1. Qualité de vie à 10–11 ans d’une épidémie de Chikungunya : étude en population générale.
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Gérardin, P., Rollot, O., Maillard, O., Mussard, C., Porcherat, S., Lenclume, V., Fianu, A., Bertolotti, A., Huiart, L., and Marimoutou, C.
- Abstract
Introduction L’infection à virus Chikungunya (CHIKV) est une arbovirose dont les manifestations sont parfois prolongées et peuvent altérer durablement la qualité de vie en santé. La plupart des études de suivi des patients affectés par cette maladie reposent sur des cohortes hospitalières ou de sujets particuliers, sélectionnés par la gravité à l’inclusion. En 2015–2016, nous avons évalué la qualité de vie et les phénotypes douloureux en population générale sur un échantillon de sujets exposés au CHIKV lors d’une épidémie survenue en 2005–2006. Matériels et méthodes À cette fin, une enquête téléphonique a été réalisée auprès d’un échantillon de 580 sujets issus d’une enquête de séroprevalence (2442 sujets à l’inclusion). Le critère d’évaluation principal était la composante physique du SF-36 (PCS). Les critères d’évaluation secondaire étaient la composante mentale (MCS) du SF-36, ainsi que les 8 dimensions de cette échelle de qualité de vie. Les différents phénotypes douloureux (douleurs musculosquelettiques, fatigue chronique, dépression) ainsi que la morbidité secondaire et le recours aux soins ont été également mesurés. Résultats Parmi les 386 sujets répondants, les 193 sujets infectés par le CHIKV ne présentaient pas davantage de douleurs musculosquelettiques, de fatigue ou de dépression que les 193 sujets non infectés à 10–11 ans de l’exposition initiale. Le score PCS moyen était de 66,6 (± 21,6) chez les infectés et de 71,0 (± 19,7) chez les non-infectés ( p = 0,06). Aucune dimension de la qualité de vie n’était significativement altérée chez les sujets infectés par rapport aux sujets non infectés. Les sujets infectés n’ont pas développé davantage de diabète de type 2, de cancer ou d’autres maladies connues que les sujets non infectés. Parmi les sujets douloureux, les sujets infectés n’ont pas davantage nécessité un recours aux rhumatologues, à des neurologues ou à d’autres médecins spécialistes. Conclusion À dix ans d’une épidémie de Chikungunyna, les sujets infectés ne présentent pas plus de morbidités que les sujets non infectés, et leur qualité de vie est sensiblement identique. Ces résultats préliminaires contrastent fortement avec ceux acquis à deux ans de l’épidémie et avec tous les résultats obtenus sur des populations hospitalières ou des populations sélectionnées par la gravité initiale. Ils rassurent à distance sur le caractère bénin de cette maladie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
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- 2018
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