1. Infection anale à HR-HPV, chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes après une année de PrEP
- Author
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Thierry Prazuck, M. Colin, Laurent Hocqueloux, Camelia Gubavu, Anne Gravier, David Veyer, R.-S. Mboumba Bouassa, Hélène Péré, and Laurent Bélec
- Subjects
Infectious Diseases - Abstract
Introduction Nous avons decrit dans une precedente enquete transversale (phase 1 : 2017-2019) une forte prevalence de l’infection anale a Papillomavirus Humains a haut risque (HR-HPV) 3 mois apres l’initiation de la PrEP dans une population de HSH. La presente etude (phase 2 : 2019–2020) a pour objectif d’estimer la prevalence de l’infection anale a HPV, le taux d’incidence, de persistance et de clairance de l’infection, ainsi que l’evolution des pratiques sexuelles a risque chez ces memes patients, 12 a 18 mois apres l’initiation de la PrEP. Materiels et methodes Des prelevements anaux ont ete collectes chez des HSH sous PrEP, suivis longitudinalement. Ces prelevements ont ensuite ete analyses par PCR multiplex en temps reel permettant la detection de 28 HPV. Les informations cliniques, sociodemographiques et comportementales ont ete collectees. Resultats Dans la phase 1, 61 HSH (âge moyen : 36,1 ans) prenant la PrEP ont ete inclus. Les prevalences globales de l’infection anale a HPV et a HR-HPV etaient respectivement de 93,4 % (IC 95 % : 87,2–99,6) et de 81,9 % (IC a 95 % : 72,3–91,6). HPV-33 etait majoritaire. Dans la phase 2, 31 HSH (âge moyen : 39,2 ans), prenant la PrEP depuis au moins 1 an, ont ete a nouveau preleves. Les prevalences de l’infection anale a HPV et a HR-HPV etaient respectivement de 83,9 % (IC a 95 % : 70,9–96,8) et de 54,8 % (IC a 95 % : 37,3–72,4). Apres un an de suivi, HPV-56 (22,6 %) etait le plus detecte. HPV-33 qui etait le plus detecte a l’inclusion, etait cette fois, le deuxieme genotype a haut-risque le plus detecte, avec le HPV-51 (16,1 %). HPV-16 (12,9 %) etait present chez 4 HSH tandis que le HPV-18 (3,2 %) n’etait que faiblement represente. Les taux de clairance naturelle variaient de 33 % a 100 % selon les genotypes, avec 60 % pour HPV-16 et 50 % pour HPV-18. HPV-56, non cible par le vaccin Gardasil-9®, etait le genotype oncogene ayant le plus fort taux d’incidence (15,4 %), suivi par les genotypes HPV-51 (13,9 %), HPV-45 (11,1 %), HPV-16 et HPV-68 (7,7 %), HPV-59 (6,6 %), HPV-52 (3,8 %), HPV-58 (3,7 %) et HPV-39 (3,9 %). Aucune nouvelle infection par les autres genotypes a haut-risque (HPV-18, -31, -33 et -35) n’a pu etre observee. D’autre part, avec des taux moyens de clairance et de persistance, respectivement de 60,2 % (±29,8 %) et de 36,4 % (±30,4 %), la majorite des infections anales a HR-HPV detectee a l’inclusion etait des infections transitoires. Bien que la majorite des HSH presentait, apres 1 an de PrEP, une baisse generale du nombre de partenaires sexuels differents, la plupart d’entre eux est cependant passee d’une utilisation discontinue du preservatif a une non utilisation categorique, augmentant ainsi le risque de nouvelles infections. Conclusion Bien que la majorite des infections a HR-HPV observee a l’initiation de la PrEP etait transitoire, les taux de persistance sont relativement hauts, associes aux fort taux d’incidence de HR-HPV non cibles par le vaccin Gardasil-9®. Ces donnees permettent de mieux comprendre l’histoire naturelle des infections a HPV dans cette population a risque de cancers HPV-induits.
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- 2020
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