferriprive ou anémie sidéropénique est une indication très courante de l'endoscopie œso-gastroduodénale (EOGD). Le but de notre étude était de déterminer l'intérêt des biopsies systématiques chez les patients présentant une anémie ferriprive et chez lesquels l'endoscopie haute était normale. Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective rassemblant tous les patients atteints d'anémie ferriprive avec EOGD normale et ayant eu des biopsies gastriques et/ou duodénales systématiques, au service d'hépato-gastro-entérologie du CHU Hédi Chaker sur une période de 4 ans (2020–2023). 61 patients ont été inclus dans notre étude. L'âge moyen était de 46,7 ± 23,6 ans. Le sex-ratio H/F était de 0,3. Tous nos patients présentaient une anémie ferriprive. En plus de l'anémie, 31 % avaient des épigastralgies, 19,6 % avaient une diarrhée chronique, 1 patient avait une hématémèse et 1 patient avait un amaigrissement important. Des biopsies gastriques ont été réalisées dans 57,3 %, des biopsies duodénales dans 86,8 % et 1 patient a eu des biopsies bulbaires en plus des biopsies duodénales. L'examen histologique des biopsies antrales (35 patients) a révélé la présence d'une gastrite atrophique légère à modérée (dans 31,4 % et d'une gastrite non atrophique dans 68,6 %). La présence d'Helicobacter pylori a été notée dans 60 % des cas. Une métaplasie intestinale a été notée dans 2 cas. Pour les biopsies fundiques (32 patients), une gastrite atrophique légère a été notée chez 2 patients et une gastrite non atrophique chez 30 patients. Une seule biopsie a révélé une métaplasie intestinale focale. L'examen histologique des biopsies duodénales (53 patients) a montré une duodénite chronique légère à modérée, une duodénite aiguë et une maladie cœliaque (Marsh III) dans respectivement 20,7 %, 7,7 % et 5,6 % des cas. Elles étaient normales dans 68 % des cas. La réalisation systématique de biopsies gastriques et duodénales s'avère être pertinente dans l'évaluation des patients présentant une anémie ferriprive avec une EOGD normale. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Les médicaments anti-TNF sont couramment utilisés pour le traitement des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI). Cependant, leur effet sur le poids corporel des patients reste controversé. Cette étude vise à évaluer l'impact des médicaments anti-TNF sur le poids des patients atteints de MICI. Nous avons mené une étude rétrospective incluant 116 patients atteints de MICI traités par des anti-TNF de 2007 à 2023. Nous avons analysé les données démographiques, les caractéristiques de la maladie et les variations de poids corporel avant et après le traitement par les anti-TNF. Cent seize patients ont été inclus. 57,8 % étaient de sexe masculin. L'âge moyen était de 39,29 ans [14 à 76 ans]. 19,8 % d'entre eux étaient tabagiques. 70,7 % des patients avaient une maladie de Crohn (MC) et 29,3 % une rectocolite hémorragique (RCH). L'infliximab était le médicament anti-TNF le plus utilisé (88,8 %). Une combo thérapie était associée dans 77,6 % des cas. La durée moyenne du traitement par anti-TNF était de 44,86 mois (3,7 ans). À l'introduction des anti-TNF, la moyenne de poids était de 60,26 kg [34–104] et celle de l'IMC était de 20,82 kg/m2 [14–39], avec une répartition des indices de masse corporelle (IMC) montrant que 30,2 % étaient maigres, 52,6 % avaient un poids normal, 15,5 % étaient en surpoids et 1,7 % des patients étaient obèses. Sous anti-TNF, une variation de poids était observée chez 92,2 % des patients avec une prise de poids moyenne de 2,86 ± 8,55 kg. Parmi eux, une variation de poids de plus de 10 % a été observée dans 38 % des cas. La prise de poids était corrélée positivement avec la durée sous anti-TNF (p = 0,000), la maladie de Crohn (p = 0,024) le sexe féminin (p = 0,043), inversement corrélée à l'activité de la maladie (p = 0,001). Aucune corrélation n'a été trouvée avec le l'âge, la consommation du tabac et la durée de la maladie. Notre étude suggère que les anti-TNF peuvent avoir un effet variable sur le poids corporel des patients atteints de MICI. Bien que des corrélations significatives aient été identifiées, il est crucial de souligner que l'absence d'enquête alimentaire constitue une limite de cette recherche. Une surveillance attentive du poids est recommandée, en particulier chez les femmes et les patients atteints de la maladie de Crohn. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et guider la prise en charge clinique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La prévalence croissante des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) et de l'obésité à l'échelle mondiale soulève des questions sur l'interrelation entre ces deux conditions. Notre étude vise à évaluer l'impact de l'obésité sur la réponse thérapeutique aux médicaments anti-TNF chez les patients atteints de MICI. Nous avons mené une étude rétrospective et analytique, incluant tous les patients suivis pour une MICI et traités par une biothérapie. Nous avons recueilli des données épidémiologiques, les caractéristiques de la MICI, ainsi que des paramètres biologiques et endoscopiques, y compris la calprotectine fécale. L'évaluation thérapeutique était effectuée selon la stratégie STRIDE-II. Nous avons inclus 116 patients, avec un sex-ratio (F/H) de 1,36. 70,7 % des patients avaient une maladie de Crohn (MC). La localisation iléocolique était la plus présente dans 50,0 %. Les manifestations extra-intestinales étaient présentes chez 13,8 % des patients. 19,8 % des patients étaient tabagiques. L'introduction des anti-TNF était motivée par une réponse inadéquate aux traitements conventionnels dans 32,8 %, des manifestations anopérinéales dans 30,2 % et un phénotype fistulisant dans 14,7 %. L'infliximab était le plus prescrit (88,8 %), en association avec la combothérapie dans 77,6 %. La durée moyenne de suivi était de 42,48 mois. À l'introduction des anti-TNF, l'âge moyen était de 30,94 ±12,21 ans, avec une répartition des indices de masse corporelle (IMC) montrant que 30,2 % étaient maigres, 52,6 % avaient un poids normal, 15,5 % étaient en surpoids et 1,7 % des patients étaient obèses. La non-réponse primaire a été observée chez 25 % des patients, sans corrélation avec le poids. Cependant, la perte de réponse secondaire était significativement corrélée à l'IMC initial chez les patients atteints de maladie de Crohn (p = 0,04) et inversement corrélée à la prise de poids sous anti-TNF (p = 0,00) sans corrélation pour les patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH). Nos résultats suggèrent que l'obésité peut compromettre l'efficacité des anti-TNF chez les patients atteints de maladie de Crohn. Cette observation souligne l'importance de considérer le statut pondéral lors de la prise en charge thérapeutique de ces patients et met en lumière la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à cette relation. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La sclérodermie systémique est une maladie rare associant une vasculopathie, une fibrose tissulaire ainsi qu'une auto-immunité. L'atteinte digestive au cours de la sclérodermie systémique est fréquente et survient chez 70 à 90 % des patients. À ce jour, l'indication de réaliser une endoscopie œso-gastro-duodenale (EOGD) repose sur l'appréciation du clinicien faute de recommandations claires. Le but de notre étude est de décrire les lésions endoscopiques hautes chez des patients atteints de sclérodermie systémique. Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients ayant une sclérodermie systémique dont une endoscopie œso-gastro-duodenale (EOGD) était pratiquée au service d'hépato-gastro-entérologie du centre hospitalo-universitaire Hédi Chaker de Sfax pendant une période de 10 ans entre janvier 2013 et août 2023. Il s'agit de 23 femmes d'âge moyen 50 ± 10,2 ans. Des symptômes digestifs étaient présents dans 68 % des cas, principalement le pyrosis et la dysphagie, observés respectivement dans 50 % et 33 % des cas. Des lésions endoscopiques ont été observées chez 82 % des patients, y compris chez 60 % de ceux qui étaient asymptomatiques. L'atteinte œsophagienne était présente dans 65 % des cas, avec une prédominance de l'œsophagite peptique, de la hernie hiatale et de l'endobrachyœsophage, observées respectivement dans 40 %, 20 %, et 13 % des cas. Une sténose œsophagienne a été observée chez un patient. L'atteinte gastrique était présente dans 26 % des cas, principalement sous la forme d'une gastropathie congestive, observée dans 50 % des cas. Un ulcère bulbaire a été observé chez un patient. Cette étude souligne l'importance du dépistage systématique des lésions gastro-intestinales hautes chez les patients atteints de sclérodermie systémique afin de prévenir les complications et d'améliorer leur qualité de vie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'Adalimumab, est un anti-TNFα utilisé dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) : la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Il est généralement bien toléré. Néanmoins, quelques effets indésirables peuvent être rencontrés notamment la thrombopénie auto-immune induite par les anti-TNFα. Nous rapportons le cas d'une jeune femme de 19 ans suivie pour une RCH pancolique, initialement traitée par corticothérapie orale puis par Adalimumab en raison d'une forme chronique active. Le schéma d'induction a été reçu comme suit : 160 mg à S0, 80 mg à S2 et 40 mg à S4. Lors de la 3e injection d'Adalimumab soit à S4, nous avons constaté une thrombopénie sévère à 27 × 103/μL qui a persisté à la 4e injection soit à S6. Le traitement a été alors interrompu. L'enquête étiologique a comporté une échographie abdominale revenue normale, les sérologies de l'hépatite B (VHB) et C (VHC) ainsi que celle du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui étaient négatives. Les sérologies du cytomégalovirus (CMV), Epstein Barr virus (EBV), Herpès Simplex virus (HSV) et varicelle–zona virus (VZV) ont été en faveur d'une immunité ancienne. Les anticorps anti-nucléaires (AAN) étaient négatifs. La ponction sternale a révélé une moelle normale, en faveur d'une thrombopénie périphérique. L'évolution a été marquée par l'aggravation de la thrombopénie avec un taux de plaquettes à 6 × 103/μL motivant des transfusions itératives de concentrés plaquettaires malgré un arrêt de l'Adalimumab de 5 semaines. Le diagnostic d'une thrombopénie auto-immune induite par l'Adalimumab a été évoqué. Une corticothérapie orale à la dose de 1 mg/kg/j a conduit à une ascension du taux de plaquettes dès le 3e jour de traitement avec normalisation au 7e jour, confirmant le diagnostic. La thrombopénie auto-immune induite par l'Adalimumab est une complication extrêmement rare. Le cas de notre patiente souligne l'importance de la vigilance quant aux anomalies hématologiques au cours du traitement par anti-TNFα. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La cholangite biliaire primitive (CBP) est une hépatopathie auto-immune dont le traitement de référence est l'acide ursodésoxycholique (AUDC). Ce traitement permet en général de ralentir l'évolution de la maladie et d'améliorer la survie. Toutefois, des complications peuvent survenir. Le but de notre travail est de déterminer les facteurs prédictifs de survenue de complications sous traitement, au cours de la CBP. Il s'agit d'une étude rétrospective incluant les patients atteints de CBP, colligés dans notre service entre janvier 1998 et décembre 2017. Le diagnostic de CBP était retenu sur les critères biologiques, immunologiques et histologiques de Paris. L'AUDC est administré à la dose recommandée (13–15 mg/kg/j) chez tous les patients ayant une CBP confirmée. Les données épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutives ont été précisées puis une analyse statistique à l'aide d'un logiciel SPSS a été réalisée (p significatif si ≤ 0,05). Nous avons colligé 44 femmes (95,7 %) et 2 hommes (4,3 %) d'âge moyen de 57,2 ± 12,1 ans avec des extrêmes entre 25 et 84 ans. Sous traitement, 14 patients (30,4 %) ont présenté une décompensation au cours de l'évolution dont 57,2 % sur le mode œdémato-ascitique et 42,8 % sur le mode hémorragique. Une encéphalopathie hépatique a été notée chez 2 patients. Le délai moyen de survenue de décompensation par rapport au début du traitement était de 36,64 mois (1–73 mois). Au bilan initial de la maladie, la présence de signes cliniques d'hypertension portale (p = 0,003), de varices œsophagiennes (p = 0,005) et de gastropathie hypertensive (p = 0,001) étaient associés significativement à la survenue de complications au cours de l'évolution de la maladie. Sous traitement, la persistance d'une cytolyse hépatique et/ou d'une cholestase est associée significativement à la survenue de décompensation (p = 0,03 ; p = 0,004 respectivement). La thrombopénie, l'hyperbilirubinémie (≥ 86,7 μmol/L) et l'hypoalbuminémie (28,5 vs 36,8), avec une p respectivement de 0,002, 0,023 et 0,001, étaient des facteurs prédictifs de survenus de complications sous traitement. Dans notre série, la survenue de complications de la CBP est plus fréquente en cas de présence signes d'hypertension portale clinicobiologique et la persistance sous traitement d'une perturbation du bilan hépatique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La maladie de Von Recklinghausen (VRH) est une affection héréditaire, autosomique dominante, affectant essentiellement la peau mais d'autres organes peuvent être touchés. Nous rapportons une observation d'un patient porteur de la maladie de VRH avec atteinte cutanée, digestive et pulmonaire compliquée d'une hémorragie digestive d'évolution fatale. Il s'agissait d'un homme âgé de 37 ans, connu porteur de la maladie de VRH avec des manifestations cutanées, hospitalisé pour méléna. L'examen clinique objectivait une pâleur cutanéomuqueuse, des tâches café au lait disséminées sur tout le corps, une masse oblongue sous cutanée de 20 cm de long étendue de la face postérieure du coup jusqu'au dos, une sensibilité épigastrique et un méléna au toucher rectal. L'auscultation pulmonaire a révélé une diminution des murmures vésiculaires à gauche. La biologie a montré une anémie à 5,3 g/dL. L'endoscopie œso-gastroduodénale a montré la présence de deux formations polypoïdes fundique et bulbaire de 4 cm de grand axe. Les biopsies avaient conclu à une localisation gastrique de la neurofibromatose de VRH. Un transit du grêle et une colonoscopie étaient normaux. Une TDM thoraco-abdominopelvienne avait révélé un épanchement pleural gauche, un collapsus parenchymateux, des bulles d'emphysème pulmonaires et un épanchement abdominal discret. L'épanchement pleural était drainé. Une exérèse chirurgicale des lésions gastriques était indiquée. Le patient était décédé en peropératoire par état de choc hypovolémique. La neurofibromatose de VRH est une maladie caractérisée par une expression clinique très variée. L'association d'une atteinte cutanée, digestive et pulmonaire est exceptionnelle. L'hémorragie digestive peut compliquer les atteintes digestives. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La tuberculose péritonéale est l'une des formes de tuberculose extrapulmonaire les plus difficiles à diagnostiquer. Une confirmation diagnostique est nécessaire avant de débuter un traitement antituberculeux. La biopsie laparoscopique reste le gold standard. Néanmoins, elle expose à un risque opératoire et anesthésique. La biopsie percutanée sous contrôle échographique est une alternative intéressante. Nous présentons ici deux cas de tuberculose péritonéale diagnostiqués sur biopsie péritonéale percutanée [1]. Observation no 1 : il s'agit d'une patiente, âgée de 43 ans, sans antécédents familiaux ni personnels, admise pour exploration d'une ascite évoluant depuis 5 mois, associée à une altération de l'état général et sueurs nocturnes. À l'interrogatoire, il n'y avait pas de notion de consommation de lait cru ou de contact avec les animaux. L'examen à l'admission a trouvé une fièvre à 38,3°, un silence auscultatoire au poumon gauche avec une ascite de moyenne abondance. La biologie a montré une anémie hypochrome microcytaire avec hyperferritinémie d'origine inflammatoire, une lymphopénie, et un syndrome inflammatoire biologique. La radio-thorax a objectivé un épanchement pleural de moyenne abondance à gauche. La ponction pleurale ainsi que la ponction d'ascite ont montré un liquide exsudatif pluricellulaire à prédominance lymphocytaire. Un complément par scanner thoraco-abdomino-pelvien a montré un épaississement micronodulaire des feuillets péritonéaux avec infiltration diffuse de la graisse mésentérique associée à des micronodules. Une enquête tuberculeuse a été réalisée, la recherche de mycobactéries sur les crachats, les urines, le liquide pleural et le liquide d'ascite était négative. Le quantiféron était négatif. La recherche de cellules néoplasiques était négative dans le liquide pleural et d'ascite. Une biopsie péritonéale a été réalisée, l'examen anatomopathologique a conclu à une infiltration granulomateuse et nécrosante du péritoine, avec une PCR positive aux mycobactéries du complexe Tuberculosis. Le traitement antituberculeux a été débuté en mai 2022, avec une bonne tolérance clinicobiologique et une bonne évolution avec régression de l'ascite et de l'épanchement pleural. Observation no 2 : il s'agit d'un patient, âgé de 59 ans, tabagique à 5PA, ayant un contact avec les ovins, qui a été admis pour exploration d'un syndrome pleuro-ascitique évoluant depuis 2 mois, associé à des signes d'imprégnation tuberculiniques faits de fièvre vespérale, sueurs nocturnes, avec une altération de l'état général. La biologie trouve une lymphopénie et un syndrome inflammatoire biologique. À la radio-thorax, un épanchement pleural gauche de moyenne abondance. La ponction pleurale ainsi que la ponction d'ascite ont montré un liquide exsudatif pluricellulaire à prédominance lymphocytaire. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien a montré une infiltration péritonéale diffuse avec ascite de moyenne abondance avec un épanchement pleural gauche et atteinte pulmonaire évocatrice de tuberculose. La recherche de BK dans les urines, les crachats, le liquide d'ascite et pleural était négative, ainsi que l'IDR. La recherche de cellules néoplasiques était négative dans le liquide pleural et d'ascite. Une biopsie péritonéale pércutanée échoguidée a été réalisée objectivant une atteinte granulomateuse du péritoine. Devant le contexte épidémiologique, les signes cliniques évocateurs ainsi que l'aspect scanographique et la présence de granulomes péritonéaux le diagnostic de tuberculose a été retenu. La biopsie péritonéale percutanée est une alternative prometteuse à la cœlioscopie diagnostique. Elle permet une étude anatomopathologique et de réaliser « polymerase chain reaction » BK et d'éviter les risques opératoires. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'encéphalopathie de Gayet-Wernicke (EGW) est un syndrome neuropsychiatrique aigu et grave, initialement décrit en 1881 par Carl Wernicke. Il s'agit d'une maladie rare, qui est secondaire à une carence aiguë en thiamine (vitamine B1). En cas de retard diagnostique, elle risque d'entraîner des séquelles graves, voire même le décès. Cette entité est étroitement liée à l'alcoolisme principalement. Nous rapportons ici le cas d'un patient suivi pour une tuberculose multiviscérale, qui a développé sous traitement antituberculeux une encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Il s'agit d'un patient âgé de 59 ans, tabagique à 5 PA, non-alcoolique, hypertendu et dyslipidémique sous traitement, qui a été hospitalisé dans notre service pour la prise en charge d'une tuberculose multiviscérale : pleurale, pulmonaire et digestive. Cliniquement, le patient présentait une altération de l'état général avec toux et sueurs nocturnes évoluant depuis 2 mois associés à une distension abdominale. À la biologie, on note un syndrome inflammatoire biologique. La ponction exploratrice du liquide d'ascite a objectivé un liquide exsudatif lymphocytaire. Le diagnostic a été retenu devant une PCR BK sur biopsie pleurale revenant positive au mycobacterium tuberculosis. Après un bilan préthérapeutique normal, le patient a été mis sous traitement antituberculeux dans sa forme combinée, avec une dose adaptée au poids du patient avec bonne observance et tolérance du traitement. Après 15 jours de traitement, l'évolution a été marquée par l'installation brutale d'une profonde altération de l'état général, avec une confusion et des troubles mnésiques. À l'examen, le patient était apyrétique ; l'examen neurologique a objectivé un score de Glasgow à 15/15, absence de raideur méningée, une désorientation temporospatiale, une prosopagnosie, des troubles mnésiques avec une apathie. Les réflexes ostéotendineux étaient abolis aux membres inférieurs. Par ailleurs, il ne présentait pas de troubles sensitifs. L'examen des paires crâniennes était sans anomalies. Une IRM cérébrale a été pratiquée en urgence, objectivant des anomalies de signal de la substance grise périaqueducale autour du V3 et des corps mamillaires, cet aspect pouvant cadrer avec une encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Le patient a été mis sous protocole de supplémentation vitaminique (vitamine B1, vitamine B12) en intraveineux pendant 15 jours, puis relayé per os. Le dosage vitaminique sanguin n'a pas pu être réalisé par manque de moyen. L'évolution sous supplémentation vitaminique était bonne, marquée par une amélioration de l'état général et neurologique, une disparition du syndrome confusionnel avec rétablissement des réflexes ostéotendineux aux membres inférieurs. Une IRM cérébrale de contrôle a été faite après 20 jours de traitement vitaminique, confirmant l'amélioration clinique en montrant une régression quasi totale des anomalies de signal de la substance grise périacqueducale, autour du V3 et des corps mamillaires en hypersignal FLAIR précédemment décrites. L'encéphalopathie de Gayet-Wernicke peut engager le pronostic aussi bien vital que fonctionnel d'où l'intérêt d'un diagnostic précoce et supplémentation vitaminique urgente. L'hypercatabolise secondaire à la tuberculose ainsi que l'anorexie ont été retenus comme cause de ce déficit chez notre patient non-alcoolique. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'infliximab occupe une place importante dans la stratégie de la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Cependant, ce médicament expose à un risque le développement d'autoanticorps notamment des anticorps antinucléaire (AAN). Étudier la fréquence de développement des AAN chez les patients atteints d'une MICI traitée par infliximab et d'identifier les facteurs de risque de cette auto-immunisation. Il s'agit d'une étude rétrospective, menée entre 2011 et 2022, ayant colligé les patients atteints de MICI et qui étaient traités par infliximab en traitement d'entretien. Les patients qui avaient des auto-anticorps positifs avant le début de la biothérapie étaient exclus de l'étude. Tous les patients inclus, et qui n'avaient pas d'AAN détectable dans le sang avant traitement, avaient bénéficié à la fin du suivi d'un dosage de ces AAN. Pour chaque patient, nous avons relevé les données épidémio-cliniques et paracliniques. La saisie et l'analyse des données étaient faites à l'aide d'un logiciel SPSS version 20.3. Nous avons inclus 27 patients dont l'âge moyen était de 42,07 ± 13,37 ans et le sex-ratio (H/F) de 1,7. La médiane d'ancienneté des MICI était de 13,33 ans (2–33 ans). Cette MICI était une maladie de Crohn (MC) chez 24 patients (88,9 %) et une rectocolite hémorragique (RCH) chez 3 patients (11,1 %). Deux patients (7,4 %) avaient des antécédents personnels de maladie auto-immune (spondylarthrite ankylosante). Sept patients (25,9 %) avaient des manifestations extra-digestives. Un patient avait des ASCA positifs et deux patients avaient des pANCA positifs. Le traitement par infliximab était initialement associé à l'azathioprine (combothérapie) chez 23 patients (85,18 %) pour une durée moyenne de 7,3 mois. Chez les autres, l'infliximab était introduit seul devant une toxicité antérieure à l'azathioprine. La durée moyenne du traitement par infliximab était de 5,26 ans. Sept patients (25,9 %) uniquement observaient correctement les délais de perfusions d'infliximab. Dix-huit patients (66,6 %) avaient développé des AAN au cours du suivi avec des taux à 1/160 (n = 7 patients), 1/320 (n = 6), 1/640 (n = 1) et 1/1280 (n = 4). L'aspect de ces AAN était moucheté (n = 13), nucléolaire (n = 2), moucheté nucléolaire (n = 1) et homogène (n = 2). Aucun patient n'avait un Lupus induit. L'apparition des AAN était associé à l'ancienneté de la biothérapie (p = 0,04) et à une CRP élevée (p = 0,03). Cependant, ces AAN n'étaient pas associé à l'âge (p = 0,79), ni au sexe (p = 0,77), ni au tabac (p = 0,27), ni au type de la MICI (p = 1), ni à l'extension lésionnelle (p = 0,2), ni à l'ancienneté de la MICI (p = 0,41), ni à l'association d'un traitement immunosuppresseur (p = 0,057). Notre expérience montre que la positivité des AAN peut survenir sous traitement par infliximab. Cependant, ces auto-anticorps n'ont pas dans la majorité des cas de conséquence pratique et n'imposent pas l'arrêt de la biothérapie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'endoscopie constitue le gold standard pour l'évaluation de l'activité des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Toutefois, il s'agit d'un examen invasif et coûteux. Actuellement, plusieurs études se sont intéressées à des marqueurs biologiques simples et couramment utilisés en pratique et à leur rôle pour prédire l'activité de la maladie afin de guider la prise en charge. Le but de notre étude est d'analyser la relation entre les rapports des différents paramètres de la numération de la formule sanguine, de la protéine C réactive (CRP) et de l'albumine avec l'activité de la maladie. Il s'agit d'une étude rétrospective menée au service de gastro-entérologie incluant les patients suivis pour MICI recevant l'infliximab. Nous nous sommes basés sur les données de la dernière colonoscopie effectuée pour juger l'activité de la maladie. L'évaluation clinique s'est basée sur le score Crohn Disease Activity Index (CDAI) en cas de maladie de Crohn et sur le score de Lichtiger en cas de rectocolite hémorragique (RCH). Les données biologiques ont été relevées du bilan concomitant à l'endoscopie. L'étude analytique bivariée a été faite par le test de corrélation t de Student. L'analyse multivariée a été faite par une régression logistique binaire. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05. Nous avons colligé 64 dossiers de patients suivis pour MICI. Notre population était à prédominance masculine avec un sex-ratio H/F à 1,28. L'âge moyen au moment du diagnostic était de 33,16 ans [10–65 ans]. Le diagnostic de maladie de Crohn a été retenu dans 79,7 % des cas. Les signes cliniques ont été présents dans 69,5 % des cas avec un score CDAI moyen à 214 ± 92,41 et un score de Lichtiger moyen à 11 ± 1,41. En se basant sur les données endoscopiques, la maladie était active dans 71,2 % des cas avec une poussée sévère dans 41,9 % des cas. Les résultats de l'étude analytique bivariée ont démontré que les rapports CRP/albumine, neutrophiles/lymphocytes et plaquettes/lymphocytes étaient plus élevés en cas de maladie active avec des p significatifs à 1,8.10-4; 4,9.10-4 et 0,02 respectivement. Le rapport lymphocytes/monocytes a été plus bas en cas de maladie active (p = 0,026). En analyse multivariée, nous avons retenu les rapports CRP/albumine et neutrophiles/lymphocytes comme facteurs corrélés à l'activité de la MICI. Notre étude a démontré une relation statistiquement significative entre des marqueurs biologiques simples et l'activité des MICI notamment les rapports CRP/albumine et neutrophiles/lymphocytes. Ces outils simples, de pratique courante pourraient aider à prédire l'activité des MICI. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Il est admis que les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) surviennent préférentiellement chez le jeune adulte entre 20 et 30 ans. Toutefois, un second pic d'incidence entre 50 et 70 ans a été reconnu notamment dans la rectocolite hémorragique (RCH). Cette tranche d'âge peut représenter un défi diagnostique et thérapeutique pour les cliniciens particulièrement en cas d'indication de traitements immunosuppresseurs ou de biothérapies. Le but de notre étude est de rechercher les particularités du traitement par infliximab chez les patients âgés de plus de 40 ans. Nous avons mené une étude rétrospective qui a inclus les patients suivis dans notre service pour MICI durant la période de janvier 2011 à décembre 2021 et qui reçoivent l'infliximab. On a divisé les patients en deux groupes : Groupe 1 (G1) : patients ayant débuté le traitement par anti-TNF à un âge inférieur à 40 ans. Groupe 2 (G2) : patients ayant débuté le traitement par anti-TNF à un âge de 40 ans ou plus. Les indications, les résultats et les effets indésirables ont été comparés au sein des deux groupes en utilisant le logiciel SPSS. L'étude analytique a été faite par le test Fisher avec un p significatif si < 0,05. Nous avons inclus 64 dossiers de patients suivis pour MICI répartis en 36 femmes et 28 hommes. Le G1 ayant débuté le traitement par infliximab avant l'âge de 40 ans a comporté 38 patients (59,4 %). Le G2 a été composé de 26 patients. L'indice de masse corporelle moyen était de 20,51 ± 4,12 kg/m2 et 22,41 ± 4,84 kg/m2 respectivement pour G1 et G2. Le diagnostic de maladie de Crohn a été retenu dans 84,2 % des cas dans G1 et 73,1 % des cas dans G2 (p = 0,34). Une rectocolite hémorragique a été diagnostiquée dans respectivement 13,15 % et 26,9 % des cas dans G1 et G2 (p = 0,2). Un cas de MICI inclassé a été retrouvé dans G1. Le délai de prescription de l'anti-TNF par rapport au diagnostic de la maladie était plus long avec une moyenne de 95,65 ± 97,29 mois pour G2 alors qu'il était de 57,13 ± 59,33 mois pour G1 mais la différence n'était pas statistiquement significative entre les deux groupes (p = 0,079). La principale indication thérapeutique était des lésions anopérinéales complexes pour G1 (37,1 %) et un échec des immunosuppresseurs pour G2 (42,3 %). Une mal observance thérapeutique a été plus fréquemment constatée dans le G2 comparé au G1 (56,53 % versus 21,63 %) avec une différence significative (p = 0,011). Une réponse primaire à l'infliximab a été obtenue dans 76,31 % des cas dans le G1 versus 82,6 % des cas dans le G2 (p = 0,74). La rémission a été maintenue dans 51,4 % des cas (G1) versus 60,86 % (G2) (p = 0,59). Huit cas d'effets indésirables ont été notifiés essentiellement des réactions cutanées (50 %) répartis comme suit : six cas au sein de G1 et deux cas dans G2 (p = 0,45). Dans notre étude, l'âge n'a pas été associé à un risque plus important de survenue d'effets indésirables aux anti-TNF et n'a pas influencé la réponse au traitement. Toutefois, une mauvaise observance thérapeutique était plus fréquemment notée chez les sujets âgés de plus que 40 ans. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Le syndrome des anticorps anti-Hu (SAAHu) est un syndrome paranéoplasique (SPN) qui correspond à un tableau neurologique hétérogène, pouvant associer une atteinte uni ou multifocale, centrale et/ou périphérique dont les atteintes digestives. Ce SPN peut représenter une manifestation précoce du cancer du poumon à petites cellules (CPPC). Dans ce cadre nous rapportons l'observation d'un patient présentant une achalasie, révélant un CPPC. Il s'agit d'un homme âgé de 55 ans, tabagique, qui consulte pour une dysphagie fonctionnelle évoluant dans un contexte d'altération de l'état général associée à une constipation avec des syndromes pseudo-occlusifs. L'examen clinique était normal. La biologie montrait un syndrome inflammatoire. La fibroscopie digestive était normale complétée par une manométrie oesophagienne qui montrait une hypertonie du sphincter inférieur de l'œsophage avec absence de relaxation associée à un apéristaltisme oesophagien. Le transit oesophagien objectivait un aspect effilé du bas oesophage. L'abdomen sans préparation révélait une distension colique sans niveau hydroaérique. La coloscopie était normale ainsi que le transit du grêle. Le lavement baryté montrait un méga-dolichocolon. Devant l'association d'une pseudo-obstruction intestinale chronique (POIC) et d'une achalasie avec une altération de l'état général manifeste, l'origine secondaire a été suspectée. Le scanner thoraco-abdominopelvien montrait une dilatation oesophagienne sans épaississement ni aspect de compression extrinsèque avec présence d'une masse pulmonaire tissulaire du fowler gauche de 4 cm dont la biopsie conclue à un CPPC. Le bilan d'extension était normal. La recherche d'anticorps sériques anti-Hu était positive et le diagnostic final retenu était celui d'un CPPC localisé révélé par un SAAHu associant une POIC et une achalasie paranéoplasiques. Le patient a eu 3 cures de chimiothérapie associée à une radiothérapie thoracique (20 Grays). À travers cette observation et une revue de la littérature, on se propose d'étudier les particularités cliniques des achalasies paranéoplasiques associées au syndrome des anticorps anti-Hu. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

La physiopathologie des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) est multifactorielle. Le microbiote via le déséquilibre sérine protéase-inhibiteur joue un rôle important dans ces maladies. Étudier les protéines fécales et la balance sérines protéases-inhibiteurs chez des patients atteints de MICI. Il s'agit d'une étude prospective réalisée entre janvier 2015 et décembre 2016. Ont été inclus dans l'étude tous les patients atteints de MICI, naïfs de traitements et des témoins indemnes de toute pathologie digestive. Le diagnostic de MICI était retenu sur des critères clinico-biologiques, endoscopiques et histologiques. Sur un recueil des selles et après extraction des eaux fécales, un dosage du taux de protéines des eaux fécales (TPF) et une étude de l'activité protéolytique (APF) ont été faits. Les données ont été saisies et analysées par un logiciel SPSS v.23. Le seuil de signification statistique a été fixé à 0,05. Au total, 41 patients atteints de MICI (16 rectocolites ulcéro-hémorragiques (RCH)et 25 maladies de Crohn (MC)) et 10 témoins ont été inclus dans l'étude. L'âge moyen était de 39 vs 46 ans. Le TPF moyen et l'APF étaient plus élevés chez lesMICI respectivement (63,5 mg/ml vs 13,82 mg/ml ; p < 0,001) et (256,01 U/ml vs15,09 U/ml ; p < 0,001). Au cours des MICI, le TPF était significativement plus élevé en cas : d'atteinte colique (30,01 mg/ml vs 70,04 mg/ml ; p = 0,03) et de recours à la corticothérapie injectable (56,26 mg/ml vs 71,9 mg/ml ; p = 0,03). Chez les patients ayant une MC, le TPF était significativement plus élevé en cas d'atteinte colique (30 mg/ml vs 74,78 mg/ml ; p = 0,02), d'étendue pancolitique (30,77 mg/ml vs 83,23 mg/ml ; p = 0,01) et de poussée sévère (53,72 mg/ml vs 77,4 mg/ml ; p = 0,03). Il n'y avait pas de différence significative dans le sous-groupe RCH. Dans le groupe des MICI, le dosage du TPF a été corrélé à une atteinte colique étendue [AUC = 0,78 (IC95 %, 0,58–0,98 ; p = 0,01)], une poussée grave de la maladie [AUC = 0,69 (IC95 %, 0,53–0,85 ; p = 0,04)] et au recours à la corticothérapie [AUC = 0,71 (IC95 %, 0,55–0,87 ; p = 0,02)]. Pour un TPF > 30,81 mg/ml, la sensibilité était de 94 % (VP N = 94 %) pour la détection d'une poussée sévère et de 88 % pour prédire le recours à la corticothérapie intraveineuse. Un TPF > 24,39 mg/ml était prédictif d'une atteinte colique avec une VP P = 94 %. Une APF plus élevée a été associée à la présence de douleurs abdominales chez les patients atteints de MICI (112,07 U/ml vs 274 U/ml ; p = 0,05) et de MC (26,96 U/ml vs 260,86 U/ml ; p = 0,02). Notre étude montre que les patients atteints de MICI naïfs de traitement avaient un taux de protéines fécales et une activité protéolytique de sérines protéases plus élevées par rapport aux sujets sains. Le dosage du taux de protéines fécales était corrélé à la gravité de la MICI, la présence et l'étendue d'une atteinte colique et le recours aux corticoïdes injectables. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

L'ascite néphrogénique est une entité clinique rare, définie par l'association d'une ascite réfractaire et d'une insuffisance rénale chronique (IRC) au stade terminal souvent chez des patients hémodialysés. Nous rapportons deux observations d'ascite exsudative chez des patients ayant une insuffisance rénale au stade d'hémodialyse (HD). Cas n°1 : Il s'agit d'un homme âgé de 51 ans, hypertendu, suivi pour une IRC terminale au stade d'HD liée à une néphroangiosclérose hypertensive. Il a été admis pour exploration d'une ascite isolée. L'examen clinique était normal en dehors d'une ascite de grande abondance dont la ponction ramène un liquide exsudatif (protide à 44 g/l), leucocytes à 210/mm3 à prédominance lymphocytaire avec un examen direct et une culture négatifs. La biologie a montré une créatinémie à 432 μmol/l sans syndrome inflammatoire. La fonction hépatocellulaire était normale et l'enquête tuberculeuse était négative. L'échographie abdominale a montré une ascite de grande abondance associée à des reins de néphropathie chronique. La cœlioscopie diagnostique était négative et n'a montré qu'une ascite libre de grande abondance. L'étude cytologique du liquide d'ascite n'a pas montré de signes cytologiques de malignité ni de signes en faveur de tuberculose. La prolongation des séances d'hémodialyse a aidé à l'amélioration de l'ascite, sans pour autant sa disparition totale. Cas n°2 : Il s'agit d'un homme âgé de 68 ans, connue aussi hypertendu et ayant une IRC au stade d'HD (2 séances par semaine) qui a été admis pour exploration d'une ascite exsudative pauvres en leucocytes avec des œdèmes des membres inférieurs. La fonction hépatocellulaire était normale et l'enquête tuberculeuse était négative. L'échographie abdominale a montré une ascite avec sans anomalies hépatiques associées. L'exploration de l'ascite a infirmé une origine tuberculeuse ou tumorale. L'évolution était marquée par la stabilité de l'ascite malgré la régularité des séances d'HD et des diurétiques. L'ascite néphrogénique est un diagnostic difficile en pratique clinique et nécessite l'élimination des autres causes d'ascite exsudative ou riche en protides. Son pronostic est lié à la transplantation rénale. [ABSTRACT FROM AUTHOR]